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Jean-Paul SARTRE: La condamnation à la liberté

Publié le 02/04/2005

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L'homme est condamné à être libre... Jean-Paul SARTRE
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« [RAPPEL] SARTRE ET LA LIBERTE : * Essentialisme = « L’essence précède l ’existence ».

Existentialisme = « L’existence précède l’essence » = liberté sartrienne (différent de l ’instinct).

Parce qu ’il n ’a rien, parce qu ’il n ’est rien à l’origine, l ’homme est liberté. * L’homme est une subjectivité.

Qu'est -ce qu'être un sujet ? C'est ne pas pouvoir coïncider avec une essence.

La liberté est a bsence d'essence (« pour -soi »).

Ce qui s'identifie totalement avec son essence, avec soi -même, c'est un objet (« en -soi ») et non un sujet.

La « mauvaise foi » ou l' « esprit de sérieux » est cet effort pour être quelque chose sur le mode compact de l'en soi, de l'identité indiscutable à soi, pour s'identifier à ce que l'on croit être, et à être ce à quoi les autres vous identifient.

La « mauvaise foi » est ce vacillement devant sa libe rté, ce vouloir reposer sa liberté sur l'être.

L’homme peut alors choisir de tomber dans la « mauvaise foi », qui consiste à feindre qu'il n'est pas libre, qu'il est soumis au déterminisme afin de s'ôter toute responsabilité .

Sartre, familier des cafés, a ainsi observé le chan gement d’attitude d’un barman qui tout à l’heure se détendait en fumant, « vague et poétique comme un liseron », et qui, se remettant au travail sous le regard des clients, s’est brusquement réveillé et a accompli « des gestes d’une p récision légèrement superflue : il jouait au barman » (L'Age de raison).

Sartre décrit ainsi l'attitude du garçon de café qui joue à être garçon de café, qui fait tout pour être conforme à son essence : ses formules sont alors figées (« Et pour monsieur, ce sera ? ») et ses moindres gestes sont prédéterminés (la position du plateau, etc.). * L'être du sujet ne peut reposer paisiblement en lui -même, il enferme en lui une fissure, une béance imperceptible qui l'empêche de se laisser être absolument ce qu'il est, qui le voue à l'inquiétude de décider en permanence de son être, de vouloir ceci ou cela.

L'existence humaine est de part en part liberté, mouvement vertigineux de ne jamais être ce que l'on est, d'être délié de toute essence : « L'homme est cet être en qui l'existence précède l'essence ».

La condition humaine est précisément qu'il n'y a pas de nature humaine.

Exister, c'est être ce que l'on veut être .

L’homme est ce qu’il se fait être .

* Le mode d'être de la subjectivité sera le « projet »; exister, c'est choisir, c'est être libre .

Exister, c'est se dépasser, puisque ce n'est jamais se laisser être ce que l'on est.

Seule la mort, destruction de mon existence me ramène paradoxalement à l’être ; et mon identité figée y devient définitivement figée y dev ient définitivement l'objet du jugement d'autrui, sans plus pouvoir le démentir. * L'existentialisme est, par -là, une morale d'une extrême dureté .

Puisque je suis pur projet de mon être, je suis intégralement responsable de moi -même et de mes actes : « je n'ai pas d'excuses », je ne peux jamais excuser ce que j'ai fait en accusant des déterminismes qui ont conspirés, à travers moi, à produire mes actes.

Tous mes actes sortent de moi, de ma liberté.

Sartre n'est pas sans savoir qu'il existe des déterminism es (sociaux, biologiques, historiques, ...) qui pèsent sur mon être et conditionnent ma liberté.

Mais, ces déterminismes pèsent sur moi, si je le veux bien.

C'est moi qui détermine ces déterminismes à me déterminer .

C'est moi qui décide de mon rapport à to utes ces données antérieures et extérieures à moi, c'est moi qui choisis de les accepter ou de les combattre .

Dans tout esclavage, il y a une certaine part scandaleuse, de consentement, je pourrais toujours refuser d'obéir, quoi qu'il n'en coûte .

Toutes le s négations apparentes de la liberté, déterminismes, contraintes, dépendances, ne tiennent donc que par ma liberté.

Par exemple, je n’ai pas choisi d’avoir ce corps qui est le mien, mais je choisis le sens que je lui donne, la manière dont je le vis.

Je pe ux l'aimer narcissiquement, le négliger, le haïr, le mépriser, le soigner, le cultiver, l’embellir…. Je ne puis me décharger de cette liberté (responsabilité absolue ) : « Je suis condamné à être libre ».

Et je ne peux même pas choisir de ne pas choisir : « Nous n'avons jamais été aussi libres que sous. »

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