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Patassé, Ange-Félix

Publié le 07/04/2013

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Patassé, Ange-Félix 1 PRÉSENTATION Patassé, Ange-Félix (1937- ), homme d’État centrafricain, président de la République centrafricaine de 1993 à 2003. 2 L’ORGANISATEUR DU SACRE DE BOKASSA Né à Paoua, dans le nord-ouest de la République centrafricaine, Ange-Félix Patassé est issu de la communauté kaba (laquelle appartient au groupe plus important des Sara). Après des études en France, à l’École supérieure d’agronomie tropicale de Nogent-sur-Marne, il devient inspecteur agricole. En 1966, à la suite du renversement du président David Dacko par le chef d’état-major Jean-Bedel Bokassa, il entre au gouvernement et occupe successivement plusieurs ministères techniques (développement rural, agriculture, tourisme, chasse et pêche). Ange-Félix Patassé est nommé Premier ministre en 1976 et, à ce titre, organise le sacre de Bokassa, autoproclamé empereur le 4 décembre 1977. Limogé en 1978, il passe dans l’opposition et crée le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) l’année suivante. 3 UN OPPOSANT EN EXIL Après l’intervention française de septembre 1979 (opération « Barracuda «) qui met l’empereur Bokassa en fuite et réinstalle David Dacko au pouvoir, Ange-Félix Patassé est accusé de vouloir renverser le nouveau régime. Emprisonné en novembre 1979, il est libéré un an plus tard. Lors de l’élection présidentielle qui se tient en mars 1981, il est battu par David Dacko. À la suite du putsch mené par le général André Kolingba dès le mois de septembre suivant, il tente à son tour un coup d’État en mars 1982, aux côtés du général François Bozizé. Après l’échec de cette tentative, il se réfugie au Togo, puis en France. 4 L’ACCESSION À LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE Après un exil de dix ans, Ange-Félix Patassé regagne la République centrafricaine en 1992, alors que le général Kolingba est contraint d’organiser des élections pluralistes, sous la pression de la France notamment. Le 19 septembre 1993, Ange-Félix Patassé est élu président de la République centrafricaine à l’issue d’un scrutin démocratique tenu sous le strict contrôle de la communauté internationale. Bénéficiant de l’appui du MLPC, parti le mieux structuré du pays, il bat, avec 53,48 p. 100 des suffrages, Abel Goumba, le leader du Front patriotique pour le progrès (FPP). Favorisé par une reprise économique, le début du mandat d’Ange-Félix Patassé est marqué par un renforcement des liens avec la France, dont témoigne notamment la rencontre, à Paris, du président centrafricain avec François Mitterrand (1994). 5 UNE RÉÉLECTION SUR FONDS DE TENSIONS Toutefois, dès le mois de mai 1996, alors que la situation économique et sociale se dégrade, que la corruption du régime et la mauvaise gestion attisent le mécontentement populaire et que les salaires de la fonction publique ne sont pas payés, le président Patassé doit faire face à une série de mutineries au sein de l’armée. Grâce au soutien militaire de la France, il se maintient au pouvoir. Aux termes des accords de Bangui signés en janvier 1997 avec les rebelles, Ange-Félix Patassé accepte de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Le 19 septembre 1999, il est reconduit à la présidence de la République pour un nouveau mandat de six ans ; réélu dès le premier tour du scrutin avec 52,63 p. 100 des suffrages, il bat le général Kolingba (19 p. 100) et David Dacko (11 p. 100). Alors que la campagne électorale a été émaillée de graves incidents, ces résultats sont contestés par l’opposition qui crie à la fraude. 6 UN PRÉSIDENT DÉCHU Face aux doutes qui pèsent sur sa volonté de réforme et de dialogue, l’autorité du chef de l’État est à plusieurs reprises mise à mal. En mai 2001, les partisans du général Kolingba lancent une tentative de putsch ; avec l’appui de soldats libyens, les forces loyalistes d’Ange-Félix Patassé repoussent les soldats putschistes, qui font l’objet de représailles sanglantes. À la suite de la tentative de coup d’État menée en octobre 2002 par le général François Bozizé, ancien chef d’état-major de l’armée entré en rébellion, le président centrafricain fait appel à des aides militaires extérieures ; avec le soutien des miliciens du Mouvement de libération du Congo (MLC) du Congolais Jean-Pierre Bemba, il parvient à repousser les forces rebelles, au prix d’un bilan humain très lourd. Le régime d’Ange-Félix Patassé sort affaibli de ces événements, tant sur le plan militaire qu’au niveau politique. Le 15 mars 2003, alors que le président centrafricain est en visite au Niger, le général Bozizé prend le pouvoir à Bangui, la capitale, sans combat. Le président déchu trouve refuge au Togo. Quelques mois plus tard, un mandat d’arrêt international est émis contre lui par les autorités judiciaires centrafricaines, qui l’accusent de détournement de fonds, d’assassinats, de viols et d’atteinte à la sûreté de l’État. Les exactions commises par les troupes du président Patassé et ses alliés font par ailleurs l’objet d’une plainte pour crimes de guerre déposée contre Ange-Félix Patassé au mois de février 2003 par la Fédération internationale des droits de l’homme auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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