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Peut-on ne pas être soi-même?

Publié le 21/07/2005

Extrait du document

Etre homme, c'est être conscient de soi. Dire "JE" c'est faire la distinction entre ce qui est moi (ego)  et ce qui n’est pas moi (alter). Il semble impossible de ne pas être soi. Je ne peux pas être autre que mon identité personnelle. Pourtant, ne fais-je pas parfois l'exemple de l'aliénation ou de la dépossession de moi-même ?

Je peux, sans en avoir vraiment conscience, être ce que les autres veulent que je sois. Mon inconscient peut influencer mes comportements. Dès lors, on peut dire que je ne suis pas entièrement maître de ma propre personne. Mais, en tant qu'être conscient, je ne peux m'échapper à moi-même. Jamais l'on ne sort de soi-même pour devenir un autre. Dire comme Rimbaud, "je est un autre" est une absurdité. Je suis toujours et totalement ce que je suis.

« sur la vanité de l'homme.

Ainsi le stoïcien est vaniteux puisqu'il pense être maître de lui-même.

Le doute exclut qu'onne fasse jamais sienne une certaine présentation du moi, et c'est toute la présentation des Essais : « Je ne peins pas l'être, je peins le passage » (III, 2).

Ainsi il n'y a pas avec Montaigne de résultat, que ce soit l'ataraxiesceptique, ou une certitude inébranlable ; de fait, pour cet humaniste, la vie humaine n'a pas de but, maisseulement « un bout » ( Essai , III, 12).

Ainsi le titre de cette œuvre montre bien que l'homme est un essai permanent, qu'il a toujours en lui de l'inconnaissable, et qu'il se révèle à chaque fois différent.

b. Montaigne est celui qui le premier détruira l'idée que peut exister une substance permanente telle que l'âme, en tant qu'identique avec elle-même.

Ainsi contre Descartes, il n'y a pas de sujet pensant capable de se saisir dansune identité parfaite.

C'est toute la question de savoir si l'identité personnelle est une forme de substanceinaltérable qui permettrait aux qualités d'un sujet de se maintenir, ou si elle n'est qu'un procès perpétueld'actualisation et de regard sur soi en fonction des différentes déterminations qui pétrissent le sujet (sociales,inconscientes, etc.).

III. La fuite comme mode inauthentique de l'existence : Heidegger. a.

Le Dasein (l'homme) est le plus souvent sur le mode de l'absence à soi.

Heidegger identifie cet oubli de soi à une déchéance .

Cette déchéance est donc le fait d'une fuite du Dasein devant sa temporalité finie, ou sa mortalité.

Ouvert à ce qu'il est, le Dasein se trouve exposé au caractère inéluctable de sa propre mort.

Cette déchéanceentrave forcément la quête de l'être, l'ouverture du Dasein à son originarité. La fuite face à la question qu'est tout Dasein pour soi-même confirme ainsi laprimauté de la question de l'être.

De fait, il y va en chaque être humain, entout Dasein , de son être même, c'est-à-dire de son être possible, qui est en attente de décision (et l'absence de décision en est déjà une, à savoir une décision en faveur de l'inauthenticité).

Heidegger part donc du Dasein comme d'un être qui est hanté par le souci de son être.

Et c'est la mort qui délimiteessentiellement l'être.

L'ouverture à soi du Dasein est donc une ouverture à sa propre mortalité.

C'est même la « certitude » la plus intime du Dasein . L'homme est là, certes, mais pour un temps seulement (idée qui résume letitre Être et temps ).

Le Dasein est donc bien un être vers la mort, modalité qui lui insuffle une angoisse mortelle, mais dont la prise en charge peut l'ouvrirà son être-possible ou à des possibilités d'être qu'il étouffe tant qu'il s'entient à des déterminations inauthentiques.

Toute la compréhension de l'êtredu Dasein tient au souci.

Heidegger en débusquera l'indice le plus éloquent dans la tendance du Dasein à comprendre l'être de manière « a-temporelle »,c'est-à-dire comme présence permanente.

Ainsi, pour le Dasein (par lequel passe toute compréhension d'être), l'être véritable est celui qui perdure, quise maintient dans la présence (cf.

Parménide, les Idées de Platon, l'êtresubstantiel d'Aristote, le Dieu médiéval, et le sujet érigé en fondement absolu par les modernes).

Heidegger sedemande alors sur quoi repose cet insigne privilège de la permanence, sinon sur un refoulement de la temporalité duDasein ? C'est ainsi que la compréhension de l'être à partir du temps trouve sa source dans le Dasein lui-même.

Et c'est la relation du Dasein à lui-même (à sa temporalité) qui dictera la compréhension de l'être en général et la question du sens de l'être.

Heidegger veut montrer que l'intelligence de l'être à partir de la présence permanenterepose sur un rapport inauthentique du Dasein à sa temporalité et à son être, c'est-à-dire sur une déchéance et un refoulement dans sa temporalité la plus intime.

Le ON déploie sa véritable dictature (Heidegger).

C'est dans « Etre & Temps » qu' Heidegger est amené à analyser notre mode d'être quotidien et médiocre, qu'il caractérise par la « dictature du On », c'est-à-dire le fait que l'opinion publique, la façon commune de vivre ensemble, nous déchargent de toute responsabilité et nous empêchent d'être nous-mêmes.Heidegger entreprend de remettre en chantier une question, celle que l'histoire de la philosophie aurait « oubliée » et recouverte : la question du sens de l'Etre .

Pour ce faire, il juge nécessaire d'expliciter ce qu'est l' « étant » pour qui une telle question se pose.

C'est-à-dire, pour l'exprimer grossièrement, ce qu'est l'homme, ou plus précisément ce qu' Heidegger nomme le « Dasein ». Selon Heidegger , nous ne sommes pas d'abord des sujets isolés, comme le suggérait Descartes , mais nous sommes toujours présents au monde, et par là même avec autrui.

L'être en commun, l'appartenance au monde sont donc des données originaires.

Loin qu'un sujet isolé et assuré de lui-même vienne à la rencontre d'autrui : « Le monde est à chaque fois toujours déjà celui que je partage avec les autres.

Le monde du Dasein est un monde commun.

» En ce sens, la solitude et l'isolement sont des modes dérivés et secondaires de cette commune appartenance au monde. Mais, si l'on procède à l'analyse de ce qu'est le « Dasein » médiocre, immergé dans la quotidienneté , dans ses rapports les plus fréquents avec les autres, ce qui se révèle est précisément le fait que « chacun est l'autre et nul n'est lui-même », c'est-à-dire que « dans le quotidien ce qui se révèle c'est un mode d'être inauthentique, une perte de soi. » Les analyses de la façon commune et habituelle d'être ensemble montrent que nous avons à subir une sorte de pression de la masse, du « on », qui manifeste en chacun de nous la possibilité de perdre ou de recouvrir ce que nous sommes, pour nous décharger de nos responsabilités et nospossibilités les plus propres, en nous réfugiant derrière l'opinion publique.« Dans la préoccupation pour ce qu'on a entrepris avec, pour, et contre les autres, se manifeste constamment le souci d'une différence vis-à-visdes autres.

» En ce sens, consciemment ou pas se manifeste en nous une sorte d'amour-propre, ou, si l'on veut, de « distance » à l'égard de l'autre.

C'est. »

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