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La république et les évolution de la société française

Publié le 23/10/2012

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Thème 5 : Les Français et la République Seconde partie : La République et les évolutions de la société française -> Commenter rapidement la chrono (Hatier p. 294). Les lois votées sous les IIIe, IVe et Ve Républiques modifient profondément les modes de vie des Français. Ces Républiques successives ont été confrontées à différents enjeux. Parmi ceux-ci, il y a la question ouvrière, la question de la laïcité et l'affirmation du rôle des femmes dans la vie politique et sociale. I/ La République et la question ouvrière au XXe siècle Comment évoluent les rapports entre l'Etat républicain et le monde ouvrier ? Base : chronologie p. 311 Belin. 1/ Apparition et organisation du monde ouvrier et débuts d'un Etat social Une nouvelle catégorie apparaît au milieu du XIXe avec l'industrialisation : le monde ouvrier. Ouvriers et artisans prennent conscience d'appartenir à une même classe ouvrière, et peu à peu se répand l'idéal marxiste d'une société sans classe après la destruction du capital et de la bourgeoisie. Attention : classe ouvrière est une notion qui désigne, chez Karl Marx, l'ensemble des ouvriers organisés et conscients de leur force vis-à-vis du patronat (la notion de classe appartient donc à la terminologie marxiste, plutôt employer le terme de catégorie pour plus de neutralité). Jusqu'aux années 1890, la grève, souvent spontanée, peu organisée, donc facilement écrasée, est le seul moyen d'action des ouvriers. A la fin du XIXe, les ouvriers s'organisent. Les premiers syndicats vont apparaître grâce à la loi Waldeck-Rousseau de 1884. Ils organisent la grève et jouent un rôle de solidarité, notamment par l'intervention des caisses de secours. Leurs principales revendications portent sur les salaires et le temps de travail. C'est ainsi qu'est créée la CGT en 1895. Sous la pression des syndicats, la IIIe République vote des lois sociales qui améliorent la vie ouvrière. Mais les républicains n'hésitent pas à réprimer la multiplication des grèves, considérant que celles-ci menacent l'ordre public ; par exemple le 1er mai 1891, une manifestation ouvrière à Fourmies dans le NPDC est violemment réprimée (9 morts). Mais les Républicains ne peuvent pas se contenter de répondre aux revendications ouvrières que par la répression. De grandes catastrophes minières comme celle de Courrières (NPDC) qui font plus de 1000 morts en 1906 obligent l'Etat à prendre conscience du sort des ouvriers. Donc des lois sont votées qui vont permettre une lente amélioration de la condition ouvrière : interdiction du travail des enfants en 1892, journée de travail limitée à 8 heures dans les mines en 1905, repos hebdomadaire acquis en 1906,système de retraite instauré en 1910, journée de 8 heures pour tous en 19191D'après le site l'Histoire par l'Image. Contexte : La limitation de la durée de la journée de travail à 8 heures constitue l'une des revendications majeures du monde du travail dès les années 1880. A partir de 1890, la manifestation internationale du 1er Mai s'organise autour de cet objectif. Au sortir de la Grande Guerre, dans un climat marqué par une forte pression revendicative et par la crainte d'une contagion révolutionnaire, le gouvernement Clemenceau satisfait à cette exigence. La loi est votée le 23 avril, une semaine avant un 1er Mai dont il craint qu'il ne donne le coup d'envoi d'une puissante grève générale. Le texte contient toutefois des restrictions et dérogations propres à susciter l'inquiétude syndicale. Cette affiche éditée pour le premier mai la donne à voir. Analyse de l'image : Les affiches que le mouvement syndical publie avant guerre sont des placards dépourvus d'illustrations (ou presque). C'est à la une de la presse syndicale qu'on trouve ces dernières. Cette affiche constitue à cet égard un tournant. Elle émane de l'Union des syndicats de la Seine. En son centre, un énorme huit avec, dans sa boucle supérieure, le label et le sigle CGT et dans l'autre une horloge où des lettres se substituent à chacune des douze heures. En fond, un paysage industriel exprimant une dynamique à