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L'Orestie

Publié le 05/04/2013

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Sur les quatre-vingt-dix drames qu'aurait écrits Eschyle, seuls sept sont parvenus jusqu'à nous. Les spécialistes s'accordent à penser que ce sont ses plus belles pièces et qu'elles ont fait l'objet d'une sélection de la part des lecteurs anciens. Aristote, qui est une source sftre de renseignements sur Eschyle, souligne que « le premier, Eschyle porta de un à deux le nombre des acteurs, diminua l'importance du choeur et donna la première place au dialogue«.

« Le meurtre de Cassandre par Clytemnestre ~-- --- -- EXTRAITS -- ------ Attendant l'arrivée d' Agamemnon, le chœur évoque le destin des Atrides C'est une chose redoutable que les propos du peuple animé par le ressentiment, et l'on paye tou­ jours sa dette à la malédiction popu­ laire.

Je reste an­ goissé par la peur d'apprendre quel­ que trame téné­ breuse ; car ceux qui prodiguent le sang n'échappent point aux regards des dieux.

Un jour vient au cours des vicis­ situdes qui consum­ ment notre vie où les noires Érinyes détruisent l'homme heureux qui a mé­ connu la justice, et il n'y a point de re­ cours pour celui qu'elles ont fait disparaître.

Une renommée trop haute expose à bien des périls, car c'est sur les têtes que tombe la foudre de Zeus.

Clytemnestre se justifie du meurtre qu'elle vient de perpétrer A mon tour, veux-tu écouter les justes serments que je prononce ? Je jure par la Justice qui a vengé mon enfant, par Atè et l 'Érinye auxquelles j'ai sacrifié cet homme, qu'il n'y a pas d'espoir que la crainte mette le pied dans le palais, tant qu 'Égisthe allumera le feu à mon foyer et qu'il me gardera son affection.

Il est le large bouclier où j'appuie ma confiance.

Le voilà gisant, cet homme qui m'a fait tant de mal, les délices des Chryséis sous Ilion, et elle aussi, la captive, la devineresse, la prophétesse qui partageait sa couche, sa fidèle concubine qui lui tenait compagnie sur le pont du navire.

Oreste interprète le rêve de sa mère qui annonce sa vengeance Eh bien ! je prie cette terre et le tombeau de mon père qu'ils me fassent accomplir ce songe.

Voici comme je l'explique pour l'ajuster à la réalité.

Si le serpent, sorti du même sein que moi, a été emmailloté comme un enfant, s'est jeté bouche béante sur la mamelle qui m'a nourri et a mêlé un caillot de sang au doux lait de ma mère, tandis qu'elle gémissait épouvantée de ce qui lui arrivait, il faut, comme elle a nourri ce monstre effrayant, qu'elle meure de mort violente et que moi, me transformant en serpent, je la tue comme ce rêve le dit.

Au moment du procès, le coryphée (chef du chœur) interroge Oreste -Dis-nous d'abord si tu as tué ta mère.

- Je l'ai tuée; cela, je ne saurais le nier.

- Te voilà déjà battu une fois sur trois.

- Je ne suis pas en­ core à terre, pour que tu te vantes de la sorte.

- Il faut pourtant que tu dises com­ ment tu l'as tuée.

- Voici : j'ai tiré l'épée et lui ai tran­ ché le cou.

Traduit par Émile Chambry, Flammarion, 1964 Oreste tuant Égisthe NOTES DE L'ÉDITEUR l'alternance d'une image et d'une image renversée dans le rythme du procès dramatique.

Même si l'on peut n'y reconnaître qu'une conquête d'ordre technique, il reste qu'une force d'une tout autre nature, religieuse et spéculative, comme le néant pur.

» Karl Reinhardt, Eschyle, Euripide, Éd.

de Minuit, 1972.

« Pour un homme comme Eschyle, le problème de la vie ne s'arrête pas au problème de l'individu, il doit être étudié en fonction de la famille et de la race qui seules permettent de la comprendre.

» Eschyle et la Trilogie, Grasset, 1936.

«Parmi les artifices auxquels L'Orestie, même si elle n'est pas la première à les mettre en œuvre confère un relief particulier, nous rencontrons d'abord y montre sa secrète efficace.

Derrière le positif de l'expérience, de l'attitude, de l'action, du jugement humain surgit un négatif d'abord secret puis de plus en plus manifeste.

Plus il émerge avec netteté, s'inversant à son tour en un positif de style nouveau, et plus le premier pâlit, n 'apparaissant lui-même bientôt que 1 buste d'Eschylc, Musée du Capitole, Rome/ photo Alinari-Viollet 2 Musée national d'Athènes 3 Ferrare, Musée d'archtologie 4 Musée de Paestum « Il aurait déclaré un jour, à propos de son œuvre et de celle de ses confrères, qu'elles n'étaient "que des miettes du festin d'Homère ",mais cette phrase, s'il l'a prononcée, n'est qu'une image attachante, car, en réalité, Eschyle et les autres grands poètes tragiques se sont eux aussi attablés à ce festin.

» Ismai1 Kadaré, Eschyle ou l'éternel perdant, Fayard, 1988.

ESCHYLE04. »

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