Portrait de Vaite Goupil

« Peinfre frafl&éljs Analyse ~ La jeune fille porte la même robe que celle représentée dans Vahin e no te tiare.

Ses cheveux sont sagement peignés, son visage fin et délicat aux traits manifestement européens est particuliè­ rement pâle.

Son attitude est rigide et réservée ; les mains croisées sur les genoux retiennent un petit sac de paille colorée.

La petite J eanne Gou­ pil, fille d'un des habitants les plus riche s de Papeete, a tout juste neuf ans ; décidé à gagner sa vie en faisant les portraits des habitants de l'île, Gauguin avait convaincu le notaire Auguste Gou­ pil de lui confier celui de sa plus jeune fille.

Le notaire semble en avoir été très content et le tableau est longt emps resté dans la famille Goupil.

Il est vrai que Gauguin réalise ici une image charmante de la jeune fille , qui exprime à la foi s la jeunesse et la pureté .

Mais le portrait reste relati­ vement conventionnel ; toute l'originalité du peintre s' exprime dans le fond du tableau , t apissé d 'un motif floral qua si abstrait.

Hardiment divisé en deux zones de couleurs fortes , rose et bleu , qui relèvent la tonalité ocre éteint de la robe de la petite Jeanne (Vaite en tahitien) , ce fond donne à l'oeuvre son charme et sa richesse.

.f'f1irlrnrpressionifi' 8f e Huile sur toile 75" x 65 cm L'œuvre C L'œ uvre est signée et dat ée 1896: e lle a donc été pe inte lors du second séjour tahitien de l' artiste.

Actuellement le tableau se trouve à Copenhague, dans la galerie d'art mod e rne fondée grâce à l'im­ portant e collectio n de l'ingénieur John Rump .

À propos du second séjour à Tahiti + Quand il arrive pour la seconde fois à Tahiti diverses maladies et douleurs physiques .

Il tra- en 1895, l'artiste est étonné de l'évolution vaille très peu la première année et le portrait de technologique rapide qu'il constate sur l'ile.

À la jeune Vaite Goupil est une des rares toiles Papeete, on jouit désormais du courant électri- réalisées durant cette période.

que et de l'éclairage urbain, tandis que manèges Mais en 1897 il apprend la mort de sa fille et phonographes animent les rues de la ville.

préférée, Aline, et cesse d'écr ire à sa femme.

Un Gauguin, toujours en quête du «primitif », est an plus tard, il tente de se suicider.

Pour éclairer déçu .

Il s'éloigne donc du centre et s'installe au cette période sombre, il s'installe avec une jeune sud de la ville, à Punaauia, le long de la côte fille de treize ans qui lui aurait donné deux occidentale.

Là, au sommet d'une colline, il se enfants.

Gauguin qui a besoin d'argent travaille fait construire une grande maison de style tahi- alors pour le bureau du cadastre .

Il cherche tien, qu'il décore d 'étoffes, de tapis et de bibe- désespérément à sortir de la misère , des angois- lots.

En dépit de ces aménagements, Gauguin est ses qui le poursuivent et, de plus en plus isolé, il seul et découragé.

À cet état dépressif s'ajoutent quitte Tahiti pour les îles Marqui ses en 1901.

Du même peintre : PICTO 847 à 864 Photo Archives Nardini, Florence.

© Nard ini Editore , 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 24-32. »