l'oeuvre : le ciel est couleur de soleil, les cheminées d'usines fument à plein, une grue charge ou décharge des marchandise et des derricks, signe de modernité, se mêlent aux échafaudages de constructions, selon une diagonale ascendante qui fait mouvement. De part et d'autre du huit en forme d'horloge, deux groupes de personnages suspendus à une corde tentent d'agir sur le temps a contrario. A gauche, deux employés, deux ouvriers et deux femmes, identifiables à leur tenue : chapeaux mous et costumes, manches de chemises retroussées, tablier de forgeron, ceinture de terrassier, femmes « en cheveux «. Ils s'essaient à ramener l'aiguille des minutes vers 8 heures précises. A droite, quatre bourgeois portant un chapeau haut de forme ou melon et une dame en chapeau. Le graphisme crée une apparente symétrie au prix d'une jambe supplémentaire du côté des salariés... Mais, pour l'heure, les possédants pèsent un peu plus lourd. Interprétation : Cette affiche subvertit très légèrement une affiche confédérale contemporaine. Elle révèle les divergences entre la centrale dirigée par Léon Jouhaux, qui se réclame alors d'une « participation aux affaires de la nation « et l'union parisienne, où les syndicalistes révolutionnaires sont en position de force. On peut lire sur l'affiche confédérale, sous le bandeau 1er mai, en marge, « Ouvriers, employés, encore un effort et... «. La phrase se prolonge sur l'horloge à la faveur des lettres qui font mot : « NOUS AURONS LES « et, barrant comme ici l'horloge : 8 heures. Le pluriel fait ici place au singulier, pour mieux responsabiliser chacun et l'inviter à agir. Puis le texte se transforme : « Le principe en est voté mais seule ton action... APPLIQUERA LES 8 heures «. La partie graphique demeure inchangée à une nuance près : dans l'affiche confédérale, le groupe des ouvriers et des employés avait pratiquement ramené l'aiguille à 8 heures. L'optimisme est moindre ici puisqu'il est presque 8 heures 2 : la mobilisation du 1er Mai demeure nécessaire. (Affiche CGT de 1919 en vue du 1er mai + législation sociale doc 3 p. 327). A côté des syndicats, les socialistes s'organisent en partis : la SFIO est fondée en 1905. Elle se divise cependant au Congrès de Tours en 1920, où les communistes (futur PCF), qui veulent préparer la révolution, suivant l'exemple des bolcheviks russes, se coupent des socialistes qui espèrent arriver au pouvoir par les élections. 2/ Le Front populaire : un tournant positif pour le monde ouvrier -> Extrait documentaire Front populaire (partie C, début 2 minutes 5) 1/Quelle est la situation socio-économique et politique du monde ouvrier dans les années 1930 ? 2/ Comment est rendue possible l'arrivée au pouvoir du Front populaire ? De quelles forces politiques est-il constitué ? 3/ Comment le Front populaire inaugure-t-il sa prise de pouvoir vis-à-vis du monde ouvrier ? De juin 1936 à juin 1937, Léon Blum dirige le gouvernement du Front populaire. La victoire du Front populaire aux élections législatives d'avril-mai 1936 permet à Léon Blum de former un gouvernement de coalition rassemblant socialistes et radicaux ; les communistes soutiennent ce gouvernement tout en refusant d'y participer. Les ouvriers voient dans cette victoire l'espoir de reconquérir leur dignité : une vague de grèves et d'occupation d'usines éclate en mai 1936 dans toute la France : c'est le plus important mouvement social que le pays ait connu. Ces grèves, vécues comme une fête, vont marquer pour longtemps la mémoire ouvrière, d'autant que pour la première fois, un mouvement massif de grèves n'est pas réprimé par le gouvernement. Le Front populaire inaugure la construction d'une République sociale : le nouveau gouvernement répond aux grèves en faisant voter les lois sociales de juin 1936, les accords Matignon, qui sont les premiers accords contractuels. Par ces accords, les salaires sont augmentés de 7 à 15% selon les branches, les ouvriers obtiennent les délégués pour les défendre, la loi sur les conventions collectives permet un nouveau dialogue entre employeur et salariés (texte réglementaire définissant chacun des statuts des employés d'une branche professionnelle, après négociation passée entre les différents syndicats). En plus de cela, le