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François Ier : La victoire de Cérisoles - 14 avril 1544 - Histoire de France

Publié le 22/08/2013

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Escorté par trois cents jeunes gens vêtus de satin blanc, La Châtaigneraie se présente sur la lice sous les vivats de la foule. Grand, fortement charpenté et musclé, d'une adresse redoutable à l'exercice des armes, il est est considéré comme l'un des quatre meilleurs jouteurs du royaume. Chabot, accompagné de seulement quelques compagnons en habit noir, ne semble avoir aucune chance de l'emporter. Monsieur de Boissy a le choix des armes : malgré une réclamation du duc d'Aumale, et avec l'aval du tribunal des armes, il opte pour de lourdes épées et un massif bouclier. Dès que le roi donne le signal de l'affrontement, les combattants se précipitent l'un vers l'autre, échangent de violents coups d'estoc et de taille.

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« Guy Chabot l'emporte sur son adversaire grâce à une botte inattendue, mais loyale (d'après François Clouet ; Paris, Bibliothèque nationale).

P ho to K ha r bine Tap a bo r François ler.

Contrairement à son père, Henri II, peu après son avènement, en mars 1547, donne son aval pour qu'un duel soit organisé entre La Châtaigneraie et Chabot.

Si ce dernier entend laver son hon- neur, il espère néanmoins évi- ter un drame et demande à Diane de Poitiers d'intervenir pour que le combat soit annu- lé.

Mais la maîtresse du nou- veau roi refuse, voyant là l'oc- casion d'humilier la duchesse d'Étampes et de lui signifier que la mort de François ler mar- que bel et bien la fin de son « règne ».

La Châtaigneraie sera son champion et Chabot celui de sa rivale : la querelle entre particuliers est devenue une affaire d'État.

En avril, les adversaires se voient désigner des parrains : François de Guise, duc d'Au- male, pour La Châtaigneraie, le grand écuyer Claude Gouf- fier, sieur de Boissy, pour Cha- bot.

Le connétable Anne de Montmorency est chargé d'ar- bitrer le combat, qui se dérou- lera à l'orée de la forêt de Saint-Germain-en-Laye.

Le 10 juillet,au matin, la foule se presse pour assister à la ren- contre : depuis le règne de Saint Louis, c'est la première fois que le roi autorise l'épreu- ve du jugement de Dieu et un duel judiciaire à mort.

Toute la Cour est là, impatiente de voir les combattants en découdre.

Dans la tribune royale, Henri II a pris place entre la reine Catherine de Médicis et Diane de Poitiers.

UN COUP RÉGULIER Guy de Chabot a porté à son adversaire une botte secrète qui lui a été enseignée par le maître d'armes italien Caize.

Bien qu'inhabituel — on s'attaque alors plutôt au visage et à la poitrine — et que La Châtaigneraie en ignore la parade, le coup est régulier.

Tous les témoins conviennent que le combat s'est déroulé loyalement, et le mémorialiste Pierre de Brantôme, neveu du vaincu, le soulignera dans son Discours sur les duels.Ce duel a donné lieu à l'expression a coup de Jarnac », qui désigne à l'origine un coup imprévu et adroit.

En 1771, le dictionnaire de Trévoux en a détourné le sens pour figurer une action déloyale, voire un assassinat.

Au XIX` siècle, dans son Dictionnaire de la langue française, Émile Littré a rétabli l'expression dans son acception non péjorative : « Le coup fut trouvé habile et fort loyal, mais l'usage lui a donné un sens odieux : coup porté en traître.

» au même endroit, qui tranche le muscle.

La Châtaigneraie s'effondre.

Henri II est aba- sourdi ; Diane de Poitiers enrage ; Catherine de Médicis dissimule mal sa satisfaction.

Chabot s'avance vers la tribu- ne royale et « donne » La Châ- taigneraie au roi, refusant de le mettre à mort, comme le règle- ment du duel lui en laisse le droit.

Dans la foule, partisans du vainqueur et du vaincu en viennent aux mains.

Mais les juges déclarent la « botte de Jarnac » régulière : Chabot a loyalement défait son adver- saire.

Henri II le confirme en proclamant : « Vous avez fait votre devoir.

Votre honneur doit vous être rendu.

» La Châ- taigneraie mourra peu après, victime d'une hémorragie et du dernier duel judiciaire autorisé par un souverain.

A la suite de cette pénible affaire, Henri II ne réprimera pas pour autant cette pratique meurtrière, et, impuissant à empêcher la noblesse d'y re- courir, continuera à la tolérer.

Le jarret tranché Escorté par trois cents jeunes gens vêtus de satin blanc, La Châtaigneraie se présente sur la lice sous les vivats de la foule.

Grand, fortement char- penté et musclé, d'une adres- se redoutable à l'exercice des armes, il est est considéré comme l'un des quatre me& leurs jouteurs du royaume.

Chabot, accompagné de seule- ment quelques compagnons en habit noir, ne semble avoir aucune chance de l'emporter.

Monsieur de Boissy a le choix des armes : malgré une récla- mation du duc d'Aumale, et avec l'aval du tribunal des armes, il opte pour de lourdes épées et un massif bouclier.

Dès que le roi donne le signal de l'affrontement, les combat- tants se précipitent l'un vers l'autre, échangent de violents coups d'estoc et de taille.

Plus léger et plus vif, Chabot esquive et pare les attaques avec adresse.

Soudain, alors qu'il semble tout près d'être défait, il porte à son adversaire un coup au jarret, puis un second Bq ATLAS MC MXC IX ÉDITIONS A TLA S.

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