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Gauvain et Yvain : l'avers et l'envers de la figure du chevalier

Publié le 11/05/2011

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Introduction :

Dans le roman de Chrétien de Troyes intitulé «  Le chevalier au lion « sont présentés un certains nombre de chevaliers de la cours Arthurienne dont Gauvain et Yvain. Le premier n’est autre que le neveu du roi Arthur et le second le fils du non moins roi Urien. Ces deux chevaliers ont donc une grande importance ne serait-ce que par leur ascendance mais aussi à cause la puissante amitié qui les lie. Citation : «  Et monseigneur Gauvain en a cent fois plus de joie que qui ce soit, car il aimait la compagnie d’Yvain plus que celle d’aucun chevalier qu’il connût « v.2288 et suivants. De même on observe qu’à l’incipit du roman, ils font leur entrée ensemble et qu’ils sont les seuls à avoir le titre honorifique de messire v.55/56

Ainsi, on peut s’intéresser à l’alliance qu’ils forment. Ou plus précisément on peut se demander quelle est la fonction de cette association sur le plan de la trame narrative mais aussi sur un plan plus large, voire symbolique.

 

« P93 : A l'instar du Sénéchal, Gauvain obtient toujours les combats qu'il souhaite : « ou même mon seigneur Gauvain le demandera d'abord peut être […] on ne le leur refusera pas » P199 : Au moment de la rencontre avec Lunete, le narrateur brosse de son personnage un portrait trèsélogieux : « celui qui était le seigneur des chevaliers et qui avait une renommée supérieure à celle de tous les autres, mérite bien qu'on l'appelle « le soleil ».

je veux dire par là monseigneur Gauvain, car la chevalerie estilluminée par lui, exactement de la même façon, que le soleil le matin, diffuse ses rayons, et répand sa clartédans tous les lieux où il brille.

» P411 : Le choix de la sœur ainée de la Noire épine se porte sur le neveu du roi car « elle ne s'imagine pas que l'autre puisse trouver un chevalier qui ait le pourvoir de résister à monseigneur Gauvain dans un combatsingulier ». Yvain, un chevalier en mal de reconnaissance1. Ainsi, face à la renommée éclatante de son compagnon d'armes et ami Gauvain, Yvain ressent un très vif besoin defaire ses preuves, d'autant qu'il est l'objet de moqueries du Sénéchal Keu p.87 : « faites nous savoir, beau seigneur, quand vous irez affrontez ce supplice, car nous tenons à vous faire escorte.

» Par ce besoin excessif de reconnaissance, le comportement et les véritables motivations de ce chevalier deviennentéquivoques : veut-il vraiment apporter son aide au gens qu'il secoure ou simplement faire taire les railleries etaugmenter son prestige ? P95 : Yvain ne demande pas la permission au roi de mettre en quête et part à la faveur de la nuit, comme unvoleur : « monseigneur Yvain s'enfuit furtivement de la cour, sans chercher quelque compagnon que ce soit.

» P105 : Il s'acharne en quelque sorte sur son adversaire dans le seul but de pouvoir lui arracher une preuve desa victoire, et de faire taire les moqueries du Sénéchal : « ce dernier craint d'avoir perdu sa peine s'il ne le retient pas mort ou vivant : il se souvient des insultes que monseigneur Keu avait proférées à son encontre.Il n aura pas non plus tenu la promesse faite à son cousin, et on ne le croira nullement s'il n'emporte pas devéritables preuves ».

On remarque que la défense de l'honneur de sa famille n'est que la seconde raison citée. P133/135 : Il n'a même aucun respect pour la mort de son adversaire, seule sa propre réputation lui causetracas : « il est désolé à la vue du cadavre qu'on est en train d'enterrer puisqu'il ne peut pas se procurer quoique ce soit à emporter pour prouver qu'il l' a vaincu et tué.

S'il n'en conserve quelque indice, quelquepreuve qu'il puisse bien montrer, alors se dit-il je suis complètement déshonoré, Keu […] à tout jamais ils'efforcera de m'insulter ; de me lancer des sarcasmes et des railleries, comme il l'a fait l'autre jour.

» N'est ce pas d'ailleurs, ce désir de gloire qui causera sa propre déchéance présence aux tournois plutôt qu'auprès desa dame. Le combat final : égalité des deux protagonistes1. Toutefois, la supériorité du Gauvain qui semblait acquise est remise en doute lors du dernier combat qui oppose, àleur insu, les deux protagonistes. Sans le savoir, ils deviennent les champions de deux sœurs qui ont un différent à régler, que j'expliquerai pluslonguement par la suite. Cet épisode est l'objet d'un très long développement où est mise en valeur la violence des coups que chacun porteà l'autre et leur valeur mutuelle. P429 : « Ils font de tels efforts, ils se tourmentent à tel point que peu s'en faut qu'ils ne perdent haleine […] ils se battent avec une telle ardeur etc.

» p.433 : « Le combat est tellement égal que personne ne sait dire qui a pris le dessus et qui, le dessous […] ilss'égalent tellement au combat etc.

» p.449 « et c'est en égaux qu'ils terminent le combat judiciaire ». p.

435 : « Ils ne veulent plus du combat, tant à cause de la nuit obscure qui arrive qu'à cause de la peur qu'ilséprouvent l'un de l'autre ». On voit que les deux chevaliers sont mis sur un même plan d'égalité, et que le combat ne trouve aucune issue si cen'est par la décision finale du roi, qui ne déclare pas de vainqueur mais rend justice à la sœur cadette, qui était. »

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