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l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. Rousseau, Jean-Jacques. Commentez cette citation.

Publié le 18/01/2020

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rousseau

Selon une idée communément répandue,

l'école a pour fonction de former le citoyen.

Cette antienne est la toile de fond des multiples

réformes que subit l'institution scolaire. Mais

c'est bien souvent sur la base d'une critique

radicale de cette même institution que ces

réformes voient le jour. Et lorsqu'il s'agit de

l'école, la critique peut aisément se faire

entendre. Qui ne se souvient pas de s'être

ennuyé dans une salle de classe impersonnelle

sous le regard inquisiteur d'un professeur

qui inquiète, contraint, et suscite l'incompréhension?

Voilà la liberté dans l'école enfin défendue

.par de zélés protecteurs, qui n'ont pas à

prouver leur légitimité, puisque leur échoit le

rôle de vrais républicains démocrates !

Le combat pour la réforme se développe ainsi

dans un registre qui se veut progressiste, et qui

conduit à rejeter tout adversaire dans le camp

rousseau

« On entend alors par liberté une forme de spontanéité ce qui nous conduit à considérer les autres comme des obstacles.

Tel est le sens également de l'adage : « Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres.

»Or Rousseau nous dit radicalement l'inverse ici : être libre, c'est commencer par obéir.

Toutefois, on peut immédiatement remarquer qu'il ne s'agit pas de n'importe quelle obéissance mais de l'obéissance« à la loi qu'on s'est prescrite», de l'obéissance à sa propre loi.

Tel est le sens de ce qu'on appelle l'autonomie (auto: propre, nomos: loi).

Dans le chapitre 8 Du contrat social, Rousseau aborde le passage de l'état de nature à l'État civil défini par le contrat.

Dans l'état de nature, l'homme est guidé par ses désirs, ses appétits, dont il n'est jamais le maître.

A aucun moment nous ne décidons vraiment quels vont être nos désirs : « l'impulsion du seul appétit est esclavage».

Là où nous pensons alors être libres, nous sommes en fait soumis à nos désirs.

C'est en ce sens qu'il s'agit de distinguer deux notions que nous confondons souvent : l'indé­ pendance et l'autonomie.

L'indépendance consiste à faire ce que l'on désire et apparaît alors comme une illusion de la liberté, alors que l'autonomie est une obéissance à soi-même qui prend la forme d'une maîtrise de soi.

En effet, obéir à la loi qu'on s'est prescrite dans l'État civil, c'est obéir à la loi que j'ai moi-même décidée en commun avec les autres qui constituent le peuple de cet État.

C'est en ce sens que Rousseau parle ici de la loi comme « expression de la volonté générale ».

La loi n'est pas là pour garantir mes intérêts particuliers puisque ces intérêts ne sont souvent pas les mêmes que ceux de mon voisin, mais pour garantir l'intérêt général.

Il n'est pas de mon intérêt particulier de payer des impôts, et j'ai dans cette perspective beaucoup plus d'intérêt à garder cet argent pour partir en vacances.

Cela dit, si personne ne paye, alors de nombreux services ne pourront pas être assurés.

Payer mes impôts relève de l'intérêt général qui consiste à laisser de côté mes intérêts particuliers, mes désirs.

C'est ainsi contre l'intérêt parti­ culier que bien souvent la loi se construit, mais aussi contre mes. »

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