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théâtre (spectacle).

Publié le 14/05/2013

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théâtre (spectacle). 1 PRÉSENTATION théâtre (spectacle), terme souvent employé pour désigner les pièces de théâtre ou les comédies musicales mais qui comprend également l'opéra, la danse, le cirque et le carnaval, le mime, les spectacles de music-hall et de marionnettes, et les fresques historiques. Le spectacle peut investir des espaces différents, de la place publique à la salle de théâtre parfaitement équipée, et il fait appel à une multiplicité de métiers complémentaires administratifs, techniques et artistiques. 2 LES LIEUX DE SPECTACLE Les lieux de représentation ont évolué et se sont diversifiés au cours de l'histoire. Après l'Antiquité, où les amphithéâtres accueillaient les tragédies et les comédies inspirées pour la plupart de la mythologie gréco-romaine, les spectacles du Moyen Âge étaient donnés dans les rues, sur des places publiques ou de marché, dans des églises, ou dans des salles qui n'étaient pas destinées spécifiquement à cet usage. En effet, c'est à partir du XVIe siècle que l'on commença à construire des théâtres permanents (voir Théâtre), notamment les premières salles à l'italienne. Au XXe siècle apparurent enfin les salles polyvalentes, modulables et adaptables à des styles très différents, et le théâtre contemporain chercha à investir des lieux insolites, rompant avec la séparation traditionnelle entre la scène et la salle et rejetant les contraintes spatiales des théâtres classiques. 2.1 Scène ouverte La scène ouverte est une plate-forme surélevée, située le plus souvent à l'extrémité d'un espace rectangulaire et faisant face au public. Sous sa forme la plus élémentaire, elle comprend une simple estrade posée sur des tréteaux, avec pour tout décor une toile de fond, parfois recouverte d'un auvent. Ce type d'espace fut utilisé par les mimes grecs et romains, les bonimenteurs et les artistes du Moyen Âge, ainsi que par les acteurs de la commedia dell'arte. Il est vraisemblablement à l'origine de l'espace théâtral des tragédies grecques et du théâtre élisabéthain. 2.2 Scène fixe et décor permanent La plupart des scènes de théâtre sont des espaces vides que le décorateur façonne pour créer une ambiance ou évoquer un lieu. Par opposition, le théâtre à scène fixe est équipé de décors permanents et rigides ( voir Théâtre, décors de). En règle générale, les éléments qui les constituent sont des rampes, des escaliers, des plates-formes, des arcades et des piliers. Seul l'apport d'accessoires permet de différencier un décor d'un autre. La plupart des théâtres à scène fixe de la Renaissance, comme le Teatro Olimpico de Vicence, en Italie, ne faisaient jamais appel à des décors peints ou fabriqués. Les éléments nécessaires à la mise en scène provenaient d'une architecture permanente. Les théâtres no et kabuki possèdent également une scène fixe et des décors permanents. 2.3 Théâtre à l'italienne Depuis la Renaissance, l'espace scénique en Occident a essentiellement pris la forme du théâtre à l'italienne, où la scène est séparée du public par un mur imaginaire. Une ouverture dans ce mur, généralement en forme d'arche, servant également de cadre de scène, permet aux spectateurs de voir la représentation. La scène peut être dissimulée par un rideau, qui se lève lorsque débute ou reprend la représentation. Le théâtre à l'italienne a été inventé pour cacher les changements de décors et la machinerie, et aussi pour ménager des coulisses, par lesquelles entrent et sortent les acteurs. Il privilégie ainsi l'illusion, en supprimant tous les éléments étrangers à la scène. Comme le mur est (ou semble être) une barrière architecturale, il crée une impression de distance et renforce la séparation entre la scène et les spectateurs. 2.4 Avant-scène L'avant-scène (également appelée scène en éperon) ou proscenium est une plate-forme entourée sur trois côtés par le public, qui fut utilisée par le théâtre grec antique, le théâtre élisabéthain, le théâtre espagnol classique, le théâtre de la Restauration anglaise, les théâtres japonais et chinois et le théâtre occidental du XXe siècle. Le fond de l'avant-scène peut être fermé par un mur ou accolé à une sorte de scène ouverte. L'arrière-scène (qui correspond à la partie la plus éloignée des spectateurs) peut accueillir plusieurs décors et permet aux acteurs d'entrer et de sortir de scène. L'avant-scène ne comporte en général que quelques éléments de décor et accessoires. Aucune barrière ne se dresse entre les acteurs et les spectateurs, ce qui accroît l'impression d'intimité -- comme si le spectacle se déroulait au milieu du public --, tout en autorisant les effets d'illusion grâce à l'arrière-scène et aux coulisses. 