PAYSANS ET SATYRE de Jordaens

« JORDAENS Jacob PAYSANS ET SATYRE Vers 1618 Peintre flamand Analyse -^L'œuvre figure une famille paysanne réunie autour d'une table sur laquelle est posée une grande terrine ; un satyre se tient au premier plan à droite.

L'intérieur, très simple,est égayé par la présence d'animaux : un chat sous la chaise du paysan qui observe la scène ; un chien qui renifle lesol, à la recherche de restes ; une vache, dont on aperçoit le museau derrière le vieil homme ; enfin un coq, perché au sommet du haut siège en osier, sur lequel est assis la vieille femme.

La fenêtre, en haut à gauche, laisse filtrer un rayon lumineux qui éclaire les conviveset les ustensiles accrochés au mur, créant ainsi des jeux de clairs- obscurs.

Le satyre doit être, à en juger à son atti tude, occupé à parler, tandis que les deux vieilles personnes l'écoutent.

La jeune femme, par contre, cherche le regard du spectateur en même temps qu'elle dépose sur la table un plat débor dant de fruits.

Dans l'ombre profonde, à droite, se tient un personnage dont il est difficilede dire s'il est masculin ou féminin. Ce thème, très populaire auprès des artistes hollandais duxvne siècle, constituait l'un des sujets préférés de Jordaens.

Plusieurs de ses œuvres de jeunesse en sont d'ailleurs inspirées.L'Art Gallery de Glasgow possède une version datée de 1616 : il s'agit probablement de la pre- \ picto ALTE PINAKOTHEK 355a MUNICH XVIIe siècle Huile sur toile 174 x205 cm  mière de lasérie. Sans doute cette œuvre a-t-elle servi de référence pour les autres versions et notamment pour le tableau de Munich, et pour celui du musée des Beaux-Arts de Bruxelles. Cer tains critiques ontreconnu, à tort, dans le person nage de la jeune femme derrière le satyre, l'épouse du peintre et la fille de son maître Adam Van Noordt ; le fait que Catherine Jordaens ait souvent posé pour son mari ne suffit pas à accré diter leur thèse. L'œuvre Q Ces Paysans sont abrités depuis 1836 àl'Alte Pinakothek de Munich ;exposée dès 1806, l'œuvre proviendrait, selon les anciens catalogues du musée, de Dùsseldorf. Les musées d'État de Cassel et de Budapest conservent également une copie de la toile, comme laDalwich Gallery de Londres ;cette dernière version est toutefois plus petite que les autres. Enfin, un dessin préparatoire se trouve dans la collection de JeanMasson. À l'origine, une fable d'Ésope ^rLa toile est inspirée de la fable LXXIV d'Ésope. Le texte relate comment, égarés un soir de pluie, un paysan et sa famille trouvèrent refuge chez un satyre.

Celui-ciinvita le vieillard à partager son modeste repas, mais il resta déconcerté par l'attitude du paysan qui, après Du même peintre :PICTO 355 à355c © Nardini Editore, 1994. Liriade pour l'éditionfrançaise, 1994. avoir soufflé sur ses mains transiespour les réchauffer, entreprit de souffler sur la soupe pour la refroidir.

Incapable decomprendre un com portement aussi étrange, le satyre s'exclama : «Hors d'ici!...

je ne veux pas d'un hôte qui souffle lefroid et lechaud ! » Photo Artothek, Munich.. »