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LE DRAME DE LA «CONNAISSANCE» - PROLOGUE DANS LE CIEL - Le premier Faust de Goethe.

Publié le 01/04/2011

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Résumé : Le Docteur Faust, savant Professeur d'Université, lassé de la science universitaire et traditionnelle, déçu de ne pouvoir, grâce à elle, atteindre f l'absolue vérité et la connaissance totale qu'il poursuit, n'ayant même pas f pu parvenir à ses fins par la Magie, signe un pacte avec Méphistophélès, qui s'engage à l'aider dans sa Quête de la Vérité. Construction. Le Drame de la Connaissance se poursuit en une série de quatre tableaux intitulés : Nuit. — Devant la porte de la ville. — Cabinet de travail I. — Cabinet de travail II. A. — NUIT Dans une étroite chambre gothique à haute voûte, Faust est assis, inquiet, à son pupitre. Il se parle, comme un chacun, dans ses heures de découragement, a coutume de s'adresser à soi-même. Il a tout étudié, à fond, avec opiniâtreté; il possède toutes les dignités universitaires; il se sent et il est supérieur à tous les sots diplômés qu'il flagelle de son mépris ; mais, hélas ! la conclusion de ses méditations, face à la science traditionnelle qu'il a emmagasinée et qu'il dispense, c'est que nous ne pouvons rien connaître (dass wir nichts wissën kônnen). Il n'a même pas les joies de l'existence matérielle. Pauvre et ignoré, sa vie s'écoule dans un trou obscur, encombré de tout le bric-à-brac scientifique, où même la belle lumière du ciel ne peut parvenir dans toute sa pureté. Un chien ne voudrait pas d'une telle vie (Es möchte kein Hund so länger leben !).

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« Son monologue est encore plus poignant qu'au début.

L'Esprit du Macrocosme n'était qu'un spectacle.

L'Esprit de laTerre l'a repoussé.

"Une parole foudroyante m'a balayé".

Rejeté par l'Esprit dans cet incertain trop bien connu de sadestinée humaine, que va-t-il devenir ? Qui m'instruira ? Que devrai-je éviter ? Dois-je obéir à cette impulsion ? Mortel ballotté entre les enthousiasmes suscités par ses aspirations et les désespoirs qui suivent les déceptions,Faust qui, face au signe du Macrocosme, s'était presque cru un Dieu — (Suis-je un Dieu ? Tout s'éclaire pour moi),retombe maintenant dans sa pauvre condition d'humain.

Après la déception que lui a causée l'Esprit de la Terre,Wagner a submergé le chercheur d'absolu sous le flot du terre-à-terre scientifique.

Faust ne se sent plus qu'unpauvre homme dont l'envol est englué au réel.

La vie et tous les biens terrestres ne le briment-ils pas, eux dont laseule raison d'être lui apparaît dans cette brimade même, dont le seul but est de nous écarter de la Connaissance.Ne resterait-il donc que cette misérable science humaine, telle qu'elle s'étale sur ces rayons poussiéreux surchargésde livres et d'instruments ? Ici je trouverais ce qui me manque ? Dois-je lire, peut-être en des milliers de livres, que partout les hommes se sonttourmentés, que çà et là il s'est trouvé un heureux ? — Que me dit ton ricanement, crâne vide, si ce n'est que toncerveau, troublé naguère comme le mien, chercha le jour léger et pur, et, dans le lourd crépuscule, erralamentablement en aspirant à la vérité ? Vraiment, pour se dissoudre aux sphères de l'activité pure, pour s'emparer directement des vérités de l'au-delà, il nereste qu'une solution : la mort, volontaire et digne : Pousse hardiment la porte devant laquelle tous cherchent à s'esquiver! Voici l'instant venu de prouver par l'acte quel'humaine dignité ne le cède pas à la grandeur divine, d'aller sans trembler vers cette sombre caverne oùl'imagination se condamne à des tourments qui ne viennent que d'elle, de descendre vers ce passage dont la boucheétroite flamboie des feux de l'Enfer, de franchir ce pas d'un cœur serein, fût-ce au péril de te dissoudre dans leNéant. Faust porte à sa lèvre la coupe de poison.

A cet instant, d'une église proche, les cloches et les chœurs liturgiques de Pâques retentissent.

S'il entend le message, il n'a plus la foi, ne croit plus au miracle.

Mais l'émotion dessouvenirs de sa jeunesse et de son enfance s'empare de lui, ineffable.

— Une larme a jailli, la terre m'a reconquis.

Etle miracle de la Résurrection s'opère en Faust aussi, malgré lui : il jette la coupe, il vivra. B.

— DEVANT LA PORTE DE LA VILLE C'est le jour de Pâques.

Nous retrouvons Faust, homme parmi les hommes, en compagnie de Wagner, hors de la ville.Les promeneurs vont, dans le printemps naissant, tout à la joie du repos : Ils fêtent la résurrection du Sauveur, car ils sont eux-mêmes des ressuscités : hors des chambres étouffées desmaisons basses, hors des entraves des corporations et des jurandes, hors de l'ombre pesante des pignons et destoits, hors du couloir étroit des rues resserrées, hors de la nuit solennelle des églises, ils sont tous allés vers lalumière. Toute une série de petits tableaux s'encastrent l'un dans l'autre pour former la scène et nous donner une idée de lavie : jeunes et vieux, amour, guerre, politique, désir, jeu, danse, chants, aussi bien les beautés que les turpitudesde l'existence passent devant nous.

Mais là encore, dans cette vie simple et naturelle, Faust retrouve son passé etson éternel tourment, sous les paroles d'un vieux paysan qui lui offre à boire et le remercie de son dévouement lorsd'une épidémie de peste.

Alors réapparaît l'antinomie Wagner-Faust.

Car, lors de cette épidémie, qu'a fait Faust encompagnie de son père, savant médecin comme lui, sinon sévir, au nom de le médecine, de façon pire encore que lapeste ? Qu'importa pontifie Wagner : Un brave homme ne fait-il pas as se quand il exerce avec conscience etponctualité l'art qui lu fut transmis ? Bientôt pourtant, la sérénité de l'heure et de la saison l'emporte sur lepessimisme profond de Faust.

Il se reprend à oublier les limites humaines qui font son tourment, et de nouveau selance dans son rêve d'Absolu qu'il poursuivra toujours dans l'espoir de boire à la source éternelle de lumière. Chacun fête à sa manière la résurrection du Sauveur : Faust, lui, se berce du désir de naître. C.

— CABINET DE TRAVAIL Faust est rentré dans son cabinet de travail, avec un barbet qui l'a adopté pour maître, et que tout à l'heure, aucours de la promenade, il eût pris — sans le bon sens de Wagner — pour l'incarnation d'un esprit.

(Le barbet estd'ailleurs bien la forme que Méphistophélès a revêtue pour entrer en relations avec Faust.) La promenade a apaisé le savant.

Il parle avec sympathie et amour des joies du travail nocturne sous la lampe.

Sonmonologue est coupé d'objurgations à l'animal qui ignore le respect du travail.

Ce n'est plus l'alchimiste que nousvoyons, mais l'humaniste.

Il ouvre Y Ecriture au début de l'Evangile selon Saint Jean : Au commencement était le. »

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