2.5 L'arène L'espace appelé arène (ou théâtre annulaire) est entièrement cerné par le public. Cette architecture a été quelquefois utilisée au XXe siècle, alors que, par le passé, elle était plutôt réservée au cirque. La nécessité de laisser à tous les spectateurs la même visibilité impose certaines contraintes dans le choix des décors et les déplacements des acteurs, puisqu'à un moment donné l'interprète se trouve nécessairement dos au public. L'illusion est également beaucoup plus difficile à restituer dans ce contexte, dans la mesure où la plupart des décors, des entrées et des sorties se font devant les spectateurs, supprimant ainsi tout effet de surprise. Néanmoins, bien utilisée, l'arène peut créer un exceptionnel sentiment d'intimité. En outre, en raison des différentes contraintes scéniques que cette architecture implique, les grandes coulisses, qui sont indispensables au théâtre à scène fermée, peuvent être supprimées, ce qui permet une meilleure utilisation de l'espace. 2.6 Salles modernes Les salles des XIXe et XXe siècles sont pour la plupart des variantes de la salle conçue en 1876 par Richard Wagner pour son opéra de Bayreuth, en Allemagne. Elles ont la forme d'un éventail ouvert et sont généralement en pente, les sièges étant décalés pour améliorer la visibilité. Elles peuvent être dotées de balcons et même de loges (fauteuils isolés dans des compartiments situés tout autour de la salle), héritage de l'architecture baroque. Certaines d'entre elles sont dites polyvalentes, car l'espace scénique mais aussi les gradins sont modulables et peuvent être utilisés de plusieurs façons en fonction des spectacles présentés. Généralement, on retrouve certains éléments de base, comme des trappes dans le plancher de la scène, des monte-charge servant à abaisser ou à élever certaines parties du décor, des rails permettant de faire glisser les décors, des cycloramas, sortes de fonds utilisés comme écran de projection ou comme faux ciel. Au-dessus de la scène se trouvent les cintres. Dans cet espace est regroupé tout un réseau de tringles, appelé « gril «, qui permet de suspendre les toiles des décors. Elles peuvent être descendues sur scène ou hissées, à l'aide d'un système hydraulique et de contrepoids. Des rampes ou herses, servant à suspendre les projecteurs ou certains éléments du décor, sont fixées parmi les cintres. 2.7 Théâtre environnemental Forme d'espace scénique, déjà utilisée au Moyen Âge et par le théâtre populaire, le théâtre environnemental a été très prisé par les metteurs en scène et les scénographes avant-gardistes du XXe siècle. Renonçant à la scène unique et centrale, il investit des lieux insolites et non théâtraux où les acteurs partagent l'espace avec les spectateurs. 3 LES MÉTIERS DU SPECTACLE Le spectacle nécessite pour sa réalisation des compétences diverses et complémentaires dans les domaines artistique, administratif et technique. L'équipe artistique se compose du metteur en scène, du décorateur, du costumier et de l'éclairagiste, des acteurs, de l'auteur ou du compositeur, du chorégraphe, du chef d'orchestre (auxquels peuvent se joindre un dramaturge, un assistant à la mise en scène, un librettiste). Le personnel administratif comprend le producteur, l'administrateur, le responsable de la communication et des relations avec le public, les guichetiers et les ouvreuses. L'équipe technique est constituée d'un directeur technique, de régisseurs, ainsi que des constructeurs, des électriciens et des machinistes. Le personnel engagé pour la création d'un spectacle peut être plus ou moins nombreux en fonction du type de spectacle créé et des moyens financiers mobilisés. Ainsi l'art lyrique fait appel à des distributions nombreuses et nécessite la mise en oeuvre d'importants moyens techniques ; tandis qu'à l'inverse le café-théâtre repose souvent sur un ou deux interprètes évoluant dans un décor simple. De même, un spectacle produit par une grande institution nationale engage des moyens techniques et humains sans commune mesure avec ceux d'une petite compagnie privée. Globalement, il semble cependant que la tendance soit à l'augmentation du nombre de personnes impliquées dans la création des spectacles. Si certains anciens métiers ont tendance à disparaître, d'autres, comme celui de metteur en scène, ont affirmé leur prééminence, et des compétences nouvelles se sont développées dans les domaines ressortissant à la fois de la technique et de l'artistique. 