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La mort de la reine Jeanne de Navarre

Publié le 04/09/2013

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Le 2 avril 1302, la reine Jeanne de Navarre meurt subitement, à l'âge d'environ trente-deux ans. Un mois auparavant, la pieuse épouse de Philippe IV le Bel a pris la précaution de rédiger son testament, par lequel elle a fondé le collège de Navarre.

« entourage .

Tous doivent rece­ voir une somme de quarante mille livres parisis prise sur la dot royale .

Comme il est de coutume, elle lègue des som­ mes importantes à de multi­ ples établissements religieux.

Elle se montre particulière­ ment généreuse pour les fran­ ciscains, peut-être sous l'in­ fluence de son confesseur, Du­ rand de Champagne, qui appar­ tient à cet ordre .

Leur couvent parisien, où elle a élu une sé­ pulture, se voit ainsi attribuer mille livres ; ceux de Champa­ gne et de Brie, terres que lui a transmises son père Henri Il de Champagne et qu 'elle a admi­ nistrées elle-même, sont aussi largement dotés .

La reine destine encore des dons à de nombreux chapitres de chanoines, à des couvents, à des hôpitaux, à des étudiants « UN PASSEPORT VERS LE CIEL » Pratique courante au début du x1v· siècle, le testament est même obligatoire pour qui ne veut pas risquer d'être excommunié.

Pour ne pas mourir « intestat », c'est-à-dire sans avoir rédigé de testament, on s'y prend tôt dans la vie.

Car c'est un acte religieux extrêmement important qui, notamment par les legs qu'il prévoit, constitue un « passeport vers le ciel », selon l'expression de l'historien Jacques Le Goff.

Tous ceux qui seront redevables de la charité du testamentaire seront autant d'intercesseurs, par leurs prières, pour le salut de son âme.

Ainsi, Jeanne de Navarre demande aux étudiants de son futur collège de dire des prières et de célébrer des messes pour elle : une messe chaque année, le jour anniversaire de sa mort, ainsi qu'une intention quotidienne lors de l'office de prime.

pauvres.

Son testament fait par ailleurs état de sa volonté de fonder un hôpital à Château­ Thierry.

Enfin, et surtout, plus du tiers du docu- ment est consacré à la fondation d'un col- lège, sur le modèle de celui qu 'a ouvert en 1257 Robert de Sorbon ; il sera installé dans le magnifique hôtel de Navarre et accueillera des étudiants pau­ vres, sans aucun soutien financier familial.

Étude et dévotion A cet établisse­ ment, qui deviendra le collège de Navarre , la reine Jeanne lègue une rente perpétuelle de deux mille livres par an pour subvenir aux besoins de la communauté, pour doter d'un logement et d 'une bourse soixante-dix étudiants en gram­ maire , en arts, en théologie .

Le confortable montant de cette aide leur assurera un niveau de vie supérieur à celui du simple paysan et des boursiers des autres collèges parisiens.

Jeanne de Navarre, femme intelligente et cultivée, qui a reçu enfant le même enseigne­ ment que Philippe le Bel, a fixé avec une grande précision l'organisation de la future com­ munauté.

Normalement , un collège n'a qu'une fonction d 'accueil et ne dispense pas d ' enseignement : la reine a innové en la matière , en pré ­ voyant des cours.

Autre nouveauté : elle a sou­ haité réunir sous le même toit des étudiants de différentes facultés, d~nt elle a planifié la vie quotidienne, vertueuse et consacrée à l'étude , avec un lli'.BalED ITIONS l:ilm ATLAS luxè de détails .

Autour de la chapelle du collège , située au cœur de l'hôtel de Navarre et foyer spirituel de la commu­ nauté, elle encourage ses « hé­ ritiers >> à la dévotion person ­ nelle.

De façon inédite, elle a fait acte de piété en présidant à la fondation d'un établisse­ ment destiné à former pour le service de l 'Église des hom­ mes de valeur ; espérant que , reconnaissants envers leur bienfaitrice , ils recommande­ ront.

génération après généra­ tion, son âme au Seigneur .. »

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