Les Peron

« du monde du travail ainsi que des femmes, et surtout des pauvres.

Elle n'occupait pas de fonction officielle mais dirigeait en fait les ministères de la Santé publique et du Travail.

Toutefois, l'armée ne lui faisait pas confian­ ce et ne permit pas qu'elle fût candidate à la vice-présidence en 1951.

Atteinte d'un can­ cer, elle mourut en 1952 et sa disparition fut ressentie comme une épreuve nationale.

Après la mort d'Eva , Juan limita l'aide aux travailleurs pour essayer de juguler l'infla­ tion.

Les difficultés économiques devenaient de plus en plus sérieuses, et l'opposition aug­ mentait.

En novembre 1955, un nouveau coup d'Etat eut lieu, et Per6n dut céder la place au général Lonardi.

Il erra, pendant quelque temps, du Paraguay au Nicaragua, puis au Venezuela.

Finalement, il se fixa dans un quartier résidentiel de Madrid.

En Argentine, il continuait à avoir mauvaise presse, et le péronisme fut interdit en tant que mouvement politique.

Mais la carrière de Per6n n'était pas terminée.

En Espagne, où il épousa Isabel, une danseuse argentine, il pas­ sait son temps à écrire, à se laisser intervie­ wer et à enregistrer des messages pour les pé­ ronistes, qui, dans sa patrie, ne l'oubliaient pas.

Vers 1970, par suite de difficultés économi­ ques, leur puissance augmenta encore.

Le gouvernement du général Alejandro Lanusse décida que les péronistes seraient autorisés à présenter des candidats lors des élections de 1973.

On espérait ainsi rétablir le calme poli­ tique, en admettant des péronistes au gouver­ nement, mais leurs candidats obtinrent la majorité et conquirent le siège présidentiel.

Dans la même année, Per6n revint en Argen- Ci·dessus : Eva Peron, l'amie des descami sados , lors d'une réunion tenue pour faire augmenter les sa­ laires des ouvriers municipaux à Buenos Aires.

Sont également présents : Soto (au milieu) , chef du syndicat des travailleurs muni­ cipaux , et De Benedetti , secrétaire de s Travau x publics à Buenos Ai­ r e s .

Ci-dessus , à droite: Isabel Peron tien t un discours .

Sa position de­ venant précaire, elle fut écartée du pouvoir en mars 1976.

tine .

Il fut élu président et Isabel' vice-prési­ dente.

Leur victoire fut écrasante.

Cepen­ dant, Per6n était maintenant un homme âgé, et l'Argentine avait évolué.

De plus, le mou­ vement péroniste s'était partagé en un grou­ pe plus conservateur et en un groupe révolu­ tionnaire de gauche.

L'essor économique s'é­ tait arrêté.

La politique faisait de plus en plus usage de la violence.

Per6n mourut le 1er juillet 1974, laissant la présidence à Isabel, qui fut écartée en 1976, par une junte militai­ re.

Pendant cette période, les emprisonne­ ments, les assassinats et les massacres terni­ rent la réputation de l'Argentine.. »