3.1 Producteur Le producteur joue un rôle central puisqu'il est responsable de l'ensemble des opérations financières. Il s'engage sur un projet artistique, généralement proposé par un metteur en scène, et assure le financement nécessaire à sa réalisation. En France, il existe des producteurs privés et des producteurs appartenant au réseau des grandes institutions publiques. La plupart d'entre eux sont aussi directeurs de théâtre. Le producteur peut produire un spectacle à partir de ses fonds propres ou de sa fortune personnelle lorsqu'il s'agit d'un producteur privé, ou à partir de fonds publics lorsqu'il appartient à une institution subventionnée. Il peut assumer seul les tâches liées à la production ou s'associer à d'autres directeurs dans le cadre de coproductions, et peut collecter diverses aides extérieures (fonds alloués sous forme de mécénat) ou subventions. C'est lui qui signe les contrats avec les auteurs, engage les personnels artistiques et techniques, supervise la promotion du spectacle et assure la gestion de tous les aspects de la production. Souvent, il planifie également, en collaboration avec l'administrateur, les tournées, les reprises et la vente des droits pour le cinéma et la télévision. 3.2 Metteur en scène Chargé de prendre toutes les décisions artistiques, le metteur en scène est responsable de l'harmonie du spectacle. C'est lui qui, en accord avec l'auteur et éventuellement le producteur, définit la conception qui doit présider à l'interprétation de la pièce écrite, choisit la distribution et dirige les répétitions. Il est souvent assisté dans ces tâches par un dramaturge. Le choix des décors, des costumes, des éclairages et de l'accompagnement musical ou sonore se fait également sous son autorité. Il règle les gestes et les déplacements, oriente et dirige l'interprétation des acteurs. Il propose ainsi au public sa propre vision de la pièce. De l'Antiquité jusqu'au XVIIe siècle, cette mission était généralement assumée par l'auteur, puis, du XVIIe jusqu'à la fin du XIXe siècle, par l'acteur principal. La fonction du metteur en scène, telle qu'on la conçoit aujourd'hui, est apparue au XIXe siècle avec le duc George II de Saxe-Meiningen. Parti en tournée dans toute l'Europe avec sa troupe dans les années 1870-1880, il exerçait un contrôle absolu de toutes les phases de la production. André Antoine, considéré comme le premier metteur en scène français, s'attacha à la reconstruction du réel, tant dans l'organisation de l'espace que dans le jeu des acteurs. Néanmoins, les metteurs en scène tels Jacques Copeau ou Louis Jouvet continuèrent, pendant toute la première moitié du XXe siècle, à placer l'acteur et le texte au centre de leur réflexion sur le théâtre, et il fallut attendre les années 1950 pour que la fonction de metteur en scène s'affirme comme autonome et fondamentale. Progressivement, la primauté de l'auteur et des comédiens s'est éclipsée au profit de celle du metteur en scène qui, aujourd'hui, occupe souvent le poste de directeur de théâtre. 3.3 Dramaturge Le rôle du dramaturge est d'assister le metteur en scène dans l'analyse littéraire du texte et dans sa transposition à la scène. Gotthold Ephraim Lessing, dans ses écrits théoriques et dans son oeuvre d'auteur dramatique, s'était intéressé au passage du texte à la scène dans le but de libérer le théâtre allemand de l'imitation française. La dramaturgie, qui consistait auparavant à analyser l'historicité de la fable, son ancrage plus ou moins profond dans l'histoire, son actualité, eut dès lors la vocation de permettre la représentation du monde sur scène, de donner une lecture de la réalité. La fonction de dramaturge apparut avec Bertolt Brecht, disciple d'Erwin Piscator, qui fut l'assistant de Max Reinhardt au Deutsches Theater de Berlin. Pour Reinhardt, le dramaturge était un conseiller idéologique du metteur en scène, et la dramaturgie avait pour fonction de mettre en relief les articulations dialectiques de l'action. Le travail dramaturgique survécut à Brecht, notamment à la Schaubühne. En France, Gabriel Barran, dans la ligne brechtienne, fut le premier à créer un poste de dramaturge, et c'est Jean-Pierre Vincent qui, travaillant en étroite collaboration avec Jean Jourdheuil, institutionnalisa la fonction. Dans leur esprit, le rôle du dramaturge est de réaliser l'analyse socio-économique du texte et l'adaptation de la pièce choisie, et de définir les références aux autres arts qui viendront enrichir le spectacle. Lorsqu'il n'est chargé que de l'interprétation du texte, le dramaturge est nommé conseiller littéraire, comme François Régnault, collaborateur de Patrice Chéreau. 3.4 Comédien Les comédiens sont généralement choisis par le metteur en scène, parfois par son assistant. Au cours de l'audition, l'acteur lit des extraits de la pièce, interprète des scènes ou récite un texte et, si nécessaire, chante et danse. Le metteur en scène d'une comédie musicale ou d'un opéra est secondé dans ses choix par le chef d'orchestre et le chorégraphe. Bien que le système des auditions soit considéré comme imparfait, il permet d'apprécier le talent des éventuels interprètes. Les acteurs peuvent être choisis également pour leur réputation, par l'entremise de leur agent artistique, ou simplement parce que leur physique correspond au personnage. De nos jours, le metteur en scène et les artistes répètent généralement entre un et deux mois. Certains théâtres subventionnés ou des compagnies permanentes peuvent même prolonger les répétitions pendant trois à six mois. Il existe des formes de théâtre asiatique qui nécessitent des années de travail (c'est le cas du théâtre de marionnettes bunraku au Japon et des danses kathakali en Inde). Lors des répétitions, le texte est appris et travaillé, les déplacements sont fixés, les personnages sont définis et les interprétations peaufinées. Si la troupe travaille sur une pièce récente, l'auteur peut assister aux répétitions. Pour les comédies musicales, le chorégraphe assure les répétitions des danseurs et le chef d'orchestre celles des chanteurs. Hormis la Comédie-Française et quelques exceptions comme le Théâtre national de Strasbourg, la Comédie de Reims ou le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, il n'existe pratiquement plus en France de troupe permanentes d'acteurs, comme c'était le cas autrefois. La plupart des comédiens travaillent aujourd'hui en signant des contrats ponctuels et bénéficient du statut particulier d'intermittents du spectacle. 3.5 Décorateur Le décorateur est chargé de l'aménagement de l'espace scénique et de l'environnement visuel. Il choisit les éléments du décor, les accessoires et le mobilier encadrant l'évolution des acteurs sur le plateau. Il conçoit l'espace du spectacle en étroite collaboration avec le metteur en scène et suit la réalisation des éléments constitutifs du décor par les constructeurs ou les accessoiristes. La profession d'architecte de scène est apparue au XVIe siècle en Italie, avec le décorateur Baldassare Peruzzi, puis elle s'est transformée sous l'influence des changements architecturaux et des innovations technologiques. Des décors fixes de la Renaissance au réalisme qui était de rigueur à la fin du XIXe siècle, puis au symbolisme ou au théâtre de l'absurde du XXe siècle, la fonction de décorateur a évolué vers un aménagement plus global de l'espace. À partir de la Renaissance jusqu'au XIXe siècle, la visée première d'un décor était le réalisme. Le fond de scène était recouvert d'une toile peinte, permettant de masquer ce qui se passait en coulisse. Ces fresques qui représentaient généralement une scène d'intérieur et une scène d'extérieur ne comprenaient que quelques variantes, qui suffisaient à tous les spectacles. Le mobilier et les accessoires étaient peu nombreux et la plupart du temps, l'espace scénique était laissé vide pour les acteurs. À la fin du XIXe siècle, les décorateurs étaient des illusionnistes, cherchant avant tout à reproduire la réalité et allant parfois jusqu'à reconstituer le réel sur le plateau. Aujourd'hui le décorateur, plus volontiers appelé scénographe, cherche surtout à rendre perceptible dans l'espace une atmosphère ou une structure particulière à une pièce donnée. Si certains d'entre eux, dans la lignée d'Adolphe Appia et d'Edward Gordon Craig, privilégient les décors abstraits et suggestifs, d'autres au contraire utilisent les techniques nouvelles issues du cinéma pour reconstituer minutieusement l'univers de la pièce de théâtre. Voir aussi Théâtre, décors de. 3.6 Costumier Le terme de costumier recouvre deux fonctions distinctes : celle qui consiste à concevoir et dessiner les costumes et accessoires que porteront les acteurs pendant la représentation, et celle qui consiste à réaliser ces vêtements dans les ateliers de couture. Responsables du style des habits et accessoires, les costumiers doivent parfois aussi s'occuper des perruques, des masques ou du maquillage. Les costumes, qui sont la marque distinctive d'un personnage et porteurs d'informations sur son statut social et sa personnalité, doivent à la fois s'inscrire dans une mise en scène et dans un décor et tenir compte de la physionomie de l'acteur. Ils peuvent être extrêmement codifiés, comme ce fut le cas dans le théâtre oriental ou le théâtre grec, ou encore pour certains personnages comiques, comme Arlequin dans la commedia dell'arte ou les clowns au cirque. Dans le théâtre classique, où on se souciait peu de la vraisemblance historique ou géographique des costumes, on se contentait de suivre la mode du moment. Avec l'avènement du naturalisme à la fin du XIXe siècle, les costumiers ont attaché une importance croissante à la vraisemblance historique et ont reproduit au plus près les vêtements d'époque. À partir des années 1970, une liberté plus grande a été prise par rapport à la période historique de la pièce ou de l'identité sociale du personnage et l'on a vu de nombreuses pièces classiques jouées dans des habits d'aujourd'hui. Outre des costumiers, certains métiers, comme les bottiers, les chapeliers, les corsetiers, mais aussi les perruquiers, sont devenus de plus en plus rares et sont même menacés aujourd'hui de disparition. Le masque est un accessoire spécifique du costume. Rarement employé dans le théâtre occidental actuel, il a eu une importance capitale dans le théâtre grec et romain ainsi que dans la commedia dell'arte ; il est encore fréquemment utilisé dans le théâtre africain et oriental. L'acteur masqué, ne pouvant dévoiler son visage pour communiquer, s'apparente à une marionnette, dont l'expression théâtrale repose entièrement sur la voix et la gestuelle. Le masque, figé et souvent codifié, en particulier en Orient, symbolise les aspects significatifs du caractère, mais révèle également le destin du personnage. Il fait oublier l'acteur au spectateur, qui se concentre alors sur la figure incarnée, allégorique et universelle. Le maquillage peut avoir le même rôle que le masque, notamment dans le théâtre oriental, où les visages peuvent être peints de manière très colorée ou imagée, afin que les traits soient accentués ou déformés. Dans le théâtre occidental, le maquillage a deux fonctions : il met en valeur et accentue les traits du visage, qu'un éclairage trop fort ou la distance ont tendance à gommer, et permet à l'acteur de jouer avec son âge et de mettre en valeur ses expressions. Sous l'influence du cinéma, le spectacle vivant a tendance à recourir aux techniques du maquillage, voire des effets spéciaux, par l'application de postiches ou de prothèses très sophistiquées. 3.7 Éclairagiste Chargé de concevoir les lumières d'un spectacle, en accord avec le metteur en scène, mais aussi avec le décorateur et le costumier, l'éclairagiste doit à la fois élaborer les lumières projetées sur la scène et les acteurs, créer une ambiance et attirer l'attention du spectateur sur certains aspects de l'action. Jusqu'à la Renaissance, la plupart des spectacles étaient joués en plein air et donc éclairés par une lumière naturelle. Lorsque les représentations commencèrent à être données dans une salle, il fallut recourir à un éclairage artificiel. On utilisa tout d'abord des chandelles et des lampes à huile, puis, au XIXe siècle, des lampes à gaz. La fonction première de la lumière était alors d'éclairer la scène, même si des filtres de couleur, des réflecteurs et des mécanismes de variation d'intensité permettaient de produire certains effets. La scène était plutôt sombre, ce qui accentuait le réalisme des toiles peintes du décor. L'éclairage au gaz offrit une plus grande marge de manoeuvre, mais seul l'éclairage électrique, apparu à la fin du XIXe siècle, permit de parvenir au degré de luminosité et de maîtrise technique que nous connaissons aujourd'hui -- ainsi que de réduire l'éclairage de la salle jusqu'à la plonger dans l'obscurité. Aujourd'hui, les éclairagistes disposent de moyens techniques sophistiqués. Il existe deux types de projecteurs : ceux de type réflecteur, qui permettent d'éclairer de grandes surfaces, et les spots, qui concentrent la lumière, éclairant plus intensément une zone restreinte. Ces appareils sont constitués d'une source lumineuse et d'une série de lentilles et de volets assemblés dans un boîtier. Leur puissance est généralement comprise entre 500 et 5 000 watts. Ils sont suspendus aux rampes d'éclairage, situées en hauteur dans l'obscurité. On peut ainsi effectuer des variations, choisir d'inonder la scène de lumière, ou bien au contraire cibler tel ou tel élément du décor ou tel comédien. Les éclairagistes sont aux commandes d'un pupitre appelé « jeu d'orgues « (car au temps de l'éclairage au gaz, les tuyaux de gaz reliés aux premiers pupitres ressemblaient à un orgue), qui permet de modifier l'intensité lumineuse d'un ou de plusieurs projecteurs. Ces pupitres sont maintenant informatisés et gardent en mémoire toutes les variations d'intensité lumineuse. L'éclairagiste n'a plus besoin de contrôler individuellement chaque appareil. La lumière blanche proprement dite étant trop dure pour un éclairage de scène, des filtres de couleur appelés gélatines sont utilisés pour l'adoucir et l'on cherche généralement à équilibrer les couleurs froides et chaudes, afin de souligner les ombres et les textures du décor et des costumes. Depuis peu, la fonction d'éclairagiste a eu tendance à s'autonomiser. Alors que pendant longtemps les lumières étaient utilisées simplement pour permettre une meilleure visibilité, aujourd'hui elles s'affirment comme une composante à part entière du spectacle, grâce à la maîtrise de la couleur, de l'intensité et de l'orientation, et vont parfois jusqu'à constituer à elles seules l'espace scénique. Voir aussi Éclairage (théâtre). 3.8 Régisseur Le régisseur assure la liaison entre les techniciens et les artistes. Il suit les répétitions, coordonne tous les aspects techniques de la production et orchestre le déroulement de la représentation. Il supervise les répétitions techniques, qui servent à régler la lumière et le son, à arranger le décor, à répéter les changements de décor et d'éclairage (tout d'abord avec la régie seule, puis avec les acteurs). Avec la sophistication croissante des éléments techniques qui constituent un spectacle, la fonction s'est peu à peu spécialisée et diversifiée, et la plupart des spectacles font aujourd'hui appel à trois types spécifiques de régisseurs : pour le plateau, pour les lumières et pour le son, le régisseur général encadrant l'ensemble du personnel technique. Il annonce le début du spectacle et supervise les interventions des acteurs. L'équipe technique est définie par les besoins de la production. Elle se compose de machinistes, qui procèdent au changement de décors et à leur montage et démontage, d'accessoiristes, d'habilleuses, qui aident les acteurs à s'habiller et entretiennent les costumes de scène, de techniciens du son, qui envoient la bande-son aux moments choisis, et d'électriciens, qui ont remplacé les gaziers du XIXe siècle et manipulent les projecteurs. 3.9 Ingénieur du son Si besoin est, des éléments sonores sont enregistrés lors des répétitions. Depuis l'Antiquité, la plupart des représentations théâtrales sont accompagnées de musique ; celle-ci, jusqu'à un passé récent, était interprétée en direct par des musiciens. Mais depuis les années 1930, le théâtre a pu utiliser des enregistrements sonores. En fait, tout bruit qui ne peut pas être réalisé par un acteur est considéré comme un bruitage. Ces sons peuvent être utilisés pour renforcer le réalisme d'une situation ou pour créer une atmosphère ou un rythme. La plupart de ces bruitages sont enregistrés à partir de sons réels, mais il arrive qu'ils ne puissent pas être enregistrés, ou soient très mal rendus par un équipement électronique sur scène. Des appareils sophistiqués ont donc été mis au point pour imiter et restituer certains sons, par exemple la pluie ou le tonnerre. Les techniciens ont également créé des effets sonores et visuels pour reproduire des explosions, un incendie, un éclair, une apparition, ou pour créer l'illusion d'objets en mouvement. Les procédés de sonorisation ont particulièrement évolué durant les dernières décennies et de nombreux spectacles font aujourd'hui appel, en plus d'un compositeur et d'un ingénieur du son à des sonorisateurs. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 2. 6 Salles modernes Les salles des XIX e et XXe siècles sont pour la plupart des variantes de la salle conçue en 1876 par Richard Wagner pour son opéra de Bayreuth, en Allemagne.

