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l'intention sincère de les permettre réellement?

Publié le 31/10/2013

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l'intention sincère de les permettre réellement? [...] Il faut être bien fourbe pour prêter, même à ses ennemis, une aussi grossière et dangereuse fourberie [...]; en présentant une loi sur les coalitions, il voulait de bonne foi assurer aux ouvriers la liberté de leur travail; il obéissait à la même inspiration de coeur qui lui avait suggéré déjà tant de mesures favorables au peuple, objet constant de ses sollicitudes affectueuses. « Ollivier avait compris la méthode de l'empereur, et avait fini par y adhérer. Face aux tenants du « tout ou rien «, il acceptait l'idée que les choses devaient se faire « un petit peu chaque jour «. La suite des événements n'allait pas lui donner tort. Le droit de réunion, en effet, devait être voté peu après. Droit général certes, mais dont les ouvriers devaient être les premiers bénéficiaires. Par ailleurs, à défaut d'être légalement reconnus, les syndicats firent l'objet en 1868 d'un « édit de tolérance «. Liberté était désormais laissée aux ouvriers de créer des chambres syndicales. Dans une lettre citée par William Smith, Varlin, qui sera l'un des chefs communards, décrivait à son ami Albert Richard la situation nouvelle à laquelle on avait ainsi abouti: « Quant à la situation légale, elle est bien simple [...] toutes nos sociétés sont en dehors de la Loi. Elles n'existent que par la tolérance administrative. Mais cette tolérance est tellement passée à l'état d'habitude, tellement ancrée dans les moeurs qu'il serait impossible à l'administration de revenir là-dessus. « Louis Napoléon ne s'en tient pas là. Il fait encore disparaître du Code civil le fâcheusement célèbre article 1781, en vertu duquel, devant un tribunal, la déclaration du patron -- même sans preuve -- l'emportait par principe sur celle de son ouvrier ou de son domestique, dès qu'il s'agissait de la quotité des gages, du paiement du salaire de l'année précédente ou des acomptes donnés sur l'année suivante. La portée de cette décision dépassait largement ses simples effets pratiques : désormais il était clair -- et solennellement proclamé -- que patrons et employés étaient placés, enfin, sur un pied d'égalité. D'autres textes importants méritent encore d'être signalés: celui du 22 février 1851, qui régularise le contrat d'apprentissage, diminue les heures de travail et règle l'autorité du patron; celui du 29 décembre de la même année, relatif à la suspension du travail les dimanches et jours fériés; la loi du 1er juin 1853, enfin, qui organise les conseils des prud'hommes. Ainsi, quelles que fussent les difficultés, les rebuffades et les vicissitudes politiques, l'intérêt de Louis Napoléon pour la classe ouvrière ne se démentit jamais. Son dernier secrétaire, qui l'assistait à Chislehurst, nous rapporte que, dans les tout derniers temps de sa vie, il travaillait encore à un projet de régime général de retraite qui urait permis à chaque ouvrier de bénéficier d'une pension minimale à partir de soixante-cinq ans. Cette necdote en dit long, nous montrant comment Louis Napoléon s'impliqua totalement dans son travail, mit sans esse la main à la pâte, et ne laissa à personne le soin de concevoir, d'élaborer et même de rédiger les projets ui lui tenaient vraiment à coeur. l eut à cela d'autant plus de mérite que, faut-il le répéter encore, il ne trouva que fort peu d'alliés parmi les hefs d'entreprise. Le patronat de l'époque ne chercha jamais à comprendre l'intérêt de ses conceptions et urait volontiers fait sienne cette appréciation désabusée du marquis de Circourt à un ami anglais: « Il a l'ingénuité perverse d'un fou et l'assurance d'un fataliste. « Il est vrai que souvent, à l'occasion de conflits entre patrons et ouvriers, l'administration était intervenue dans un sens qui était loin d'être défavorable à ceux-ci. N'aurait-on pu attendre de la part de ceux-là un peu plus de compréhension? Reste à savoir si la classe ouvrière sut gré à l'empereur de ses efforts. La réponse à cette question en appelle d'autres. Louis Napoléon pensa-t-il un moment s'attirer l'ensemble du mouvement ouvrier et réaliser un front ont certains, en mai-juin 1848, avaient rêvé? C'est peu probable. Certes -- et parfois non sans raison --, on a cru discerner la pression du pouvoir dans la constitution de tel ou tel mouvement ouvrier : on a parlé ainsi d'un « roupe du Palais-Royal «, qui aurait été inspiré par Napoléon Jérôme. Les républicains ont eux-mêmes ccrédité l'existence d'un danger quand ils ont suscité un Manifeste des Quatre-Vingts en réponse au anifeste des Soixante... es conditions d'accession au pouvoir de Louis Napoléon avaient introduit comme un coin entre les républicains t la classe ouvrière, ce que reconnaissait Jules Favre en répondant en ces termes aux appels qui lui arvenaient de divers milieux populaires : « C'est vous, Messieurs les ouvriers, qui seuls avez fait l'Empire ; à ous de le renverser seuls ! « La dimension sociale de la politique impériale, prenant la gauche à revers, faisait aturellement de l'empereur le défenseur des opprimés. ais Louis Napoléon ne pouvait, dans l'isolement relatif qui était le sien, empêcher l'évolution inéluctable de 'Internationale qui, sous l'influence des idées de Marx, se dirigeait vers l'action révolutionnaire et le enversement de tous les trônes, y compris le sien. Pourtant, il faut bien se garder de considérer comme la arque de son échec la vague de grèves qui se produisit en 1869 et 1870. N'oublions pas qu'en Alsace on riait alors, et à la fois, « A bas les patrons, vive l'Empereur «, que les mineurs de Carmaux, en achevant leur ouvement, acclamèrent le nom de Louis Napoléon, et que l'immense majorité des mineurs qui avaient fait rève au cours de l'hiver 1869 vota pour l'empereur au plébiscite de 1870. 