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GRUNEWALD Matthias : RETABLE D'ISSENHEIM : NATIVITÉ

Publié le 19/09/2012

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...il est assez difficile de distinguer, d'ailleurs, s'il s'agit de pierre travaillée ou de véritables sarments végétaux qui s'accrochent aux structures. Cette vision onirique et cette réflexion sur le rapport entre la nature et l'artifice annoncent déjà le tournant que prendra bientôt la peinture du xvie siècle...

« GRUNEWALD Matthias RETABLE DTSSENHEIM : NATIVITÉ Vers 1510-1515 Peintre allemand Analyse ^. Le peintre a figuré à droite, dans un paysage ouvert, la mère de Jésus : assise par terre, elle tient d'un geste adorateur l'Enfantemmailloté dans un linge blanc. Vêtue d'une robe d'un rouge changeant, éclairée par des gerbes de lumière,la Vierge est coiffée à la manière nordique: ses che veux sont ondulés et rassemblés sur la nuque.

La sourcelumineuse qui éclaire la scène provient de la partiesupérieure du tableau. Dispensée par le Père Éternel, installé sur son trône, elle enve loppe le paysage en contrebas de rayons jaunes- orangés et enflamme tout à la fois les minuscules angelots et lamontagne escarpée bleu azur qui se dresse, menaçante, au fond. Le caractère extraordinaire de l'événement est encore souligné par le panneau gauche du reta ble : un concert d'anges y est donné sous un éton nant baldaquin, de style gothique tardif, riche en sculptures ajourées extrêmement complexes.La lumière embrase également ce volet de la scène, s'insinuant jusque sous la galerie.

Le mouvement est grandiose, et l'ensemble paraît vibrer au son de la musique céleste. picto MUSEE D'UNTERLINDEN 181b COLMAR XVIe siècle Huile sur bois 269 x341 cm Expert dans l'art d'utiliserles lumières colo rées, Grùnewald a donné à sa Nativité des tons pâles et nacrés ; mais les couleursde sestableaux restent le plus souventviolentes etiridescentes. La réalité et la fantaisie semblent se mêler dans les motifs du baldaquin : il est assez difficile de distinguer, d'ailleurs, s'il s'agit de pierre travaillée ou de véritables sarments végétaux qui s'ac crochent aux structures.

Cette vision onirique et cette réflexion sur le rapport entre la nature et l'artifice annoncent déjà le tournant que prendra bientôt la peinture du xviesiècle. L'œuvre D La Nativité est l'un des tableaux qui compo sent le retable d'Issenheim, lechef-d'œuvre absolu de Matthias Grùnewald. Peint entre 1510 et 1515 pour l'église du couvent des antonins d'Issenheim, en Alsace, ce polyptyque fut transféré par la suite au musée d'Unterlinden, àColmar. Il s'y trouve toujours, magnifiquement exposé. Le retable d'Issenheim ^ L'œuvre de Grùnewald est constituée de plusieurspanneaux : elle se présente comme une double série de volets mobiles que l'on peut regarder de trois manièresdifférentes.

Fermé, le polyptyque figure sur sa face externe une très impressionnante Crucifixion. La douleur du Christ est marquée par le mouvement du cou, qui tombe lourdement, ainsi que par les membres tordus et les mains tendues sur le ciel noir. Saint Jean etMarie-Madeleine, peinte dans une atti tude de profond désespoir,consolentla Vierge. Le paysage est spectral et les personnagesdu pre mier plan sont violemmentéclairéspar une Du même peintre: PICTO 180 à181c iI\ardn :aiiore.

199^ _nade pou' l'ooix;" ''^nçaso '994 lumière livide. L'atmosphère change dès que l'on ouvre les panneaux : le centre du retable décou vre un joyeux concertd'anges, dédié à la Vierge. Une frémissante Annonciation, qui a pour cadre une précieuse chapelle gothique, répond, à gauche, àcette fête. À droite, enfin, paraît le Christ ressuscité, les bras ouverts pour montrer ses plaies.

Grùnewald donne dans ce volet d'une force immense toute la mesure de son génie et de sa fantaisie : leSauveur apparaît ici auréolé d'un halo de lumière colorée et mouvante, qui passe progressivement des tons chauds aux tons froids. Photo Scala, Florence,. »

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