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Les Langues : Méthodes d'étude et de classement

Publié le 26/10/2011

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A condition de ne pas outrepasser ses limites de validité, on peut grâce à ce principe conclure d'un mot attesté à tous ceux qui ne le sont pas, mais où le son considéré se trouverait dans la même position, et rétablir ainsi la continuité de la filiation. Lorsqu'on ne possède pas de textes anciens et qu'on ignore tout de l'histoire phonétique des langues considérées, la connexion historique ne peut. être établie que par recours à la statistique : une correspondance isolée ne prouve rien, un nombre suffisant de correspondances exclut le risque de convergence.

« part d'entre eux, ont-ils été avant tout des philologues.

Méthode historique el comparative Le x1x • siècle est en Europe le siècle de l'histoire.

L'intérêt croissant pour les civi­ lisations du passé conduit à chercher dans les textes anciens non plus une réflexion sur les constante s de la nature humaine, mais des documents sur les aspects les plus spécifique s des cultures disparues; l'épigra ­ phie, occupation de « curieux », devient un auxiliaire indispensable de l'histoire.

La pu­ blication du Corpus lnscriptionum Graeca­ rum commence en 1828, celle du Corpus lnscriptionum Latinarum en 1863 .

Ces tex­ tes épigraphiques révèlent pour le latin et pour le grec des états de l-angues archai­ ques ou des particularismes dialectaux .

D'autre part le déchiffrement des hiéro­ glyphes égyptiens, à partir de 1822, celui de l'écriture cunéiforme perse, puis akka­ dienne et sumérienne, qui s'est poursuivi tout au long du siècle , étendent en même temps que le champ des connaissances his­ toriques celui de la comparaison linguis­ tique.

Or cet afflux de matériaux coincide avec l'essor de l'évolutionnisme : la conviction s'impose comme dans les sciences biologi­ ques que toute forme actuelle n'est que l'aboutissement temporaire d'une longue histoire et s'explique par la succession de ses états antérieurs.

La linguistique se cons­ titue en discipline autonome en tant que science appliquée à l'histoire du langage.

Dans la mesure où elle s 'efforce de recueil­ ) ir pour chaque idiome les témoins de ses états les plus anciens , elle profite de l'affer­ missement des méthodes de la philologie, de la paléographie (ét~de des papyrus et ma­ nuscrits anciens) et de l'épigraphie; mais surtout elle se forge son propre instrument de travail : la méthode comparotive.

Inaugurée au début du x1x• siècle par le "Danois R.

RASK qui s 'efforçait de dégager de la comparaison des langues européennes les bases d'une vaste typologie, la méthode fut développée indépendamment par Franz BOPP dans une perspective évolutionniste.

Rompant avec la tradition biblique qui fai­ sait de l'hébreu la langue originelle de l'hu­ manité , précisant les correspondances déjà reconnues entre grec, latin , germanique et sanscrit et surtout s'appuyant sur l'ar­ chaisme de cette dernière langue, Bopp s'efforçait de retrouver l'état primitif du langage.

Cet espoir a été abandonné, mais les principes posés par Bopp et confirmés par les travaux de Grimm subsistent; ils ont servi de fondement à la grammaire com­ parée des langues indo-européennes, puis des langues sémitiques, des langues finno­ ougriennes, et plus récemment des Langues altaïques, sino-tibétaines, océaniennes, amé­ rindiennes et négro-africaines.

La méthode comparative est tout entière fondée sur un postulat demeuré implicite jusqu'à ce que F.

DE SAUSSURE lui eût donné forme : les faits linguistiques sont contin­ gents, il n'y a pas de rapport nécessaire entre signifiant et signifié, entre la forme et son contenu, entre le mot et la chose qu 'il désigne.

Si donc on trouve dans deux langues différentes des formes semblables (éléments de vocabulaire ou procédés gram­ maticaux) portant des sens voisins, ces correspondances ne pourront s'expliquer que de deux façons : - soit par le hasard , par le développe­ ment fortuitement convergent de deux sys­ tèmes linguistiques, - soit par une connexion historique entre les deux langues qui a pu résulter d'une simple contiguïté ou proximité géographi­ que déterminant un courant d'échanges culturels, mais qui peut consister aussi en un lien génétique .

Pour l'établissement d'une telle con­ nexion, les correspondances de forme sans correspondance de signification, ou de signi­ fication sans correspondance de forme ne sont - en bonne méthode - utilisées qu'à titre de compléments , jamais comme base de démonstration : les risques de conver­ gence sont trop grands.

Ainsi les Mélané­ siens actuels et -les Grecs de l'Antiquité possèdent-ils un nombre duel (indication d'une unité double) sans qu'on puisse éta­ blir un lien entre la langue homérique et celle de Houailou.

Réciproquement, la pré­ sence en haoussa (Afrique occidentale), en latin classique et en yokuts (Amérique du Nord) d'un système vocalique commun à cinq vo_yelles longues et cinq brèves (à, ii, l!, ë, 1, i, o, ô, Ü, ü) ne prouve rien de plus que la limitation du nombre des possibi­ lités offertes aux différents systèmes pho­ nologiques.

Cependant l'élimination des matériaux comparatifs suspects n'exclut pas le risque de convergence.

Pour réduire celui-ci , deux procédés sont employés.

Le plus sûr con-. »

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