Devoir de Philosophie

Karad¸ić, Radovan

Publié le 10/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Karad¸ić, Radovan (1945- ), dirigeant des Serbes bosniaques durant la guerre de Bosnie.

2 LE FONDATEUR DU PARTI DÉMOCRATIQUE SERBE (SDS)

Né à Pernijca, dans les montagnes du Monténégro, Radovan Karad¸ić a 15 ans lorsque sa famille s’installe à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine. Diplômé en psychiatrie, attaché à la culture serbe, il fonde en 1990, à la veille des premières élections multipartites en Yougoslavie, le Parti démocratique serbe (SDS), dont il devient le président. Gagnant des suffrages parmi les différents groupes nationaux, le PDS participe, à partir de novembre 1990, au gouvernement bosniaque collégial placé sous la présidence d’Alija Izetbegović. Après les sécessions, en 1991, des républiques de Slovénie, de Macédoine et de Croatie, il prend position contre l’indépendance bosniaque.

3 L’OPPOSANT À L’INDÉPENDANCE DE LA BOSNIE-HERZÉGOVINE

Lorsque, en avril 1992, la population bosniaque, composée en majorité de Musulmans, vote l’indépendance, les Serbes bosniaques, menés par Radovan Karad¸ić et soutenus par l’armée régulière de la république fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), déclenchent une guerre civile. En décembre, les Serbes contrôlent près de 70 p. 100 du territoire de la Bosnie-Herzégovine et proclament une « république serbe « — jamais reconnue par la communauté internationale — dont Radovan Karad¸ić devient le président. Il bénéficie du soutien du président serbe Slobodan Milošević jusqu’à l’été 1994. En juillet, les Serbes bosniaques refusent le plan de paix proposé par le « groupe de contact « constitué par les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Le 4 août, Slobodan Milošević, soucieux de retrouver une crédibilité diplomatique, prend ces distances avec Radovan Karad¸ić et les autorités de Serbie et Monténégro décrètent l’embargo contre la « république serbe « autoproclamée.

En 1995, Radovan Karad¸ić et le général Mladič, chef militaire des Serbes de Bosnie, sont confrontés à une opposition grandissante, nourrie par l’isolement croissant de la communauté serbo-bosniaque et les difficultés économiques et sociales liées à l’embargo (pourtant très perméable) ; ils durcissent leurs positions. Pour desserrer l’étau autour de Sarajevo assiégée, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) entreprend, les 25 et 26 mai, des raids aériens sur Pale, leur « capitale «. En réponse, les troupes de Mladič prennent en otage plusieurs centaines de soldats et d’observateurs de l’Organisation des Nations unies (ONU). Les Serbes bosniaques sont finalement contraints d’éloigner leurs armes lourdes de Sarajevo. Radovan Karad¸ić est écarté, en novembre 1995, des négociations de Dayton (États-Unis), qui aboutissent à la signature à Paris d’un accord entérinant la partition de la Bosnie-Herzégovine et organisant la paix (14 décembre).

4 UN CRIMINEL DE GUERRE EN FUITE

Les forces de l’OTAN stationnées en Bosnie-Herzégovine reçoivent l’ordre d’arrêter Karad¸ić et Mladič, afin que les deux hommes soient déférés devant le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye, créé en 1993 par le Conseil de sécurité des Nations unies pour « juger les personnes responsables de graves violations du droit humanitaire « pendant la guerre de Bosnie. Menacé d’arrestation, Radovan Karad¸ić doit également faire face à la montée d’une opposition au sein même de la communauté serbe de Bosnie et à un isolement politique croissant : son parti subit ainsi plusieurs revers électoraux à partir de 1997, face d’une part aux ultra-nationalistes et d’autre part aux modérés, menés par son ancienne alliée Biljana Plavsić. En fuite, il est poursuivi par le TPI pour « génocide, complicité dans le génocide, crimes contre l’humanité, violation des lois et coutumes de la guerre et infraction grave aux Conventions de Genève «.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles