Diversité et unité des Fables (Livres VII-XII)
Publié le 22/02/2012
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« Ainsi, bien des fables de notre recueil ne sont-elles plus des fables. « Les deux pigeons » sont une élégie, « Tircis et Amarante », une pastorale, « Le mal marié », une satire contre les femmes d'un emportement rabelaisien, « La fille », un conte narquois et attendri, « Le berger et le roi », un conte édifiant, « Les souhaits », un conte de fées, « Le lion », un essai politique, « La souris et le chat-huant », une observation de naturaliste, « Le songe d'un habitant Mongol », une méditation poétique, « Le paysan du Danube », un tableau d'histoire.
Mais cette diversité chère au poète ne lui fait pas perdre de vue que « l'uniformité de style est la règle la plus étroite que nous ayons ». Comme dans Psyché, il a dû trou-ver un « caractère nouveau » qui fût mêlé de tous les autres et le « réduire dans un juste tempérament ». De la plus haute poésie à la narration familière, de la philosophie au sens commun, de l'ironie à l'émotion, il ménage des transitions insensibles. » (Pierre Clarac, La Fontaine, Hatier, Connaissances des lettres, 1959, p. 120.)
Liens utiles
- SYNTHESE FABLES DE LA FONTAINE - LIVRES VII-XII
- Dans le salon de Madame de La Sablière qu'il a fréquenté de 1672 à 1678, La Fontaine s'est mêlé aux discussions des philosophes et des savants. Les fables des Livres VII à XII contiennent des échos de leurs débats. ?
- « Les longs ouvrages me font peur», écrit La Fontaine dans l'Épilogue du Livre VI. A la lumière des fables contenues dans les Livres VII à XII, vous direz en quoi cette confidence du fabuliste éclaire son art poétique. ?
- « Les propriétés des animaux et leurs divers caractères y sont exprimés ; par conséquent les nôtres aussi, puisque nous sommes l'abrégé de ce qu'il y a de bon et de mauvais dans les créatures irraisonnables », écrit La Fontaine dans sa Préface au premier recueil de ses Fables (1668). Trouve-t-on encore dans les Livres VII à XII de quoi justifier cette affirmation du fabuliste ?
- La Fontaine a évoqué son apport personnel dans le domaine de la fable en décla¬rant qu'il y avait introduit la gaieté. Il précise ainsi cette notion : « Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire ; mais un certain charme, un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux » (Préface du pre¬mier recueil, 1668). Votre lecture des Fables (livres VII à XII) vous permet-elle de souscrire à ce jugement ?