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Salvi, Nicola

Publié le 07/04/2015

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Salvi, Nicola (Rome 1697-1751). Architecte italien. Elève et collaborateur (avec Vanvitelli) de l'architecte romain Canevari (chapelle Saint-Jean dans la cathédrale de Lisbonne). En 1732, Salvi gagne le concours pour la réalisation de la fontaine de Trévi avec un projet qui constitue l'une des dernières réalisations du baroque romain et qui prône la grandeur et la magnificence. La fontaine de Trévi (1732), se situant dans la tradition des fontaines baroques, représente la synthèse réussie entre sculpture, architecture et éléments naturels. Le thème choisi, la mutation constante des choses, est exquisément baroque et convient fort bien à une architecture d'eau. 

 

 

Sangallo, Giuliano da, Giuliano Giamberti, dit (Florence 1445 env.-1516). Architecte, ingénieur militaire, sculpteur et graveur italien. C'est une figure de premier plan en raison de son intense activité créative et de sa participation érudite aux problèmes culturels de son époque. Il apportera une contribution fondamentale à l'élaboration des formes architecturales du début du XVIe siècle. Sa carrière commence en 1480: comme expert d'architecture militaire, il travaille aux forteresses d'Ostie, de Nettuno, d'Arezzo et de Sansepolcro. Le résultat de ses études des monuments antiques est la villa Médicis de Poggio a Caiano, qui crée un nouveau type de villa Renaissance. Il apporte une remarquable contribution à la recherche sur les édifices à plan central, avec l'harmonieuse solution de la croix grecque dans l'église Santa Maria delle Carceri à Prato (commencée en 1485). Il participe aux plus importantes réalisations du début du XVIe, de la construction de Saint-Pierre de Rome au concours pour la façade de San Lorenzo à Florence (qui sera remporté par Michel-Ange).

 

 

Sansovino, Jacopo Tatti, dit (Florence 1486-Venise 1570). Architecte et sculpteur italien. Le Bacchus (Florence, Mus. nat. du Bargello) et l'Apôtre saint Jacques (Florence, cathédrale) marquent ses débuts comme sculpteur. En 1527, après le sac de Rome, il se réfugie à Venise où il devient "proto delle Procuratie de supra" en 1529 et exécute le maître-autel de la Scuola di San Marco (1533 env.), la nouvelle Scuola della Misericordia (à partir de 1532), l'église San Francesco della Vigna (à partir de 1534) et le palais Corner dans le quartier San Maurizio (à partir de 1533). En 1537, il est chargé de construire les principaux édifices du réaménagement de la place Saint-Marc: la bibliothèque de Saint-Marc, la Monnaie, la logetta du campanile, qui témoignent d'un équilibre entre classicisme et tradition vénitienne à travers une savante conception toute théâtrale de l'espace urbain. Un autre de ses chefs-d'œuvre est la villa Garzoni à Pontecasale (commencée en 1540 env.), sans oublier la Scala d'Oro du Palais des Doges, également à Venise.

 

 

Sartorio, Giulio Aristide (Rome 1860-1932). Peintre italien. C'est un personnage-clé de la culture figurative de la dernière décennie du XIXe, entre symbolisme et classicisme, faisant évoluer le goût préraphaélite vers une sensibilité néo-michélangélesque et néo-hellénistique. Aux paysages archaïques et aux nus héroïques du mythe méditerranéen (La Gorgone et les héros, 1895-99, Rome, Gal. nat. d'Art moderne), il mêle la connaissance du paysagisme anglais. Son œuvre constitue un point de référence fondamental pour le classicisme italien.

 

 

Sassetta, Stefano di Giovanni di Consolo da Cortona, dit (Cortone? 1400 env.-Sienne 1450). Peintre italien. On ignore sa formation, mais elle est liée aux grandes sources de la peinture siennoise du début du XIVe, de Simone Martini à Ambrogio et Pietro Lorenzetti, mise au goût du jour par ses contacts avec les orientations du gothique international et avec la nouvelle culture florentine de la perspective et du naturalisme. Sa première œuvre connue est le polyptyque de la Corporation des lainiers (1423-26), suivi du polyptyque de la Madone de la neige (1430-32), du polyptyque de Cortone (1433 env.) et du grand retable à deux faces de Borgo Sepolcro (1437-44). Toutes ces œuvres, à l'exception de la dernière, sont à présent démembrées et dispersées entre différents musées. C'est le principal peintre siennois de son siècle et un interprète extrêmement sensible de la culture du début du XVe siècle, dans laquelle les nuances de la description et la tendre humanité du gothique tardif se fondent avec les nouvelles règles de la perspective.

 

 

Schiavone, Andrea Meldolla, dit (Zadar 1518 env.-Venise 1563). Peintre et graveur italien. Formé dans l'entourage de Titien, il est un des premiers à Venise à accueillir et à développer avec une grande originalité les nouveautés de la culture figurative toscane et romaine. L'influence de celles-ci se distingue clairement autant dans ses gravures que dans ses tableaux: Pietà (Dresde, Pin.), Jugement de Midas (Londres, Hampton Court), Adoration des mages (Milan, Pin. Ambrosienne), qui dénotent une tendance de plus en plus résolue à transposer la représentation dans une texture de couleurs bidimensionnelle, réduisant les plans en profondeur avec des effets de fondus délicats. Probablement en raison de l'hostilité de certains secteurs de la culture figurative dans la lagune, l'artiste s'est tourné vers un style plus traditionnel. Ses nombreuses décorations à fresque pour des palais vénitiens et des villas de l'intérieur des terres ont à présent disparu. Pour témoigner de l'activité de Schiavone, il reste, outre les trois fonds peints en 1556 pour le plafond de la bibliothèque de Saint-Marc, quelques toiles de haute qualité qui témoignent d'une interprétation originale de thèmes chers à Titien: Annonciation, Adoration des bergers et Adoration des mages de la tribune des chantres de Santa Maria del Carmine à Venise, Ange de l'Annonciation et Vierge de l'Annonciation des volets d'orgue de l'église San Pietro à Belluno.

 

 

Schiele, Egon (Tulln 1890-Vienne 1918). Peintre autrichien. Etudiant à l'Académie de Vienne, il suscite l'admiration de Klimt, qui lui procure de nombreuses commandes. Mais son art, dramatique et populiste, est inconciliable avec les prémices esthétisantes de la culture de la Sécession. Attentif à la leçon des expressionnistes, il se tourne bien vite vers des représentations de la réalité crue de l'homme, saisi dans son conflit exacerbé entre la vie et la mort. Des tableaux comme le Portrait de Poldi Lodzinsky (Winnipeg, Art Gall.), l'Autoportrait aux doigts écartés (Vienne, Historisches Mus.), le Prophète (New York, Marlborough-Gerson Gall.) ou l'Etreinte (1917, Vienne, Österreichische Gal.), tout en reprenant le point de vue frontal des œuvres de Klimt, réduisent l'espace à une sorte de vide tragique. Plus qu'à la couleur, Schiele confie le soin d'exprimer son angoisse à un trait coupant d'une netteté toute gothique - particulièrement efficace dans ses innombrables aquarelles et dessins d'une tension hallucinée - et à une monumentalité inspirée par Hodler. En 1918, une grande exposition dans l'édifice de la Sécession à Vienne lui assure, à la veille de sa mort, un succès tardif.

 

 

Schinkel, Karl Friedrich (Neuruppin 1781-Berlin 1841). Architecte allemand. Elève de Freidrich Gilly, il se consacre tout d'abord à la peinture et à la scénographie. En 1803, il fait un voyage en Italie, et en 1816-17, construit à Berlin sa première œuvre importante, la Neue Wache, une masse cubique rappelant le rationalisme de Ledoux, précédée d'une sévère colonnade dorique. Un néoclassicisme mesuré caractérise également la Schauspielhaus (1818-21) et l'Altes Museum (1822-28), tandis que dans la Werderkirche (1824), il a recours au néogothique. En 1826, il travaille à Postdam pour le prince héritier, le futur Frédéric Guillaume IV, et construit la résidence de Charlottenhof qui trahit l'influence esthétique du style pittoresque, découvert lors d'un voyage en Angleterre.

