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LA PERCEPTION DE L'ESPACE

Publié le 16/03/2011

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perception

 

A) Origine existentielle de l'espace : L'espace vécu, l'espace de l'action. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception « Si l'on s'arrange pour qu'un sujet ne voie la chambre que par l'intermédiaire d'un miroir qui la reflète en l'inclinant de 45° par rapport à la verticale, le sujet voit d'abord la chambre oblique. Un homme qui s'y déplace semble marcher incliné sur le côté. Un morceau de carton qui tombe le long du chambranle d'une porte paraît tomber obliquement. L'ensemble est étrange; après quelques minutes, changement brusque : tout devient vertical; il y a redistribution instantanée du haut et du bas, sans exploration motrice. L'orientation est donc instituée, sans exploration, par un acte global du jugement. Tout se passe comme si certains objets (murs, portes, corps de l'homme dans la chambre), déterminés comme obliques par rapport à un niveau donné, prétendaient de soi à fournir la direction privilégiée, attiraient à eux la verticale, jouaient le rôle de points d'ancrage, et faisaient basculer le niveau précédemment établi.   

perception

« perception de l'espace est le résultat d'une éducation : au début de la vie, aucune perception n'aurait le caractèrespatial. D'autres admettent au contraire que certaines perceptions possèdent ce caractère d'une façon primitive, tandis qued'autres perceptions l'acquièrent peu à peu par leur association avec les premières.

L'association entre perceptionsvient de leur coexistence fréquente dans l'expérience du sujet.

Il en résulte que l'une des perceptions associées,quand elle se produit seule, tend à rappeler le souvenir de l'autre, dont elle est devenue le signe.

Il se fait destransferts de la valeur spatiale de l'une à l'autre.

Nous n'exposerons que cette forme restreinte de la thèsegénétique, en nous limitant à un problème particulier : la perception visuelle de la distance. On admet ici que la sensibilité tactile (dont on ne sépare pas la sensibilité kinesthésique et statique) donne d'embléela perception de l'espace.

La vue, par contre, ne donnerait d'abord que des perceptions à deux dimensions, mais nonla profondeur.

Sans doute, les partisans modernes de la théorie n'ignorent pas que l'accommodation ou laconvergence, etc...

interviennent dans l'appréciation visuelle des distances, mais ils pensent que ces mécanismesne fournissent à la conscience que des signes, et qu'une éducation doit lui apprendre à les interpréter comme signesde la distance.

Il en résulte évidemment que les formes et les grandeurs, même dans le plan, ne sont que desformes et grandeurs apparentes, tant que nous ne savons rien de la distance ni par suite de l'orientation de ce plan.Elles ne permettent pas de distinguer un cercle vu dans un plan oblique d'une ellipse vue dans un plan frontal, unobjet grand mais éloigné d'avec un objet semblable, petit mais rapproché.

Privée de la distance, la vue ne sait riende l'espace réel. Mais la vue et le toucher s'exercent simultanément.

L'enfant voit en même temps qu'il touche.

Il explore l'espacedes yeux tout en le parcourant avec ses bras et ses jambes.

Il apprend à faire correspondre l'atlas tactile et l'atlasvisuel.

Quand il sait de quelles sensations tactiles possibles les apparences visibles sont les signes, quand il saittransposer le visuel et le tactile, il perçoit l'espace au moyen de la vue. C) Essai de solution 1° La perception de la distance est une fonction très complexe, dont une partie au moins se perfectionne par uneéducation qui donne à certains critères une valeur nouvelle : lorsqu'il s'agit d'objets connus, l'expérience intervientévidemment.

La taille des hommes et des animaux ne variant guère, je puis porter un jugement secondaire sur leurdistance, en me fondant sur la grandeur apparente que j'ai appris à connaître aux différentes distances. Même pour des objets moins connus, nous avons des moyens secondaires d'estimation plus ou moins conscients,dus sans doute à l'éducation.

Tels sont les mouvements apparents des objets dans les déplacements du corps ou dela tête, mouvements qui sont proportionnels à la distance entre les objets et nous; les jeux d'ombre et de lumière(les parties en relief sont en général plus éclairées que les creuses) — la perspective aérienne (la transparence del'air est plus grande pour les petites que pour les grandes distances pour lesquelles il ne nous reste plus que desmoyens indirects : au-delà de 2 500 m, la vision binoculaire ne permet plus de distinguer les profondeurs; à 500 m,le seuil est encore de 80 m).

On apprend enfin à mesurer les distances en fonction d'une certaine unité (m, km).L'estimation au jugé, par une suite d'opérations mentales, suppose des expériences réelles préalables. 2° Mais il existe une perception directe et générale de la distance: Est-elle aussi due à une éducation? a - On a cru le prouver par l'observation des enfants qui, pendant la première année, cherchent, dit-on, à prendreen tâtonnant des objets même beaucoup trop éloignés; la répétition de ces essais finirait par créer l'associationvisuelle-tactile (par exemple, l'association d'un certain degré de convergence ou de disparation binoculaire avec unecertaine extension du bras ou un certain nombre de pas). Les faits mieux observés conduisent à une interprétation toute différente.

Il n'y a aucune tentative de préhensiondirigée par la vue avant le quatrième mois.

A ce moment, l'enfant commence à essayer de prendre, sous le contrôlede la vue, les objets qui sont à sa portée.

Le geste est maladroit, mais le tâtonnement en profondeur n'existe qu'auvoisinage de l'objet.

Les faits suggèrent l'idée, non d'une éducation, mais d'une maturation des connexionsnerveuses qui permettent à l'œil de diriger la main.

Chez certains animaux dont le développement est plus avancé àla naissance (poulets, cobayes), des expériences ont montré que l'appréciation des distances, attestée par lasûreté des réactions qu'elle dirige (sauter d'un tabouret, prendre un grain d'un coup de bec), est immédiate ouapparaît rapidement après quelques jours, par maturation spontanée chez des individus dont les yeux ont étécouverts, depuis la naissance, d'un capuchon qui supprime toute expérience visuelle. b - Les observations d'aveugles-nés opérés de la cataracte congénitale ont été interprétées en divers sens.

Il s'agitde personnes dont le cristallin n'est pas assez transparent pour donner des perceptions distinctes.

L'ablation ducristallin et le port de lunettes rendent possible une vision sommaire.

Locke affirmait déjà que ces personnes,aussitôt après l'opération, seraient incapables de percevoir l'espace au moyen de leurs sensations visuelles, parexemple de distinguer, sans les toucher, un cube d'une sphère.

Elles devraient d'abord faire l'éducation de leur vuepar le toucher, comme on suppose que nous avons tous fait dans notre première enfance. En fait, ces sujets sont généralement incapables de reconnaître à première vue les formes qui leur sont familièrespar le toucher, mais le discernement des formes est une fonction complexe.

La fonction plus élémentaired'orientation motrice dans l'espace visuel semble par contre exister d'emblée.

Les mouvements des yeux et de la. »

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