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Etude d'une valeur: le beau

Publié le 16/01/2004

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Il aura des concepts mais point de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ». C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème... Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau. Le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance.   ·  Troisième définition : « La beauté est la forme de la fïnalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans la représentation d'une fin ».   Ce qui est beau a l'apparence de la finalité. Chaque élément semble concourir à l'effet d'ensemble, qu'il s'agisse d'un paysage, d'un tableau, d'une musique. Cette finalité ne se ramène pas au critère classique de la perfection puisque celle-ci suppose Inadéquation de ce qui est à l'idée ou concept. Or, nous venons de le voir, le jugement de goût est toujours particulier et ne procède pas par concepts. Cette finalité est sans fin.

« n'avoir aucune objectivité et être une reconstruction.

Or Freud ne dispose que d'un matériel fort réduit pourinterpréter cet unique souvenir d'enfance : quelques éléments biographiques peu sûrs, des textes et desdessins des fameux Carnets et enfin surtout l'oeuvre artistique.

En fait Freud s'appuie sur la symboliquedégagée par l'expérience psychanalytique et sur la symbolique des légendes et des mythes (en particulier del'Égypte ancienne concernant le vautour).

D'emblée il compare le souvenir au moins en partie reconstruit, avecla préhistoire fabuleuse que s'attribuent les peuples.

Il retrouve dans le souvenir d'enfance de Léonard, lathéorie sexuelle infantile de la mère phallique que l'expérience psychanalytique met en rapport avec unerelation érotique intense à la mère et avec un type d'homosexualité vraisemblable chez le peintre, même si ellen'est restée que platonique.

Freud cite alors le fameux sourire énigmatique des figures féminines ou masculinesdans les tableaux de Léonard, et même il reprend à son compte la « découverte » de son disciple O.

Pfister quivoyait le contour d'un vautour, symbole de la maternité, dans l'enroulement compliqué du manteau de Mariepenchée sur l'enfant Jésus, telle qu'elle est représentée dans l'admirable sainte Anne du Louvre.Toute cette partie de l'interprétation freudienne a été vivement contestée : la documentation historique estincomplète et surtout l'oiseau du souvenir n'est pas un vautour (Freud a été trompé par la traduction) mais unmilan ; dès lors le rapprochement avec le symbolisme égyptien du vautour n'est plus tenable et il ne peut plusêtre question d'en retrouver l'image dans la sainte Anne du Louvre.

Plutôt que de s'attarder sur la discussiond'un cas individuel, dans des conditions telles que l'interprétation ne peut qu'être hautement hypothétique, ilest plus important de suivre le processus de la sublimation, quelle que soit la valeur historique de l'exemple.

Ceque Freud cherche à expliquer par l'analyse du fantasme d'enfance de l'oiseau (milan ou vautour) est laconjonction exceptionnelle chez Léonard du refoulement et des inhibitions sexuelles d'une part et d'autre partd'une extraordinaire capacité de sublimation.

Dès la première enfance, les pulsions de voir, de savoir semanifestent avec force dans l'investigation sexuelle.

Une autre personne que Léonard n'aurait sans doute pasréussi à soustraire la plus grande partie de ses pulsions sexuelles au refoulement par la sublimation en soif desavoir.

Il aurait pu en résulter soit un dépérissement du travail intellectuel soit une névrose de typeobsessionnel dont quelques traits se retrouvent d'ailleurs dans la biographie de Léonard.

Il semble que, dansson cas, la curiosité sexuelle infantile prédominante se sublima en productions scientifiques et artistiques,cependant qu'une faible part de la libido reste orientée vers un but sexuel, et encore, par suite de la fixation àla mère, sous une forme homosexuelle.Freud reconnaît les limites d'une telle biographie psychanalytique.

Il se défend de vouloir expliquer le génie parla psychopathologie.

Au XIXe siècle une certaine exaltation romantique conduisit à expliquer la supériorité dugrand homme par le trouble mental et des psychiatres en ont fait la théorie.

Mais penser que tous les géniessont fous n'est pas même rassurant pour la médiocrité de l'homme ordinaire, car la réciproque n'est sûrementpas vraie ! Récemment encore des tonnes de papier ont été consacrées aux aspects les plus pathétiques de lavie de Vincent Van Gogh, sans rien nous apprendre sur son art.

Selon une formule rapide mais juste, Van Goghn'a pas peint des chefs d'oeuvre parce qu'il était fou mais contre sa folie.

Depuis Freud, de nombreusesbiographies d'écrivains, d'artistes, de penseurs utilisent plus ou moins bien la psychanalyse et souvent sansrigueur.

Aucun n'a fait avancer en quoi que ce soit, la question débattue depuis Sainte Beuve des rapports dela vie et de l'oeuvre d'un créateur.Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre, disait Goethe.

Il n'y en a sans doute pas davantagepour son psychanalyste.

Freud est même prêt à reconnaître qu'il a peut-être écrit sur Léonard un « romanpsychanalytique ».

Mais ajoute-t-il : « Après tant d'autres, j'ai succombé au charme émanant du grand eténigmatique Léonard ».

Ce dont la psychanalyse pourrait rendre compte est moins de l'artiste et de sonhistoire individuelle, que de l'attrait qu'exerce son oeuvre, attrait plus ou moins étendu, plus ou moinsconstant, mais sur lequel s'appuient nos jugements esthétiques.

Le chef d'oeuvre que l'on dit universel, n'est-ilpas celui qui, par les voies les plus simples, est capable d'atteindre les fantasmes les plus profonds del'humanité ? La psychanalyse ne peut sans doute pas se substituer à la critique littéraire ni résoudre l'énigmede la création artistique ; du moins l'oeuvre d'art, quand elle est mise en rapport avec l'inconscient retrouve-t-elle une signification proprement humaine, une valeur esthétique permanente, trop souvent oubliées dans lacritique des circonstances particulières, historiques et sociales de sa création.. »

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