'est dire que les efforts de Louis Napoléon ont sans doute remué quelque chose au plus profond des masses. et ébranlement est d'autant plus intéressant à observer que, dans son désir sincère d'émanciper les ouvriers, Louis Napoléon avait recherché et trouvé une voie originale et personnelle, écartant le socialisme et rendant rédible le message d'un libéralisme tempéré, corrigé et ouvert au progrès social. n peut toujours mettre en cause l'impartialité d'Émile Ollivier, lorsqu'il nous livre ce témoignage: selon lui, 'action personnelle du souverain permit « l'amélioration du sort matériel, intellectuel et moral du plus grand nombre par l'assistance, le travail assuré, la législation, plus et mieux que la liberté parlementaire ne l'aurait fait . ais pour quelles raisons rejetterait-on le jugement formulé en 1877 par Jules Amigues, autre communard, dans la brochure qu'il rédigea sur l'Empereur et les Ouvriers : « Quiconque est de bonne foi, quiconque se appelle ce qu'était, il y a trente ans, la condition des ouvriers des champs et de la ville et ce qu'elle était evenue à la fin de l'Empire, ne peut nier que l'Empereur n'ait accompli une véritable révolution économique au rofit des travailleurs. « *** ouis Napoléon ne s'intéressa pas seulement au niveau de vie des Français, il s'intéressa à leur cadre de vie. Illustration la plus spectaculaire de son action, exemple donné au reste du pays, la transformation de Paris dont l va s'occuper personnellement. Il donnera l'impulsion politique, présidera à la conception générale de l'opération, suivra jour après jour les étapes de la réalisation, surveillera, activera, houspillera, balayera un un tous les obstacles. fin de manifester à tous son engagement, de se donner le moyen de tout contrôler, et de ne perdre aucun étail de l'objectif immense qu'il s'est fixé, Louis Napoléon fait installer et conservera en permanence dans son ureau un plan de la capitale où sont dessinés les rues, les avenues, les places et les squares en projet. l y a bien des raisons à cette implication totale de l'empereur dans l'entreprise. La première est d'ordre sychologique. Louis Napoléon est un homme concret. Les affaires de l'État, qui se présentent souvent à lui ous la forme de dossiers abstraits, ne lui apportent pas que des satisfactions, d'autant que l'expérience s'est hargée de lui apprendre la distance qui sépare l'ordre donné des conditions de son exécution. En revanche la ransformation de Paris est un immense chantier qui se déroule sous ses yeux. Il peut voir, toucher, mesurer les rogrès réalisés jour après jour, sachant qu'il en est le plus haut responsable. e souci de prestige n'est sûrement pas absent. Louis Napoléon veut une capitale à l'échelle de la gloire et du ayonnement qu'il espère pour la France. Il souhaite que Paris devienne la métropole de l'Europe et, pourquoi as, la plus belle ville du monde. l y a aussi une volonté de cohérence. En faisant de Paris le coeur du réseau ferroviaire, le parti a été pris 'accroître la fonction de coordination de la capitale avec toutes les adaptations qui en découlent. C'est articulièrement évident sur le plan des échanges commerciaux : les gares sont comme de nouvelles portes par esquelles passeront les marchandises. Il faut donc de larges voies pour permettre à celles-ci de circuler sans ifficultés. Quant aux passagers, Louis Napoléon se garde de les oublier: La transformation de Paris, déclare-t-il, est le complément nécessaire d'un réseau de chemins de fer dont je eux couvrir la France et qui, en un temps donné et prochain, se souderont aux chemins de fer étrangers. Que eviendront ces flots de voyageurs jetés dans une ville qui n'est pas percée en vue de les recevoir? Où seront es voitures pour les distribuer dans les divers quartiers et les hôtels pour les loger? « utre avantage attendu: les grands travaux à accomplir donneront du travail et permettront d'assurer le plein mploi. ernière motivation, peut-être la plus déterminante, Louis Napoléon a conscience du caractère inéluctable du ouvement d'urbanisation lié au développement industriel. Les villes vont accueillir une population de plus en lus importante. Il faut qu'elles puissent s'y adapter, et rester en mesure d'offrir à la fois de quoi héberger, de uoi circuler et de quoi vivre dignement, et même agréablement. e pronostic est tout à fait exact. Entre 1846 et 1866, la population urbaine passera en France du quart aux rois septièmes de la population totale et, de quatre, le nombre des villes de plus de cent mille habitants 'élèvera jusqu'à huit. n fait, toutes les agglomérations, à un titre ou à un autre, participent au mouvement. ien sûr, les villes du Nord croissent au rythme du développement industriel: la population de Roubaix va ainsi ripler sous l'Empire. Lille et Rouen seront profondément transformées. u Sud, le mouvement, pour n'être pas aussi spectaculaire, n'en existe pas moins: Bordeaux, par exemple, asse de cent trente mille à deux cent mille habitants. Que de transformations à Marseille! S'y édifient tour à our la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, le Palais de Justice, la