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Entre croire et savoir faut-il choisir ?

Publié le 08/02/2005

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Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. »   Ce n'est pas parce qu'il la tient pour certaine que le croyant croit en l'existence de dieu, mais parce qu'il lui semble que sans elle son bonheur (sa béatitude) est compromise. Il suffit que celui qui ne croit pas en Dieu, ne recherche pas la béatitude dans l'autre monde, mais le bonheur sur terre pour qu'il soit justifier de ne pas croire en dieu, il croira à ce qui pour lui donne un sens à la terre. c) Il n'est pas utile de choisir entre savoir et croire parce que leurs objets diffèrent, le savoir tente de connaître les lois qui permettent au monde de fonctionner, la croyance (en dieu mais plus généralement dans la possibilité d'un bonheur) tente de donner à ce même monde un sens. Le premier traite des règles qui découlent de la nature et obligent tous les individus, l'autre du bonheur qui est une affaire subjective. Transition : Si  croire et savoir sont irréductibles quant à leurs objets, si les règles de la nature et le sens de la terre sont irréductibles, comment pourrait-on comprendre que certains place dans la conduite de leurs actions selon leur nature, dans l'exercice du savoir appliqué à soi, le bonheur ? Pourquoi, certains parmi les plus grands sages, placent dans le savoir la condition de leur bonheur ?   3.

« « Si, pendant qu'ils sont dans un état de crainte, il se produit unincident qui leur rappelle un bien ou un mal passés, ils pensent quec'est l'annonce d'une issue heureuse ou malheureuse et pour cetteraison, bien que cent fois trompés, l'appellent un présagefavorable ou funeste.

» (Spinoza, Préface du traité théologico-politique.) Les hommes pour apaiser le désir de connaître, leur inclination naturelleà détenir le savoir, se forgent même des fictions que l'on nommeégalement opinion. b) L'opinion ne trouve de fondement que dans la croyance dansl'existence de son fondement, le savoir lui, met cette croyance endoute : il en nie le « bien fondée » pour pouvoir l'interroger, et formulerdes hypothèses, dont-il tentera par la suite de démontrer par l'exercicede la raison, la vérité ou la fausseté.

L'esprit scientifique interdit doncd'avoir une opinion sur une question que l'on ne sait pas poser et doncinterroger convenablement.

L'opinion, en tant qu'elle tient pour vrai« sans raison », qu'elle se pose comme incritiquable, comme réponsesans question, est donc un obstacle à l'activité elle-même du savoir. c) Le savoir se constitue, au dépens de la croyance, si par là on entend une superstition ou une opinion.

Pourrépondre à l'angoisse existentielle de l'homme, pour répondre à son besoin de certitude sur le monde, rien ne vaut lesavoir qui doit donc être choisis au dépens de la croyance. Problème : Il semble exister au moins une autre croyance qui soit irréductible à une opinion en ce qu'elle repose nonpas sur une certitude non démontrée mais sur un pari (Pascal) : La croyance en Dieu. Transition : Comment alors comprendre le rapport entre le savoir et la croyance, comprise comme pari existentiel sur l'existence de dieu ? 2.

Entre Savoir et Croire en Dieu, rien n'oblige à choisir. Sur la question du sens du monde Kant reconnais : « J'ai du abolir le savoir pour lui substituer la croyance.

» (Kant,Critique de la Raison Pure) Citation : « Je dus donc abolir/mettre de côté le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance » / « Ich musste das Wissen aufheben, um zum Glauben Platz zu bekommen » Cette citation est extraite de la préface à la seconde édition de laCritique de la Raison Pure de Kant – en AK III, 19. Le fait que Kant souligne dans le texte les deux notions « savoir » et« croyance » nous invite à nous interroger sur la nature du rapport entreces deux notions : radicale opposition, complémentarité, exclusion.

Lesavoir exclut-il la croyance ? La croyance exclut-elle le savoir ?La traduction de aufhebe n par abolir peut naïvement laisser entendre que Kant accorde un primat à la croyance au point d'abolir, de mettre finaux prétentions du savoir.

Cependant la pensée kantienne est pluscomplexe.

Qu'entend Kant par mettre de côté le savoir ? Il faut y voirune entreprise de limitation des prétentions du savoir.

Le savoir estlimité à la sphère phénoménale, autrement dit à ce qui nous apparaît.Kant en distinguant le phénomène de la chose en soi limite strictementle savoir aux phénomènes qui sont soumis au déterminisme, à une strictecausalité.

Cette limitation qui est le but de la Critique de la Raison pure laisse donc une place pour la croyance.

Relève de la croyance tout cequi n'est pas à la portée de la science, en d'autres termes tout ce qui n'est pas de l'ordre de la penséescientifique qui n'atteint que des objets construits par le sujet lui-même.

On ne peut à proprement parler de cequi est de l'ordre de la croyance que négativement.

Séparer savoir et croyance s'explique dans la philosophiekantienne par le dualisme entre intelligible / phénoménal.

L'homme ne peut connaître que le phénoménal ; maisil peut croire en l'intelligible.

Il n'y a pas de connaissance de l'intelligible mais bel et bien une croyance en celui-ci – croyance en l'immortalité de l'âme, en Dieu et en la liberté.

Kant allie dans un même mouvement dans lecadre de cette citation lucidité, rationalité et foi sans tomber ni dans l'écueil positiviste, ni dans l'écueil de lafoi enthousiaste.L'enjeu de cette citation est multiple :. »

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