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Notion d'origine dans l'oeuvre de Basquiat

Publié le 29/04/2012

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Jean Michel Basquiat, né en 1960 à New York d’une mère portoricaine et d’un père haïtien, fut connu grâce à son activité de graffiteur suite à sa rencontre avec Al Diaz et Shannon Dawson en 1976. Son œuvre se partage en trois grandes parties traitant toutes de la notion d’origine sous différentes facettes : l’origine de création, l’origine d’identité et l’origine culturelle. Nous allons tenter de comprendre en quoi Basquiat semble avoir développé la notion d’origine dans son œuvre Untitled 1982 (Black Skull) : ...

« La présence du crâne, de l’os et de la flèche renvoient à la mort ou à la temporalité, ainsi que l’impression quelque peu macabre qui se dégage de cette peinture incite d’emblée à la considérer comme une vanité.

En poussant un peu plus loin l’analyse iconographique, et en sachant que Jean- Michel Basquiat utilisait souvent des symboles du « Code Hobo » (langage pictural utilisé par les sans domiciles fixes itinérants américains) dans ses œuvres, on remarquera que l’os et la flèche sont accompagnés de dessins formant des sortes de ressorts verticaux, qui symbolisent dans ce code la figure du juge. Ces signes vont donc de pair avec le dessin de la balance, symbole bien connu de la justice.

On pourrait ainsi penser que cette peinture renvoie à l’idée d’un jugement post-mortem, ou bien qu’un homme ne pourrait être jugé qu’au moment de sa mort. Cependant, le crâne ne peut pas être interprété comme un objet inanimé : la lueur jaune émanant des orbites cerclées d’orange donne une vivacité au crâne, comme animé d’une puissance spirituelle. L’apparent archaïsme des formes évoque les origines haïtienne et portoricaine de Basquiat ; à la fois masque chamanique et masque traditionnel du « Dia De Los Muertos ». Selon le catalogue de présentation de l’ œuvre par Sotheby1, la flèche et l’os, sur lesquels apparait aussi le symbole hobo du juge, ferait allusion à la civilisation primitive et à la sauvagerie, renvoyant à l'histoire coloniale du continent africain et à la lutte historique des Afro-Américains, origine propre à un certain leitmotiv reconnu à Basquiat ; la balance symboliserait elle la justice et l’égalité, comme pierre angulaire de la civilisation occidentale, et les feuilles ornant le crâne représenteraient une couronne de laurier, symbole de l'arrivée d’un artiste noir sur le marché de l’art new-yorkais principalement composé d’artistes blancs.

Comme beaucoup de critiques d’art, c’est uniquement la notion d’origine identitaire qui est mise en avant dans l’analyse de l’ œuvre, mais il est néanmoins évident que la notion d’origine artistique est aussi bien présente.. »

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