Bourse, a Préfecture; de grandes percées -- comme la rue Impériale, aujourd'hui rue de la République -- viennent ouleverser le paysage urbain et, parallèlement, est créé à la Joliette ce qui deviendra le port moderne. Toutes proportions gardées, des efforts analogues sont entrepris dans bien d'autres villes, comme Montpellier, même si, pour elle, le grand projet de réunir le Peyrou au Lez et le Lez à la mer n'ira pas plus loin que la création de la ue Foch. yon, dont la population passe de cent soixante-quinze mille à deux cent cinquante mille habitants, voit sa physionomie changer du tout au tout sous l'impulsion du préfet Vaïsse, lequel ouvre des voies nouvelles -- la rue Centrale (1853) et la rue Impériale (1855) --, aménage le parc de la Tête d'Or et agence le développement de Vaise, des Brotteaux, de Perrache -- devenu progressivement un noeud ferroviaire important -- et de la Guillottière, qui se peuple d'ouvriers employés par les usines de construction mécanique. Et comme, pour les classes les plus élevées, se crée progressivement une civilisation des loisirs, des stations thermales, climatiques, balnéaires vont connaître un essor sans précédent : Deauville, Biarritz, Arcachon, Plombières, Vichy, parmi beaucoup d'autres, se créent, se développent ou se rénovent à l'initiative et parfois sur les plans mêmes de Louis Napoléon, quand l'impératrice ou Morny ne s'en mêlent pas. La sollicitude dont fit preuve Louis Napoléon pour les deux villes thermales qu'il fréquenta le plus assidûment vaut qu'on s'y arrête. A Vichy, il fit dessiner de nouveaux plans pour l'établissement de cure dont la structure actuelle reproduit fidèlement le tracé. La troupe fut chargée par ses soins de remblayer les bords de l'Allier qui n'étaient alors qu'un marécage. La première liaison ferroviaire avec Paris, dont il s'occupa personnellement, contribua à lancer définitivement la ville. A Plombières, dès son premier passage, l'empereur, comme nous le raconte encore Jean Kastener, « fut frappé du contraste qui s'offrait à ses yeux. D'une part, la notoriété de la station et la valeur thérapeutique de ses eaux, d'autre part le mauvais agencement de la ville et l'indigence des établissements thermaux. Aussi, considérant la chose non seulement sur le plan local mais encore sur le plan national, résolut-il de s'intéresser à l'avenir de la station «. Et de fait, il s'en occupa fort activement. A bien des égards, certains de ses séjours ultérieurs allaient ressembler aux visites d'un architecte sur ses chantiers : il traça de nouvelles voies, lança des opérations de captage de sources, décida la construction d'un nouvel établissement thermal et l'agencement d'un grand parc, aida à la création d'une nouvelle église en même temps qu'il faisait transformer le quartier haut de la ville. Entre 1856 et 1865, le coût total des travaux atteint 6 millions de francs-or; l'investissement se révéla rentable : pendant la même période, le nombre des curistes allait quadrupler. Mais il n'y en eut pas que pour les stations thermales ou touristiques. En fait, comme l'écrit Louis Girard, « il serait difficile de trouver une ville de quelque importance qui ne doive quelque chose à l'urbanisme du second Empire «. L'exemple de Paris est décidement contagieux, bien que nulle part ailleurs les travaux d'aménagement n'aboutirent à des modifications aussi radicales. Certes, la modernisation de la capitale aurait été accomplie tôt ou tard. Cependant, comme nous le dit Adrien Dansette, « c'est le mérite de Napoléon III, précurseur des urbanistes contemporains, d'en avoir conçu la nécessité, de l'avoir entreprise et presque achevée en moins de vingt ans «. Il est vrai que la situation de Paris, au début du second Empire, n'a vraiment rien d'enviable et appelle de grandes transformations. Avec son million d'habitants, la ville a gardé tout son pittoresque, comme vont bientôt le découvrir et le ressasser les adversaires des transformations: ses rues tortueuses, étroites, sales, mal éclairées ne manquent pas de charme. Et le fait que souvent, dans les mêmes rues des mêmes quartiers, les hôtels les plus luxueux jouxtent les taudis les plus sordides présente bien des avantages. Il n'en demeure pas moins qu'on en est resté dans la plupart des artères à l'éclairage à l'huile et que le gaz n'est utilisé que dans les quartiers les plus bourgeois. Ce sont les porteurs d'eau auvergnats qui ravitaillent la majeure partie des appartements, ceux qui ne disposent pas de l'eau à l'étage. En réalité, le Paris de l'époque est toujours celui de la Révolution. C'est à un préfet de choc, énergique, intelligent, imaginatif, audacieux, gros travailleur, et peu soucieux de précautions administratives, qu'est revenu, chacun le sait, le soin de mettre en oeuvre la volonté de Louis Napoléon. Georges Haussmann a été déniché par Persigny, qui a su comprendre -- et convaincre l'empereur -- que 'homme avait toutes les qualités et tous les défauts nécessaires pour mener à bien cette mission importante. Persigny a lui-même expliqué et justifié son choix, de fort belle manière: « Pour lutter, me disais-je, contre les idées, les préjugés de toute une école économique, contre des gens rusés, sceptiques, sortis la plupart des coulisses de la Bourse ou de la Basoche, peu scrupuleux sur les moyens, voilà l'homme tout trouvé. Là où le gentilhomme de l'esprit le plus élevé, le plus habile, du caractère le lus droit, le plus noble, échouerait infailliblement, ce vigoureux athlète, à l'échine robuste, à l'encolure

