L'ÉTUDE de FRAGONARD

« L'ÉTUDE 1769 Peintre français Anal yse • ce tableau, intitulé L'Étude, mais aussi Le Chant, représente une jeune fille dont l'identité reste inconn ue.

Plusieurs thèses ont été avancées à son sujet ; on y a vu une allégorie du chant, ou un portrait d'un membre de la famille de Bergeret, mécène et ami du peintre qui voyagea avec lui en Europe en 1773-1774.

Mais Fragonard écha ppe encore une fois aux étiquettes faciles et crée dans cette œuvre une «figure de fantaisie » où le thème allégori que se mêle aux éléments réalistes d' un portrait.

La jeune fille sourit et cherche l'attention de l ' o bservateur par une œillade malicieuse et le ges te de sa main gauche, mais les yeux baissés disent encore toute sa timidité .

Cette figure de fantaisie est d'une inoubliable vitalité et d'une sensualité délicate, bien élo i gnée du stéréotype d'une allégor ie.

Dans de nombreux portraits de F ragonard, le personnage placé de trois quarts et l égèrement tourné sur lui-même dans une pose pleine de naturel invite en quelque sorte le xvnr siècle Huile sur toile 81,5 x 65,5 cm spectateur à se joindre à lui en « entrant dans le tableau ».

Le peintre déploie ici toute son habileté à traiter la matière , par son aisance et sa grande liberté d'exécution (Fragonard était célèbre pour « ses portraits exécutés en une heure de temps » ) .

La lumière met en relief la blancheur de la carnation de la jeune fille et l'élégant mouvement des pages du livre ouvert.

L'œuvre C Le premier propri étaire de l'œuvre fut probable­ ment le L yonnais Randon de Boisset.

Vuillard peignit, en 1921, un tableau pour le Dr Louis La Caze, La Salle La Caze (collection Bauer, Bâle ), où on reconnaît L'Étude parmi les trois tableaux accroch és au mur du salon.

En 1869, le tableau entra au Louvre, avec la donation La Caze.

Un musée pour Fragonard + Grasse, la ville natale de Jean Honoré Fragonard, possède un musée consacré à l'artiste (au 23, boulevar d Fragonard) , dans la résidence qui appartenait au XVIIIe siècle à un cousin du peintre, Alexandre Maube rt.

Fragonard s'y réfu­ gia à plu sieurs reprises pendant la Révolution et plus tard, pendant la Terreur.

Il peignit , dans cette villa, différents tableaux dont Les Quatre Âges de l'amour commandés par la duchesse du · Barry pour son château de Louveciennes et qu'elle refusa ens uite .

Malheureusement, ce trésor a quitté la France.

Le peintre avait installé les quatre toiles à Grasse, chez Maubert dont il reçut 3 600 livres en 1791.

En 1898, Malvilan , desce ndant de Maubert, vendit l' ensemble pour 1 250 000 francs-or en Angleterre .

Les Quatre Âges de l'amour furent ensuite vendus, en 1915, à New York, à Henry Clay Frick.

Les objets décoratifs ayant appartenu à l'artiste ainsi que quelques œuvres - un Portrait d'un garçonnet blond, un Paysage et un tableau mytho logiq ue, Les Trois Grâces - sont encore conservées à Grasse.

L'admiration et l'e stime pour Fragonard sont restées intactes dans la cité provençale.

En 1912, un monument fut érigé en son honneur dans la villa et, en 1920, fut fondée la Société Fragonard.

Après les festivités du bicentenaire de sa naissance (1932) , une grande exposition pour le 150e an niversaire de la mort de l'artiste s 'e st tenue en 1956 dans le musée Fragonard .

Du même peintre : PICTO 560 à 574 Photo R.M.N.

C Nardini Editore, 1993.

VPC Larousse·Laffont pour l'édition française 1993 20.2 1. »