PORTRAIT DE FEMME de LE Pontormo

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PORfRAIT DE FEMME 1530-1540 Peintre italien Analyse ...., L'identité de cette très belle femme au déta­ chement aristocratique et à la volonté si péné­ trante nous reste malheur e usement inconnue.

Le personnage occupe la quasi-totalité de J'espace par ses volumes solidement construits, à la géo­ métrie limpide .

Le fond, neutre, est constitué par une niche en pierre rigoure usement encadrée par deux pilastres ; la lumière se rassemble dans la cavité semi-circula.ire et vient éclairer doucement un côté, comme si l'on se trouvait dans l'abside d 'une chapelle, au centre de laque lle se dresserait « la dame », telle une icône.

Le modèle se trouve exactement à mi-chemin de l'ombre et de la lumi ère, qui effleurent toutes deux son visage, restituant le grain de la peau à cet ovale géométrique.

Un diadème en or fixe la résille dans laquelle sont retenus les cheveux et forme comme une auréole autour du visage .

Le vêtement rouge donne un grand relief au person­ nage : il tranche sur la chemise blanche aux plis serrés et sur Je tissu de soie vert sombre qui recouvre les bras.

Les manches , gonflées , sem­ blent animées d'une extrême vitalité ; elles se fixent dans les plis fiévreux - ces plis qui courent dans presque tous les tableaux du Pontormo.

La dame en rouge tient sur ses genoux un petit chien, symbole de fidélité ; sur la balustrade du fond sont figurés deux livres, sans doute pour rap­ peler l 'exce llente éducation de la jeune femme.

- XVIe siècle Ma niéri sm e Huil e sur boi s 89 x 70 cm Le siège sur lequel elle est assise est orné de gro­ tesques : cette étrange décoration, typiquement maniériste, rappelle fortement les surprenantes frises sculptées quelques années auparavant par Michel-Ange à la Nouvelle Sacristie de Saint­ Laurent à Florence.

La hauteur aristocratique du personnage et la pureté de la recherche formelle accusent une évo­ lution dans l'art du Pontormo : on comprend, dès lors, que la critique ait pu confondre au xvie siè­ cle cette œuvre avec un tableau du Bro nzino.

Le style du Pontormo n'a pas, cependant, la froideur et la distance qui caractérisent les composi tions de son élève: l'é nergie de sa ligne et de son colo­ ris révèlent en effet son caractère tour me nté et sa compassion pour les tragédies humai nes.

L'œuvre C Le tableau appartenait en 1612, selon des sources écrites, à la collect ion florentine de la famille Ricca rdi : il y apparaissait comme un portrait de Jacopo Pontormo.

Passé au XJX e siècle entre les mains de divers collectionneurs , il fut acheté en 1882 par le Kunstv e re in de Francfort comme une œuvre du Bronzino.

Ce bois, dans lequel on a cru reconnaître le portrait de la duchesse d'Urbin, fut éga lement attribué à d'autres artistes ,' l'attribution définitive au Pontormo date seulement de 1932.

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Uri ade pour l'édit ion fr a nçaise, 1994.

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