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LA FORMATION DU CONCEPT

Publié le 16/03/2011

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A) Les thèses empiristes 1° Exposé. a - Les images composites : voir chapitre sur l'imagination (p. 372). b - Association par ressemblance : Spencer. Abstraction et généralisation (ou discrimination) se font automatiquement, sans intervention active de l'esprit. Le concept résulte d'une simple association par ressemblance : il y a dans la nature des objets partiellement semblables et partiellement différents. En vertu de l'association par ressemblance, les qualités semblables s'associent les unes avec les autres, et par là même, se séparent des autres qualités. Exemple : si tous les liquides avaient exactement les mêmes propriétés, on ne pourrait séparer la qualité liquide des autres qualités. Mais comme il y a un grand nombre de liquides, différents par leur couleur, leur densité, etc... la qualité liquide se sépare automatiquement des autres qualités particulières aux divers liquides pour s'associer avec la qualité semblable de tous les liquides. En un mot, la discrimination résulte d'un pur mécanisme.

« primitive des deux.

Selon lui, les deux termes étaient primitivement unis.

Ensuite il pourra chercher une unité enavant : par exemple instinct et intelligence, d'abord mêlés, se différencient (différencié n'étant pas pour luisynonyme de distinct).

On retrouvera chez l'homme complet l'unité initiale grâce au mélange de l'intuition et del'intelligence. « C'est ce qui paraîtra clairement si l'on se reporte aux origines tout utilitaires de notre perception des choses.

Cequi nous intéresse d'abord dans une situation donnée, ce que nous devons saisir, c'est le côté par où elle peutrépondre à une tendance ou à un besoin.

Or le besoin va droit à la ressemblance ou à la qualité, et n'a que faire desdifférences individuelles.

A ce discernement de l'utile doit d'ordinaire se borner la perception des animaux.

C'estl'herbe en général qui attire l'herbivore : la couleur et l'odeur de l'herbe, senties et subies comme des forces (nousn'allons pas jusqu'à dire pensées comme des qualités ou des genres) sont les seules données immédiates de saperception extérieure.

Sur ce fond de généralité ou de ressemblance, sa mémoire pourra faire valoir les contrastesd'où naîtront les différenciations; il distinguera alors un paysage d'un autre paysage, un champ d'un autre champ;mais c'est là, nous le répétons, le superflu de la perception et non pas le nécessaire...

» Ainsi le germe des idées générales, c'est l'identité des réactions à des excitations superficiellement différentes. « Qu'on réfléchisse en effet à la destination de notre système nerveux...

Nous voyons des appareils de perceptiontrès divers tous reliés par l'intermédiaire des centres aux mêmes appareils moteurs.

La sensation est instable; ellepeut prendre les nuances les plus variées; au contraire, le mécanisme moteur une fois monté fonctionneinvariablement de la même manière.

On peut donc supposer des perceptions aussi différentes que possible dansleurs détails superficiels : si elles se continuent par les mêmes réactions motrices, si l'organisme peut en extraire lesmêmes effets utiles, si elles impriment au corps la même attitude, quelque chose de commun s'en dégagera, et l'idéegénérale aura ainsi été sentie, saisie, avant d'être représentée.

» On est ainsi sorti du cercle : « pour abstraire il faut savoir généraliser, pour généraliser, il faut savoir abstraire...

» « La vérité, c'est qu'il n'y a pas de cercle, parce que la ressemblance d'où l'esprit part quand il abstrait d'abord,n'est pas la ressemblance où l'esprit aboutit lorsque consciemment il généralise.

Celle d'où il part est uneressemblance sentie, vécue, ou si vous voulez automatiquement jouée, celle où il revient est une ressemblanceintelligemment aperçue ou pensée, et c'est précisément au cours de ce progrès que se construisent, par le doubleeffet de l'entendement et de la mémoire, la perception des individus et la conception des genres — la mémoiregreffant des distinctions sur les ressemblances, l'entendement dégageant de l'habitude des ressemblances l'idéeclaire de la généralité.

Cette idée de généralité n'était à l'origine que notre conscience d'une identité d'attitude dansune diversité de situation.

C'était l'habitude même remontant de la sphère des mouvements vers la sphère de lapensée.

Mais des genres ainsi esquissés, mécaniquement, par l'habitude, nous sommes passés par un effort deréflexion accompli sur cette opération même, à l'idée générale du genre, et une fois cette idée constituée, nousavons construit, cette fois volontairement, un nombre illimité de notions générales.

» Il y a donc une intelligence embryonnaire chez l'animal.

Ce qui caractérise l'homme, c'est plus d'intelligence(Réflexion).

C'est la réflexion et non pas l'intelligence qui fait la différence entre l'homme et l'animal. 2° Les progrès de l'abstraction et de la généralisation. Bergson a donc laissé une place au progrès du concept.

Comment passe-t-on de la conceptualisation subjective àla conceptualisation objective? Pour passer de ces formes embryonnaires du concept, qu'on pourrait appelerschèmes, aux formes supérieures, il faut passer du vague, du relatif (relatif aux besoins, à l'activité, à l'attitude del'individu), bref, du subjectif à l'objectif impersonnel et fixe. A ce progrès nous aide la société qui rend possible la confrontation des pensées individuelles.

Le langage que nousapporte la société fixe les concepts; ainsi la pensée devient exprimable, communicable, sort de la sphère de la pureindividualité.

Le concept est impersonnel, ou plutôt social (car il varie avec le groupe, exemple : l'idée de l'homme).L'existence sociale, par les nécessités de l'action en commun exigeant des idées qui soient les mêmes pour tous,aide au progrès de la pensée rationnelle (peuples maritimes, commerce).

Mais elle est aussi un obstacle : la sociétéclose renforce les préjugés. Le concept évolue aussi grâce au progrès que fait la pensée humaine dans sa connaissance du réel.

Nous serrons deplus en plus près la nature; notre concept du métal n'est plus celui d'il y a cent ans.

Nos classifications varient; leconcept de poisson, pour nous, n'englobe plus la baleine.

En résumé, l'évolution des concepts se fait du subjectif àl'objectif. Le rôle de la société n'explique pas l'objectivité croissante des concepts, car il faut s'appuyer sur elle, mais il fautaussi se défendre d'elle : les grandes inventions sont méconnues. Qu'est-ce donc qui explique le progrès du découpage des concepts? C'est la recherche de la vérité, indépendanted'impératifs sociaux.

La connaissance de la vérité permet d'améliorer les concepts, tandis que le concept ne permetpas d'améliorer la connaissance du réel : par conséquent, le concept est un résultat, résultat d'une activité — quiest le jugement — et non une activité.. »

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