gouvernement accorde aux ouvriers la semaine de 40 heures et 2 semaines de congés payés sans baisse de salaire, ce qui était prévu dans le programme. Toutes ces mesures vont provoquer une grande euphorie pendant l'été 1936, le 1er été de vacances pour des millions d'ouvriers (caricature de Dubosc parue dans le Canard Enchaîné, août 1936 - Belin 6 p. 321). Les difficultés mettent fin à l'expérience du Front populaire : celui-ci se divise face à l'attitude à adopter face à la guerre d'Espagne (les communistes s'éloignent du Front populaire qui refuse d'intervenir aux côtés des républicains espagnols) ; les mesures économiques sont un échec (le franc est dévalué, l'augmentation des salaires à la suite des accords Matignon inquiète le patronat). Blum est obligé de démissionner en juin 1937. Mais l'expérience du Front populaire a provoqué un essor du syndicalisme : la CGT devient un syndicat de masse avec 4 millions d'adhérents et les syndicats sont devenus des acteurs du dialogue sociale. L'intégration des ouvriers dans la société française sort renforcée malgré l'échec du Front populaire : cette classe ouvrière qui adhère aux valeurs républicaines accompagne l'évolution d'un monde ouvrier désormais dominé par les travailleurs de la grande industrie soumis aux taylorisme (Usines Citroën, Belin 4 p. 314). Alors qu'après 1945, le mouvement syndical connaît son apogée, à partir du milieu des années 1970, les transformations économiques et sociales s'accompagnent d'un mouvement de désyndicalisation : les effectifs diminuent et la part des ouvriers y devient moins importante car l'influence du monde ouvrier faiblit en France dès la fin des Trente Glorieuses. La tertiarisation et la désindustrialisation des années 1980 entraînent une baisse de la part des ouvriers dans la population active. II/ La République, les religions et la laïcité Quel rôle joue la question de la laïcité dans la société française depuis les années 1880 ? 1/ La IIIe République et la naissance de la laïcité Laïque (adj.) : désigne ce qui est indépendant de l'Eglise ou de la religion. Née en 1870, la IIIe République est encore fragile à ses débuts, notamment en raison de l'influence des monarchistes, qui bénéficient du soutien de nombreux catholiques. Alors que le sentiment républicain s'enracine peu à peu en France, les anticléricaux voient dans l'Eglise une dernière menace contre la République. Anticléricalisme : opposition à l'action ou à l'influence publique du clergé (Une La Calotte). D'autre part, les découvertes scientifiques entraînent un recul de la foi et amorcent un mouvement de sécularisation. La sécularisation désigne le passage d'une société où le sacré domine à une société où le profane, le séculier, ce qui n'est pas religieux, prend plus d'importance. Des lois vont contribuer à diminuer l'influence de la religion dans la vie quotidienne : suppression de l'obligation du repos dominical (1880), laïcité de l'école primaire (1882), droit au divorce (1889). L'anticléricalisme se développe et finit par aboutir à la loi de séparation des Eglises et de l'Etat . Les élections de 1902 sont marquées par la victoire du parti radical, très anticlérical, une majorité de députés est donc favorable à une séparation du religieux et du politique. La loi de séparation des Eglises et de l'Etat est votée en 1905 (Caricature Belin doc. 3 p. 333 + extrait de la loi de 1905, doc. 4 p. 335 Belin). Elle concerne les religions catholique, protestante et juive, seules présentes en France à cette époque, mais s'applique à toutes les religions amenées à être un jour pratiquées sur le territoire de la République. Avec cette loi, la République garantit la liberté de culte, mais n'intervient plus dans la vie religieuse... En particulier, elle ne rémunère plus les prêtres, les évêques, les pasteurs, les rabbins, ni toutes les autres dépenses liées à l'exercice du culte. Seule exception, l'Alsace-Moselle, sous administration allemande en 1905. Le pape condamne cette loi, de même que la majorité des catholiques, ce qui provoque des incidents au moment des inventaires des biens de l'Eglise, qui avait été prévu par la loi de 1905. 2/ La laïcité face à de nouveaux défis

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