Devoir de Philosophie

Les Trois Soeurs

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Le style de Tchekhov n'a cessé de s'étoffer au cours de sa carrière d'écrivain. Ses oeuvres, dénuées de toute théâtralité, frappent par leur sobriété et leur force suggestive. Des personnages comme les trois soeurs nous émeuvent par leur nostalgie d'un passé révolu, qui les rend incapables de s'intégrer dans le présent.

« EXTRAITS ~~~~~- ~~~ La banalité des conversations chez Tchekhov SOLIONY, passant avec Tcheboutykine de la salle au salon.

-D'une seule main, je sou­ lève à peine vingt-cinq kilos, mais avec les deux , quatre-vingts , et même presque cent.

J'en conclus que deux hommes ne sont pas deux fois plus forts qu'un seul, mais trois fois, et même davantage ...

TCHEBOUTYKINE lit son journal tout en mar­ chant.

-Contre la chute des cheveux ...

huit grammes de naphtaline pour une demi-bou­ teille d'alcool ...

faire dissoudre et appliquer quotidiennement ...

(Il l'inscrit dans son car­ net.) Il faut que je note ça ! (A Soliony.) Eh bien, comme je vous le disais, on enfonce dans le goulot un bouchon, et à travers ce bouchon, on fait passer un petit tube de verre ...

Ensuite, vous prenez une pincée d 'alun tout àfait ordinaire . ..

IRINA.

- Mon cher docteur! TCHEBOUTYKINE .

-Qu'est-ce qu'il y a, mon cœur ? IRINA.

- Dites-moi: d'où vient que je me sens si heureuse aujourd'hui ? Comme si je fendais l'air toutes voiles déployées, avec au-dessus de moi un large ciel bleu et de grands oiseaux blancs qui planent.

D'où cela vient-il ? Dites-moi, d'où ? TCHEBOUTYKINE lui baise les mains avec ten­ dresse .

-Mon petit oiseau blanc . ..

Leurs aspirations déçues, tous renoncent au bonheur TOUZENBACH.

- Pourquoi pas ? Après nous, on volera en ballon, on changera la coupe des vestons, on découvrira peut-être le sixième sens et on le développera, mais la vie restera toujours la même, difficile, pleine de mystères et heureuse.

Dans mille ans, l'homme soupirera encore: Ah, comme la vie est dure ! -et en même temps, il conti­ nuera, comme aujourd'hui, à craindre la mort et à ne pas vouloir mourir.

VERCHININE , après réflexion .

-Comment vous dire ? Moi, je pense que tout doit chan­ ger sur la terre, peu à peu, et que tout change déjà sous nos yeux.

Dans deux ou trois cents ans, ou même dans mille ans, peu importe quand, il y aura une vie nouvelle et heureuse.

Nous, naturellement, nous ne par­ ticiperons pas à cette vie, mais c'est pour elle que nous vivons aujourd'hui, que nous travaillons, que nous souffrons, oui, c'est nous qui la créons: et c'est là l'unique but de notre existence et, si vous voulez, notre bonheur.

Travailler semble être la seule issue pour accepter une vie triste IRINA, appuyant sa tête contre la poitrine d'Olga.

- Un jour viendra où tous les hommes apprendront pourquoi tout cela, pourquoi ces souffrances, où il n'y aura plus de mystères, mais en attendant, il faut vivre ...

il faut travailler, rien que travailler! Demain, je partirai seule, j'enseignerai à l'école et je donnerai toute ma vie à ceux qui en ont peut-être besoin.

C'est l'automne, bientôt nous aurons l'hiver, partout la neige, mais moi, je travaillerai, je travaillerai ...

Représentation des Trois Sœurs au théâtre Chudozestvennyi de Moscou NOTES DE L'ÉDITEUR Ce trait est probablement dû à la puissance communicative de l'homme russe et au lyrisme inhérent à sa langue.

La solitude n'entraîne pas ici la raideur .» Szondi, Théorie du drame moderne, L' Age. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles