Le thème de la campagne dans littérature vénale du XIXème siècle
Publié le 02/05/2012
Extrait du document
«
La vie de la courtisane en milieu urbain est un enfer.
Elle rime avec débauche,
brutalité et manque d’humanité des gens.
Pour maintenir son statut de femme bien
entretenue, elle est obligée de monnayer son corps avec des hommes peu
respectueux, dans un environnement infernal où le matérialisme est érigé en règle
de vie.
La vie que Nana et Marguerite Gautier ont menée à Paris en est une parfaite
illustration.
Malgré son intense activité sexuelle pour subvenir à ses besoins, c’est
la vente des objets de valeur de sa maison qui permettra à cette dernière de payer
ses dettes.
Par contre, pour la courtisane, la campagne est synonyme d’harmonie,
d’unité et de paix.
C’est un havre de paix sur tous les plans.
On y bénéficie de la
complicité de la nature physique mais aussi de celle de la nature humaine.
le
narrateur nous dit :
« Dans le jardin, ces femmes ne semblaient plus guère des prostituées, et les hommes, sans
savoir pourquoi, se sentaient plus de retenue avec elles ».
Ici, on pourrait paraphraser un dicton en disant que la nature adoucit les désirs
animaux.
L’amour physique à tendance à céder la place à l’amour passionnel.
C’est ainsi que Marguerite et Armand on vécu la période la plus heureuse de leur
compagnonnage à Bougival.
C’est dire que la campagne est une échappatoire, un refuge pour tous ceux-là que
la vie à Paris étouffe et particulièrement pour la courtisane.
Mais la campagne, c’est aussi le symbole de la liberté au sens trivial du terme.
Elle
provoque l’éveil des souvenirs d’enfance comme nous l’avons évoqué plus haut.
Elle offre cette possibilité grâce au sentiment de liberté qu’elle donne à ceux qui la
fréquentent.
La campagne s’oppose ainsi à la ville comme le jardin avec ses grands
espaces s’oppose aux salons luxueux mais fermés de Paris.
Nana comme toutes les
autres s’y rend en courtisane fatiguée pour retrouver la paix perdu dans la grande
ville.
Le narrateur nous dit à ce propos :
« Son besoin était de suivre toutes les allées, de prendre une possession immédiate
de ces choses, dont elle avait rêvé autrefois, quand elle traînait ses savates
d’ouvrière sur le pavé de Paris.
» Nana, chap.6.
C’est donc un réel besoin de liberté qui révèle à travers le comportement enfantin
qui s’y dégage parfois, à la fois un sentiment de culpabilité et d’innocence ainsi
qu’un besoin de rédemption.
Cette rédemption passe par les illusions de pureté et
le pardon que semble donner la nature par son harmonie, et sa complicité avec ces
cœ urs meurtris..
»
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