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Didier Decoin : John l'Enfer (Fiche de lecture)

Publié le 22/02/2012

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John l'Enfer évoque le mythe déchu de l'Amérique, à travers la ville de New York au bord du chaos. Ce livre a obtenu le prix Goncourt en 1977 au cinquième tour de scrutin.
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« temps qu'elle se remette.

Ashton Mysha l'accompagne et sait se rendre indispensable.

Venu des cités dévastées parla guerre, le Polonais croit New York invincible, mais John la sait investie par des puissances obscures, desgroupuscules vengeurs que, vu l'incurie de l'administration, le F.B.I.

ne parvient pas à identifier. La Milous Enterprise est au bord de la faillite et son président en fuite : tous ses clients quittent le centre de la villepour investir les banlieues, moins onéreuses.

Le Bureau des affaires indiennes annonce un défilé : les Indiens, auchômage, doivent prendre en main leur destin car nul ne se préoccupe d'eux, pas même les Noirs.

Ernst Anderson, leresponsable des brigades antifeu, tente de s'opposer à la manifestation.

Très vite, les choses tournent mal dans laville surchauffée par le soleil de printemps et malade de son économie agonisante.

Les colonnes de policeinvestissent les avenues.

John l'Enfer est arrêté. Le mythe de l'Apocalypse John apprend qu'on l'accuse d'avoir voulu détruire New York.

Il faudrait pouvoir payer la caution.

Comment réunirdouze mille dollars? Il faudrait accepter d'hypothéquer la pauvre maison de Long Island.

Dorothy ne supporte pas letrouble qu'introduit cette dramatique affaire dans son existence perturbée.

Déjà, les agences immobilières font lesiège devant la maison de John.

Mais il ne veut pas vendre : il s'est résolu à l'hypothéquer.

Ashton demeurepersuadé que Dorothy est amoureuse du Cheyenne.

Il la prend presque de force. Bob et Jack Robbins, avocats pour gens de couleur, estiment l'affaire de John fort mal engagée.

Anderson a déposécontre l'Indien.

Or, aller contre lui, qui brigue la mairie de New York, serait se mettre à dos tout le parti républicain.La ville est malade de ses ghettos, de ce Queens, de ce Harlem, où vivent des populations trop pauvres.

Maissurtout, l'esprit de la cité s'en est allé. Le 2 juillet, John sort de prison.

Le monde s'effondre pour lui quand il apprend ce qui s'est passé entre Dorothy etAshton.

Elle ne lui appartenait pas; rien ne lui appartient, d'ailleurs.

Le trio s'enfonce alors dans les couloirs du métroentièrement graphités et peuplés de misérables hères.

Un odeur d'éther flotte dans la rame.

Un drogué s'approchemenaçant et pitoyable.

John remplit d'air la seringue qu'il conserve sur lui en cas d'attaque et, quand la bulle atteintles centres vitaux, la mort vient, très douce... Le trio s'installe dans la résidence 509, un des building désertés et rachetés par Helmut Groote, qui bâtit sa fortunesur les ruines de New York.

Désorientée, Dorothy cherche protection auprès du Cheyenne.

L'Indien lui manifeste unetendresse attentive, alors que le Polonais la traite avec uni désinvolture un rien machiste.

Ashton ne pourra plusretrouver du travail : trop vieux à la cinquantaine...

Désespéré, il si perd dans Chinatown, s'égare dans BoweryStreet, où il retrouve Bee, une prostituée qu'il avait aimée dans sa jeunesse Elle semble s'être enrichie en donnantdes spectacles érotico sadiques, mais elle connaît un médecin, à Atlanta, qui paie des fortunes en échanged'organes.

A son retour, le Polonais annonce aux deux autres qu'il a, enfin, trouvé une destination à son voyage... La montée des eaux Ce samedi, dans le stade où l'équipe américaine affronte son homologue polonaise, Ashton montre à John sa fortuneSept mille dollars! Sept mille dollars que lui a remis le docteur Almendrick pour, après son suicide, disposer desorganes du Polonais.

Le Cheyenne tente de le dissuader, mais l'autre n'en démord pas.

Quand Dorothy pourra le voir,il n'existera plus pour elle, il n'existera plus tout court.

Partout défilent les voitures qui véhiculent les affichesélectorales d'Anderson, prêt à tout pour conserver à la ville ses habitants et ses bâtiments. Le trio s'installe au West Continental, un hôtel somptueux, et il semble à John qu'il évolue dans « un univers de science-fiction ».

Vue sous cet angle-là, New York paraît être une ville nouvelle, très différente. Au gala donné en soirée, Walter Desmond, l'animateur de jeux télévisés, affirme : « Miss Kayne possède un mystère que je ne déchiffrerai pas.

» Mais l'alerte ne tarde pas à être donnée par les agents de sécurité.

L'incident, souterrain, mine les fondations dupalace : comme sur les façades, John retrouve l'univers aseptisé des tubes et autres canalisations.

Or, un relent depourriture monte des ténèbres, s'infiltre partout.

Le collecteur d'égouts a éclaté d'où s'exhale l'odeur et montent lesimmondices.

Voilà qui conforte la position d'Anderson contre celle de Cadett.

Son bouc émissaire, la solution pourpanser les plaies de New York, ce n'est pas l'argent mais la lutte contre la surpopulation, la lèpre des pierres et ledanger de feu.

Il ne faut pas craindre la banqueroute, mais le péril naturel.

On ferme les vannes d'amont, au risquede faire éclater d'autres dérivations... Le commencement de la fin New York continue à se survivre.

Pour combien de temps? Bee, elle, a décidé de trahir son serment : elle a empochél'argent d'Almendrick et s'est embarquée pour Rio de Janeiro.

Bientôt, au printemps, Dorothy pourra enlever sonbandeau et elle posera un regard neuf sur cet Indien au corps musclé et au faciès à la fois doux et violent.

A Pinsk,chez Ashton en Pologne, les gens avaient toutes les raisons d'en finir, mais ils ne se tuaient pas.

Le Rabbi auraitdésapprouvé, d'ailleurs.

Ashton achète un luxueux coupé blanc.

C'est sa dernière soirée et il s'étonne de tant aimerDorothy, qu'il confie au Cheyenne.

Vers vingt heures, il s'élance sur la Hudson Parkway, vers le George WashingtonBridge.

La ville laisse faire les choses et «John en voulait à New York ».. »

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