« Louis Napoléon avaitrecherché ettrouvé unevoie originale etpersonnelle, écartantlesocialisme etrendant crédible lemessage d'unlibéralisme tempéré,corrigéetouvert auprogrès social. On peut toujours mettreencause l'impartialité d'ÉmileOllivier, lorsqu'il nouslivrecetémoignage: selonlui, l'action personnelle dusouverain permit«l'amélioration dusort matériel, intellectuel etmoral duplus grand nombre parl'assistance, letravail assuré, lalégislation, plusetmieux quelaliberté parlementaire nel'aurait fait ». Mais pourquelles raisons rejetterait-on lejugement formuléen1877 parJules Amigues, autrecommunard, dans labrochure qu'ilrédigea surl'Empereur etles Ouvriers :« Quiconque estdebonne foi,quiconque se rappelle cequ'était, ily a trente ans,lacondition desouvriers deschamps etde laville etce qu'elle était devenue àla fin de l'Empire, nepeut nierque l'Empereur n'aitaccompli unevéritable révolution économique au profit destravailleurs.

» *** Louis Napoléon nes'intéressa passeulement auniveau devie des Français, ils'intéressa àleur cadre devie. Illustration laplus spectaculaire deson action, exemple donnéaureste dupays, latransformation deParis dont il va s'occuper personnellement.

