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Peut-on faire l'hypothèse d'une langue naturelle ?

Publié le 20/09/2011

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Le but du langage par l’intermédiaire de la langue est de communiquer entre les hommes. Il a donc un but social. Grâce à la parole, les hommes ont des échanges de différentes natures. Le langage est garant de vie sur Terre car vivre en communauté garantit la vie, puisque les hommes ont un besoin vital de communiquer. Et même s’il existe une multiplicité de langues, les hommes sont capables de communiquer entre eux.  Alors pourquoi les hommes tendent-ils à une langue naturelle ? Mais que peut-on qualifier véritablement de langue naturelle ? Cette tentative est-elle vouée à échouer ? N’est-ce pas qu’une utopie ou est-ce vraiment réalisable ?  La langue est indissociable de la pensée, or le mode de pensée n’est-il pas soumis, n’est-il pas sous l’emprise, l’influence d’une culture ? Et vu la pluralité de ces cultures, la langue universelle est-elle vraiment possible ? Cependant ne pourrait-on pas faire l’hypothèse d’une langue qui dépasserait les codes établis par les conventions sociales des cultures ?

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« II.

Deuxième Partie : langue et universalitéOn recense de nombreux mythes ayant pour but d'expliquer la diversité des langues et qui affirme l'existence passéed'une langue commune aux hommes.

Le plus célèbre est bien entendu le mythe de la Tour de Babel, de traditionjudéo-chrétienne.

Dans un temps où « tout le monde se servait d'une même langue et des mêmes mots », Nemrod,le "roi-chasseur" régnant sur les descendants de Noé, eut l'idée de construire à Babel, qui deviendra plus tardBabylone, une tour assez haute pour que son sommet atteigne le ciel, c'est-à-dire le trône de Dieu.

Mais Dieu fitéchec à cette entreprise en introduisant la "confusion" ou la diversité des langues.

Devenus incapables de secomprendre entre eux, les hommes abandonnèrent leur projet.

Il y aurait donc eu à l'origine une seule et mêmelangue partagée par les hommes.

Cette question de l'origine des langues et de l'existence d'une langue-mère atoujours suscité de nombreuses hypothèses et mis à contribution les travaux tant des anthropologues, que desarchéologues, des généticiens, des linguistes, etc.

Cependant, dans L'Homme de paroles (Fayard, 1996), le linguistefrançais Claude Hagège réfute le mythe d'une langue commune unique : « contrairement à l'idée courante, il est trèsprobable que l'immense diversité des idiomes aujourd'hui attestés ne se ramène pas à une langue originelle uniquepour toute l'humanité.

S'il y a unicité, c'est celle de la faculté de langage propre aux hominiens et non celle de lalangue elle-même.

A l'origine, donc, une seule espèce (monogénétisme de la lignée), mais non un seul idiome(polygénisme des langues) ».

Mais la question a continué néanmoins à hanter les linguistes et la recherche d'unelangue mère unique s'est poursuivie, dans l'hypothèse qu'une telle langue ait existé.

Néanmoins, l'idée d'une languemère relève d'un fantasme ancien.

Dès le Moyen Âge, on croyait à l'existence d'une langue originelle de l'humanité,croyance liée au mythe de la Tour de Babel.

Pendant longtemps, on a cru que l'hébreu était la langue d'Adam etd'Ève, d'autres ont pensé au latin ou au grec.

Pour leur part, les musulmans ont toujours cru que la première languede l'humanité était l'arabe.

À partir du XIXe siècle, malgrés qu'en 1865 la Société de linguistique de Paris ait informéses membres dans ses règlements qu'elle ne recevrait «aucune communication concernant [...] l'origine du langage»,certains linguistes ont persisté dans ce type de recherche avec l'aide de spécialistes de la génétique despopulations.

L'un des livres les plus connus sur le sujet fut celui de l'Américain Meritt Ruhlen dans L'origine deslangues (1994).

Ses travaux proposant une origine commune (la monogenèse) ont alimenté une controverse vieillede plusieurs siècles.

Pour établir des ressemblances entre toutes les langues du monde, la méthode de Ruhlenconsiste à procéder à des comparaisons entre des lexiques de référence, en l'occurrence 27 formes orthographiquesassociées aux formes phonétiques, pour un grand nombre de langues choisies parmi des familles communémentacceptées.

