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La maison d'Hélène - René-Guy Cadou, Hélène ou le Règne végétal

Publié le 08/04/2011

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Il a suffi du liseron du lierre Pour que soit la maison d'Hélène sur la terre Les blés montent plus haut dans la glaise du toit Un arbre vient brouter les vitres et l'on voit Des agneaux étendus calmement sur les marches Comme s'ils attendaient l'ouverture de l'arche Une lampe éparpille au loin son mimosa. Très tard les grands chemins passent sous la fenêtre Il y a tant d'amis qu'on ne sait plus où mettre Le pain frais, le soleil et les bouquets de fleurs Le sang comme un pic-vert frappe longtemps les cœurs Ramiers faites parler la maison buissonnière Enneigez les rameaux froments de la lumière Que l'amour soit donné aux bêtes qui ont froid A ceux qui n'ont connu que la douceur des pierres. Sous la porte d'entrée s'engouffre le bon vent On entend gazouiller les fleurs du paravent Le cœur de la forêt qui roule sous la table Et l'horloge qui bat comme une main d'enfant. Je vivrai là parmi les roses du village Avec les chiens bergers pareils à mon visage Avec tous les sarments rejetés sur mon front Et la belle écolière au pied du voyageur. René-Guy Cadou, Hélène ou le Règne végétal. SUJET Dans un commentaire composé, montrez comment la poésie permet à René-Guy Cadou de transmettre sa conception du bonheur, des êtres et de la nature.

PLAN DÉTAILLÉ Introduction • René-Guy CADOU. Poète trop tôt disparu (1920-1951). • Instituteur de hameaux.

« Monde protégé mais non fermé sur lui-même. Impression de mouvance créée par l'utilisation des images : mouvement de la vie et non instabilité angoissante. ÉTUDE DU PREMIER THÈME L'accent sera mis sur les comparaisons et les métaphores qui dominent le poème. Passage du règne végétal au règne animal. — « Un arbre vient brouter la vitre ».

Le verbe prépare le vers suivant : « des agneaux étendus calmement sur lesmarches » (l'agneau : symbole de la pureté à utiliser dans la deuxième partie b) ainsi que les ramiers et les chiensbergers). — « On entend gazouiller les fleurs » : le verbe à l'infinitif évoque l'allégresse préparée par le vers précédent : «Sous la porte d'entrée s'engouffre le bon vent » le terme inquiétant « engouffre » est contrebalancé par l'adjectif «bon ». — « Ramiers faites parler la maison buissonnière.

/ Enneigez les rameaux froments de la lumière ».

L'assimilationtraditionnelle des plumes et de la neige est renouvelée par l'image qui suit. Ici Cadou sollicite, appelle la nature. Convergence des éléments vers la maison — Les objets du quotidien sont maintenus : la lampe, l'horloge, la table. Mais sont sans cesse renvoyés à des éléments naturels. « Maison buissonnière » : double sens, évoque le fait de flâner, maison qui se situe en dehors du monde du travail,etc.

(penser au métier de Cadou) et aussi, buissons, maison de verdure. Pour un élément particulier : « La lampe éparpille au loin son mimosa » (l'utilisation du verbe dans la 2e partie a) avec « les grands chemins passent sous la fenêtre ».

Mimosa — lumière, note de couleur. Ainsi la maison devient-elle la substance nourricière de la nature : « les blés montent plus haut dans la glaise du toit». — Glissement perpétuel. « Un arbre vient brouter les vitres » végétal animal -> maison évoque -> végétal l'herbe « On entend gazouiller les fleurs du paravent »oiseaux -> végétal-maison Animation de la demeure de l'homme par le jeu des métaphores (animation qui peut exister mais qui peut être aussisollicitée : impératifs : « faites parler », « enneigez »). Homme et nature Par l'intermédiaire de la maison se trouve ainsi établie une harmonie entre l'homme et la nature. Présence des éléments : Soleil — lumière — froment — lampe blé — froment — pain. »

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