SAINT SÉBASTIEN DU TITTIEN

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SAINT SEBASTIEN Vers 1 570 Peintre italien Analyse ..., Le tableau atteste la méthodologie créatrice du peintre qui, initialement, pour son Saint Sébastien, projeta une figure en buste et seule­ ment plus tard se décida pour une figure entière, élargissant alors la toile grâce à des ajouts ultérieurs .

On notera que le tableau n'est pas terminé : Titien a seu lemen t tracé le contour du mollet et du pied de la jambe gauche du saint, mais la force picturale qui jaillit de l'image est telle qu'on peut affirmer se trouver face à une oeuvre parfaitement achevée.

La puissance dramatique du tableau atteint ici un sommet.

La critique retient que Titien aurait pris pour modèle de son Saint Sébastien l'Apollon du Belvédère , tandis que certains traits du visage sem blent empruntés au groupe de Laocoon, du musée Pio Clementino (Vatican).

Le saint surgit solennellement de l'a tmosphère d'un som­ bre coucher de soleil , illuminé par la lumière incertaine des braises d'un feu mourant.

La gamme des couleurs se joue sur un incroyable mélange de nuances de marron qui tiennent de côté les vagues étincelles de feu, rouges inatten­ dus, ocres et verts soudains.

Dans cette variété xvr siècle École vénitienne Toile 210 x 115,5 cm rutilante de cou leurs, le célèbre écrivain d'art Venturi voyait disparaître les formes et les traits du monde réel, comme si tous les éléments du « créé » retournaient au chaos primordial.

L'habileté extrême qu'on découvre dans la réal isa tion de ce tableau rapproche ce Saint Sébastien d'autres oeuvres de la maturité de Titien, telles que le Tarquin et Lucrèce de l'Académie de Vienne ou le Couronnement d'épines de la pinacothèque de Munich.

On s'accorde en généra l a placer l'oeuvre vers les années 1570, parmi les travaux ultimes de l'artiste qui mourut en 1576.

L'œuvre C Une partie de la cntl .que veut aujourd'hui encore que le tableau de l'Ermitage soit un modèle que Titi en conserv ait dans son atelier, mais cette hypoth èse , compte tenu des dimensions de l'œuvre , semble peu conva incant e.

Un tableau sur fe même thème , disparn aujour­ d'hui, se trouvait probablement , en 1655 , dans les collections du comte d 'Arnndel.

La période de maturité de Titien • Dans la longue et féconde activité picturale de Tit ien, ce Saint Sébastien de l'Ermitage appartient à l'époque tardive de l'artiste, la plus dramatique formellement et, en même temps, la plus riche de force spiritue lle.

A partir de la veine, baignée de purs plans c hrom atiques, propre à Giorgione , avec qui il avait travaillé dans sa jeunesse , l'artiste déve ­ loppe son langage personnel où dominent l'ampleur et la solennité des gestes et des poses.

C'est dans cette amplitude de la composition , dans sa conc eption d'une humanité complè te et pleinement réalisée, que Titien manifeste le mieux sa marque d'homm e de la Renaissance.

Sens du drame et de l'héroïsme humains, puissance spiritue lle unie à une exceptionnelle habileté technique, tels sont les thèmes constants de l'ultime phase créatrice de Titien, que l'i ntérêt assez récent de la critique a notablement r éévaluée, mettant au jour des aspects inédits .

Du mê me peintr e : PICTO 213 à 226 P hoto Arc h ives Nardin i Editore Cl N ard ini Edit ore.

t 99t.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition fran çaise, 1991 R2- 01·09. »