Il s'agit du système de «comparaison multilatérale» proposée auparavant par Joseph Greenberg.

Quoiqu'il en soit, Meritt Ruhlen a avancé la thèse d'une langue primitive, d'une proto-langue mère originelle et communeà toutes les superfamilles, qui aurait vécu vers 50 000 ans avant notre ère.

Ainsi, selon lui, le premier mot prononcépar l'homme serait la monosyllabe tik («doigt») ou aq'wa («eau»), appartenant à 32 familles de langues et proto-langues reconnues par la majorité des linguistes.

Cela dit, les critiques portant sur la méthodologie de Ruhlen sontinnombrables.

Non seulement on peut se demander si les ressemblances relevées par Ruhlen sont dues ou non auhasard, mais on met en doute la capacité des sons humains à se maintenir sur des dizaines de milliers d'années.Malgré tout, nombreux sont ceux qui reconnaissent au moins à Meritt Ruhlen le mérite d'avoir raison sur le fond :toutes les langues pourraient avoir une source unique, mais nous sommes dans l'incapacité de le prouver.

L'originedes langues demeure donc toujours une énigme pour la science.Rousseau lui-même écrit d'ailleurs que l' « on a longtemps cherché s'il y avait une langue naturelle et commune àtous les hommes » dans son Essai sur l'origine des langues (publiée à titre posthume en 1781).

Mais la recherche del'origine est ici la recherche du fondement.

Pourquoi les hommes parlent-ils ? Quelles sont les raisons qui les ontpoussés à parler ? Mais une telle enquête paraît impossible, d'une part parce qu'il faut abandonner l'idée d'unelangue originaire à partir de laquelle les différentes langues humaines pourraient dériver.

D'un point de vue temporelet spacieux, il existe une pluralité de langues.

Il en existe actuellement 4500 à 6000 sans compter toutes celles quine sont pas répertoriées, selon Claude Hagège, célèbre linguiste et polyglotte.

Les plus anciennes langues connuessont celles qui ont été transmises par l'écriture, ce qui exclut les langues préhistoriques.

Comment savoir alors ceque furent les premières langues ? D'autre part, la question de l'origine des langues se confond avec celle de l'originede l'homme dans la mesure où il y fait social donc fait linguistique.Il y a eu cependant plusieurs tentatives d'aboutir à une langue universelle, notamment avec l'esperanto.

L'espérantoest une langue construite conçue à la fin du XIXe siècle par Ludwik Lejzer Zamenhof dans le but de faciliter lacommunication entre personnes de langues différentes, à travers le monde entier.

Zamenhof publia son projet en1887 sous le nom de Lingvo Internacia (« Langue internationale »), sous le pseudonyme de Doktoro Esperanto(« Docteur Espérant », « Docteur qui espère »), d'où le nom sous lequel la langue s'est popularisée par la suite.

Desnombreuses langues construites à but internationales, l'esperanto est la seule à être pratiquée par un petit groupede personnes dans le monde et à être reconnue par l'UNESCO.

Cependant, même si cette langue vise àl'universalité, elle n'en demeure pas moins complètement artificielle et tout à fait utopique, en vue de la multiplicitédes cultures et donc des langues qui existent.Transition :Les langues, puisqu'elles sont soumises aux cultures, donc par là à des conventions, ne peuvent pas êtreconsidérées comme naturelles.

Dès lors, on ne peut pas parler de langue universelle.

Cependant, ne peut-on pasfaire l'hypothèse d'une langue qui dépasse les identités culturelles, sociales et se passe de codes formalisés ? Cettelangue-là, si elle est donc naturelle, ne serait-elle pas universelle ? III.

Troisième Partie : hypothèse d'une langue naturelle 1) Langue des traitsÀ la suite de Charles Darwin et, plus récemment, du psychologue américain Paul Ekman, en 1975, les expressionshumaines du visage sont considérées comme universelles, notamment les sept expressions fondamentales qui sont lacolère, la joie, la tristesse, le dégoût, le mépris, la tristesse et la peur.

Ainsi Charles Darwin remarque dans son livre. »

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