Elles ont la forme d’un éventail ouvert et sont généralement en pente, les sièges étant décalés pour améliorer la visibilité.

Elles peuvent être dotées de balcons et même de loges (fauteuils isolés dans des compartiments situés tout autour de la salle), héritage de l’architecture baroque.

Certaines d’entre elles sont dites polyvalentes, car l’espace scénique mais aussi les gradins sont modulables et peuvent être utilisés de plusieurs façons en fonction des spectacles présentés. Généralement, on retrouve certains éléments de base, comme des trappes dans le plancher de la scène, des monte-charge servant à abaisser ou à élever certaines parties du décor, des rails permettant de faire glisser les décors, des cycloramas, sortes de fonds utilisés comme écran de projection ou comme faux ciel.

Au-dessus de la scène se trouvent les cintres.

Dans cet espace est regroupé tout un réseau de tringles, appelé « gril », qui permet de suspendre les toiles des décors.

Elles peuvent être descendues sur scène ou hissées, à l’aide d’un système hydraulique et de contrepoids.

Des rampes ou herses, servant à suspendre les projecteurs ou certains éléments du décor, sont fixées parmi les cintres. 2. 7 Théâtre environnemental Forme d’espace scénique, déjà utilisée au Moyen Âge et par le théâtre populaire, le théâtre environnemental a été très prisé par les metteurs en scène et les scénographes avant-gardistes du XXe siècle.

Renonçant à la scène unique et centrale, il investit des lieux insolites et non théâtraux où les acteurs partagent l’espace avec les spectateurs. 3 LES MÉTIERS DU SPECTACLE Le spectacle nécessite pour sa réalisation des compétences diverses et complémentaires dans les domaines artistique, administratif et technique.

L’équipe artistique se compose du metteur en scène, du décorateur, du costumier et de l’éclairagiste, des acteurs, de l’auteur ou du compositeur, du chorégraphe, du chef d’orchestre (auxquels peuvent se joindre un dramaturge, un assistant à la mise en scène, un librettiste).

Le personnel administratif comprend le producteur, l’administrateur, le responsable de la communication et des relations avec le public, les guichetiers et les ouvreuses.

