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Maurice SCÈVE : Délie objet de plus haute vertu

Publié le 25/09/2012

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Tout texte littéraire est riche d'une pluralité de significations ; tout texte littéraire est - c'est sa définition même polysémique. Mais Délie est plus que polysémique : chaque mot y est mot carrefour, centre actif de condensations multiples, insistantes, répétitives, contradictoire. L'ensemble du texte ... de ces 449 dizains parfaitement carrés ( ... ) - dessine un tissu serré de rapports intenses, à tous les niveaux.

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L es embl èm es utili sés par Mauri ce S cève ont inspir é de n om­ br etL r p oè tes : parmi e ux Ap ollinair e qui se souviendra de la Dé lie dan s son Bes tiair e.

Gabrielle d'Estrées er la duchesse de Villar s (d étail) .

Anonyme Photo.

Fabio Sim ion L.

R icciarini.

Milan Le livre Un recueil d'inspiration amoureuse L e chef-d'œuvre de Maurice Scève paraît en 1544 chez le libraire lyonnais Antoine Constantin qui publie la plupart des poète s lyonnais en vogue à cette époque .

Mais ce qui démarque d'emb lée la Dé lie, c'est son ampleur : 449 poèmes composent cette oeuvre.

De nombreux critiques se son t interro­ gés sur l'identité de la cé lèbre Délie qu'aucun détail ne permet d'identifier : en effet , le poète ne donne pas de description de sa dame -ce qui implique qu'e lle n'est rien de terrestre, qu'elle a une substance céleste et divine.

En ce sens, Délie pourrait bien être l'anagramme de "l' idée ".

Cette remarque indique que Maurice Scève se place dans 1 'héritage platonicien : Délie est belle, parfaite et ressemble en cela au Bien décrit par Socrate.

Mais la D éli e se nourrit d'autres influences : Scève s'inspire tout d'abord de l'amour courtois qui associe au vocab ulaire abstrait le dés ir sensuel et la consommation érotique.

Il a égale­ ment lu les poètes italiens du "dolce stil nuovo" comme Pétrarque que tourmente l' image physique de la femme aimée.

Cette convergence d'influences va donner naissance à l'une des oeuvres poétiques les plus originales du XVI e siècle.

Une poésie hermétique D élie constitue en outr e 1 'un des recueils les plus absconds de son époque.

Aux poèmes consacrés à Délie sont en effet ajoutés des emb lèmes , autant de symboles qui enrichis­ sent la lecture du poème.

Des sentences parfois énigmatiques (comme " Mon regard par toi me tue") suivent ces images.

Cet h ermétisme est d'ailleurs annoncé par la maxime de Maurice Scève qui débute l'ouvrage: " Souffrir non souffrir".

La contra­ diction est source de création poétique et d'inspiration.

Cette dernière reste dense voire tendue et conditionne la minéralité du vers : dix vers de dix syllabes donnent à chaque poème l 'aspect d'une pierre et chaque pierre vient s'ajouter à l'édifice érigé à l a g loire de Délie .

Ce recueil const itue donc un monu­ ment construit avec le temps et contre lui.. »

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