Ildonnera l'impulsion politique,présidera àla conception générale de l'opération, suivrajouraprès jourlesétapes delaréalisation, surveillera,activera,houspillera, balayeraun à un tous lesobstacles. Afin demanifester àtous sonengagement, desedonner lemoyen detout contrôler, etde neperdre aucun détail del'objectif immense qu'ils'est fixé,Louis Napoléon faitinstaller etconservera enpermanence dansson bureau unplan delacapitale oùsont dessinés lesrues, lesavenues, lesplaces etles squares enprojet. Il ya bien desraisons àcette implication totaledel'empereur dansl'entreprise.

Lapremière estd'ordre psychologique.

LouisNapoléon estunhomme concret.

Lesaffaires del'État, quiseprésentent souventàlui sous laforme dedossiers abstraits, neluiapportent pasque dessatisfactions, d'autantquel'expérience s'est chargée deluiapprendre ladistance quisépare l'ordredonné desconditions deson exécution.

Enrevanche la transformation deParis estunimmense chantierquisedéroule soussesyeux.

Ilpeut voir,toucher, mesurer les progrès réalisés jouraprès jour,sachant qu'ilenest leplus haut responsable. Le souci deprestige n'estsûrement pasabsent.

LouisNapoléon veutunecapitale àl'échelle delagloire etdu rayonnement qu'ilespère pourlaFrance.

Ilsouhaite queParis devienne lamétropole del'Europe et,pourquoi pas, laplus belle villedumonde. Il ya aussi unevolonté decohérence.

Enfaisant deParis lecoeur duréseau ferroviaire, leparti aété pris d'accroître lafonction decoordination delacapitale avectoutes lesadaptations quiendécoulent.

C'est particulièrement évidentsurleplan deséchanges commerciaux :les gares sontcomme denouvelles portespar lesquelles passerontlesmarchandises.

Ilfaut donc delarges voiespourpermettre àcelles-ci decirculer sans difficultés.

Quantauxpassagers, LouisNapoléon segarde deles oublier: « La transformation deParis, déclare-t-il, estlecomplément nécessaired'unréseau dechemins defer dont je veux couvrir laFrance etqui, enuntemps donné etprochain, sesouderont auxchemins defer étrangers.

Que deviendront cesflots devoyageurs jetésdans uneville quin'est paspercée envue deles recevoir? Oùseront les voitures pourlesdistribuer danslesdivers quartiers etles hôtels pourlesloger? » Autre avantage attendu:lesgrands travaux àaccomplir donneront dutravail etpermettront d'assurerleplein emploi. Dernière motivation, peut-êtrelaplus déterminante, LouisNapoléon aconscience ducaractère inéluctable du mouvement d'urbanisation liéau développement industriel.Lesvilles vontaccueillir unepopulation deplus en plus importante.

Ilfaut qu'elles puissent s'yadapter, etrester enmesure d'offriràla fois dequoi héberger, de quoi circuler etde quoi vivre dignement, etmême agréablement. Le pronostic esttout àfait exact.

Entre1846et1866, lapopulation urbainepassera enFrance duquart aux trois septièmes delapopulation totaleet,de quatre, lenombre desvilles deplus decent mille habitants s'élèvera jusqu'àhuit. En fait, toutes lesagglomérations, àun titre ouàun autre, participent aumouvement. Bien sûr,lesvilles duNord croissent aurythme dudéveloppement industriel:lapopulation deRoubaix vaainsi tripler sousl'Empire.

LilleetRouen serontprofondément transformées. Au Sud, lemouvement, pourn'être pasaussi spectaculaire, n'enexiste pasmoins: Bordeaux, parexemple, passe decent trente milleàdeux centmille habitants.

Quedetransformations àMarseille! S'yédifient tourà tour labasilique Notre-Dame-de-la-Garde, lacathédrale Sainte-Marie-Majeure, lePalais deJustice, laBourse, la Préfecture; degrandes percées—comme larue Impériale, aujourd'hui ruedelaRépublique —viennent bouleverser lepaysage urbainet,parallèlement, estcréé àla Joliette cequi deviendra leport moderne.

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