L’équipe technique est constituée d’un directeur technique, de régisseurs, ainsi que des constructeurs, des électriciens et des machinistes. Le personnel engagé pour la création d’un spectacle peut être plus ou moins nombreux en fonction du type de spectacle créé et des moyens financiers mobilisés.

Ainsi l’art lyrique fait appel à des distributions nombreuses et nécessite la mise en œuvre d’importants moyens techniques ; tandis qu’à l’inverse le café-théâtre repose souvent sur un ou deux interprètes évoluant dans un décor simple.

De même, un spectacle produit par une grande institution nationale engage des moyens techniques et humains sans commune mesure avec ceux d’une petite compagnie privée.

Globalement, il semble cependant que la tendance soit à l’augmentation du nombre de personnes impliquées dans la création des spectacles.

Si certains anciens métiers ont tendance à disparaître, d’autres, comme celui de metteur en scène, ont affirmé leur prééminence, et des compétences nouvelles se sont développées dans les domaines ressortissant à la fois de la technique et de l’artistique. 3. 1 Producteur Le producteur joue un rôle central puisqu’il est responsable de l’ensemble des opérations financières.

Il s’engage sur un projet artistique, généralement proposé par un metteur en scène, et assure le financement nécessaire à sa réalisation.

En France, il existe des producteurs privés et des producteurs appartenant au réseau des grandes institutions publiques.

La plupart d’entre eux sont aussi directeurs de théâtre.

Le producteur peut produire un spectacle à partir de ses fonds propres ou de sa fortune personnelle lorsqu’il s’agit d’un producteur privé, ou à partir de fonds publics lorsqu’il appartient à une institution subventionnée.

Il peut assumer seul les tâches liées à la production ou s’associer à d’autres directeurs dans le cadre de coproductions, et peut collecter diverses aides extérieures (fonds alloués sous forme de mécénat) ou subventions. C’est lui qui signe les contrats avec les auteurs, engage les personnels artistiques et techniques, supervise la promotion du spectacle et assure la gestion de tous les aspects de la production.

Souvent, il planifie également, en collaboration avec l’administrateur, les tournées, les reprises et la vente des droits pour le cinéma et la télévision. 3. 2 Metteur en scène Chargé de prendre toutes les décisions artistiques, le metteur en scène est responsable de l’harmonie du spectacle.

C’est lui qui, en accord avec l’auteur et éventuellement le producteur, définit la conception qui doit présider à l’interprétation de la pièce écrite, choisit la distribution et dirige les répétitions.

Il est souvent assisté dans ces tâches par un dramaturge. Le choix des décors, des costumes, des éclairages et de l’accompagnement musical ou sonore se fait également sous son autorité.

Il règle les gestes et les déplacements, oriente et dirige l’interprétation des acteurs.

Il propose ainsi au public sa propre vision de la pièce. De l’Antiquité jusqu’au XVII e siècle, cette mission était généralement assumée par l’auteur, puis, du XVII e jusqu’à la fin du XIX e siècle, par l’acteur principal.

La fonction du metteur en scène, telle qu’on la conçoit aujourd’hui, est apparue au XIX e siècle avec le duc George II de Saxe-Meiningen.

Parti en tournée dans toute l’Europe avec sa troupe dans les années 1870-1880, il exerçait un contrôle absolu de toutes les phases de la production. André Antoine, considéré comme le premier metteur en scène français, s’attacha à la reconstruction du réel, tant dans l’organisation de l’espace que dans le jeu des acteurs.

Néanmoins, les metteurs en scène tels Jacques Copeau ou Louis Jouvet continuèrent, pendant toute la première moitié du XXe siècle, à placer l’acteur et le texte au centre de leur réflexion sur le théâtre, et il fallut attendre les années 1950 pour que la fonction de metteur en scène s’affirme comme autonome et fondamentale.

Progressivement, la primauté de l’auteur et des comédiens s’est éclipsée au profit de celle du metteur en scène qui, aujourd’hui, occupe souvent le poste de directeur de théâtre. 3. 3 Dramaturge Le rôle du dramaturge est d’assister le metteur en scène dans l’analyse littéraire du texte et dans sa transposition à la scène.. »

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