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Guerre et Paix

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Tolstoï consacra à cette gigantesque fresque historique plus de cinq années de recherches et d'écriture. Les recherches, il les fit dans des bibliothèques, des archives de grandes familles (dont la sienne), chez des historiens, et il recueillait lui-même des témoignages directs. Quant à l'écriture, il la poursuivit souvent au détriment de sa santé. Guerre et Paix,

publié de 1867 à 1869, est resté un

inégalable tableau, non seulement de

la Russie mais de l 'hurnanité dans son

ensemble.

« EXTRAITS -- -- - - ----.

Même pendant la paix, la guerre est une préoccup ati on A neuf heures passées, un bruit de grelots se fit entendre : le vieux prince rentrait.

Les domestiques se précipitèr1nt sur le ·perron ; Pierre et André les y suivirent.

Comme il descendait de voiture, le prince aperçut Pierre.

- Qui est-ce ? demanda-t-il ...

Ah ! Enchanté ! Embrasse-moi, poursuivit-il en reconnaissant le jeune comte.

Il était d'excellente humeur et fit mille amitiés à Pierre, qu'il entraîna dans son cabinet.

Quand, à l'heure du souper, André vint les y rejoindre, il les trouva en­ gagés dans une chaude discussion.

Pierre soutenait qu'un temps viendrait où il n'y aurait plus de guerres.

Le prince raillait cette opinion, mais sans acrimonie.

- Pratique une saignée et mets de l'eau à la place du sang, ce sera le moyen de ne plus avoir de guerres.

( ...

) l Tolstoï cite des historiens au sein de son ré cit Napoléon sourit, ordonna de donner un cheval à ce co­ saque et de le lui amener ; il désirait l'interroger person­ nellement.

Quelques aides de camp prirent le galop, et, une heure plus tard, Lavrouchka, le serf que Denissov avait cédé à Rostov, vêtu de sa veste de bros­ se ur, sur une selle française, s' appro­ cha de Napoléon, avec son visage gai, fripon et aviné.

L'empereur le fit marcher au pas à côté de lui et lui posa quelques questions.

- Vous êtes cosaque ? -Cosaque, Votre Noblesse.

"Le cosaque, ignorant la compagnie dans laquelle il se trouvait, car la simplicité de Napoléon n'avait rien qui pût révéler à une imaginaiion orientale la présence d'un souverain, l'entretint avec la plus extrême familiarité des affaires de la guerre actuelle", dit ---.;..;....----- "-r--::ir- -...---......., Thiers en racontant cet épisode.

Tol stoï s'efforce de retrou v er le sen s des grand s é vénements Le passage de la Bérésina n'a qu'une seule signification : il a donné la preuve évidente et incontes­ table de la fausseté de tous les plans vi­ sant à couper l' enne­ mi et de la justesse de la seule conduite possible, celle que réclamait Koutouzov ainsi que toutes les troupes (la masse), et qui consistait seule­ ment à talonner l'ennemi.

La foule des Français fuyait avec une vitesse sans cesse accrue de toute leur énergie tendue vers ce seul but.

Elle fuyait comme une bête blessée, et il lui était impossible de s'arrêter en route.

Cela est démontré, non tant par l'organisation du passage de la Bérésina que par le passage lui-même sur les ponts.

Quand les ponts furent rompus, tous, soldats sans armes, habitants de Moscou, femmes et enfants qui se trou­ vaient dans les bagages des Français, tous, emportés par la force d'inertie, continuèrent, au lieu de se rendre, à fuir droit devant eux(.

..

).

Traduction H.

Dongault.

Gallimard, 1952 NOTES DE L'ÉDITEUR -Stefan Zweig, Trois Poètes de leur vie; Belfond, 1983 l'Humanité."» -Romain Rolland, Vie de T olstoi~ Hachette, 1911 «Une œuvre littéraire n'atteint à la perfec­ tion que quand elle nous fait oublier son ori­ gine artificielle, et qu'elle nous semble la réalité nue.

Chez Tolstoï cette illusion su­ blime se produit souvent( ...

).

Avec une évi­ dence grandiose, avec le naturel naïf d'un paysage, l'œuvre de Tolstoï se dresse devant n o s yeux, riche et bruissante, comme une nouvelle nature, aussi véritable que l'autre.

» Photos (a) Mary Evan s/ Explorer.

(a, b, c ) aquarelles de Guy Michel «Flaubert qui "poussait des cris d'admira­ tion" en lisant les deux premiers volumes, qu'il déclarait "sublimes" et "pleins de choses à la Shakespeare", jeta d'ennui le troisième volume : "Il dégringole affreuse­ ment, il se répète et il philosophise.

On voit le monsieur, l'auteur et le Russe, tandis que jusque-là on n'avait vu que la Nature et « Guerre et Paix est la plus vaste épopée de notre temps, une Iliade moderne.

Un monde de figures et de passions s'y agite.

Sur cet océan humain aux flots innombrables plane une âme souveraine, qui soulève et réfrène les tempêtes avec sérénité.

Plus d'une fois, en contemplant cette œuvre, j'ai pensé à Homère et à Goethe.

» -Romain Rolland TOLSTOÏ02. »

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