 

 

Schlüter, Andreas (Dantzig ou Hambourg 1664 env.-Saint-Pétersbourg 1714). Sculpteur et architecte allemand. On sait peu de ses débuts, qui ont lieu à Dantzig et à Varsovie. Il est probable qu'il fait un voyage en Italie, où il admire les architectures du Bernin (1695-96). A la même époque, il s'installe à Berlin, devenant rapidement l'un des protagonistes de l'architecture officielle dans la Prusse de Frédéric II. Schlüter utilise des éléments d'inspiration classique (château de Charlottenburg  vers 1695, palais royal de Berlin et tour de la Monnaie). En tant que sculpteur, il est l'auteur d'une statue équestre du prince-électeur Frédéric Guillaume, l'un des chefs-d'œuvre de l'art baroque des monuments équestres en Allemagne.

 

 

Schongauer, Martin (Colmar 1453-Breisach 1491). Peintre et graveur allemand. Il se forme à Colmar dans un milieu fortement influencé par les Flamands, se perfectionnant grâce aux voyages qu'il fait en Bourgogne et aux Pays-Bas, où il étudie les œuvres de Roger Van der Weyden. Celles-ci l'amèneront à dépasser la gestualité accentuée du gothique tardif au profit d'une répartition des personnages en perspective: Vierge au buisson de roses (1473, Colmar, église Saint-Martin), Adoration de l'Enfant (Berlin, Staatl. Mus.), Sainte famille (Vienne, Kunsthistorisches Mus.), Vierge dans un intérieur (Bâle, Kunstmus.), Sainte Famille (Munich, Alte Pin). De son activité de peintre à fresque, il ne reste que le Jugement dernier (1489-91) de Saint-Etienne à Breisach. Mais c'est surtout à travers les gravures que s'explique la grande influence que Schongauer eut sur la culture figurative de son époque: ses 116 gravures sur cuivre (Episodes de la vie de la Vierge) présentent un trait particulièrement pur et de larges masses claires définies par des lignes de contour plus que par le clair-obscur. Ses œuvres se diffuseront dans toute l'Europe, seront imitées dans maints ateliers et on sait qu'elles seront fondamentales pour le jeune Dürer.

 

 

Sebastiano del Piombo, Sebastiano Luciani, dit (Venise 1485 env.-Rome 1547). Peintre italien. Après un apprentissage auprès de Giovanni Bellini, dont l'influence se retrouve dans la Vierge à l'Enfant et deux saints (1504-05, Venise, Gal. de l'Académie), il subit l'influence de Giorgione. Il adopte clairement la recherche d'effets picturaux fondus du maître, non sans manifester déjà une tendance à la monumentalité de la composition. C'est de cette époque que datent, entre autres, les volets d'orgue de San Bartolomeo à Venise (1508 env.) et le retable de San Giovanni Cristosomo, également à Venise (1510). S'étant installé à Rome en 1511, il décore une salle de la Farnésine de représentations tirées des Métamorphoses d'Ovide. Parmi les chefs-d'œuvre de cette période romaine, citons les Pietà (Viterbe, Mus. municipal, 1516 env.; Saint-Pétersbourg, Ermitage, 1516) et la décoration de la chapelle Borgherini de San Pietro in Montorio. Il a laissé d'importants portraits, qui attestent son indépendance à l'égard de Michel-Ange et de Raphaël; rappelons en particulier le Portrait du cardinal Sauli (Washington, National Gall.) et celui de Clément VII (1526, Naples, Mus. de Capodimonte).

 

 

Segantini, Giovanni (Arco, Trente, 1858-Schafberg, Engadine, 1899). Peintre italien. A l'Académie de Brera il assimile l'expérience du naturalisme lombard. S'étant retiré en Brianza, à Pusiano (1881-86), il approfondit sa recherche naturaliste (Retour au bercail, 1882, Galliate, coll. particulière). Il adopte la technique du divisionnisme après un séjour à Savognini, dans les Grisons (1886-94), où il peint certaines de ses œuvres les plus importantes: la seconde version de l'Ave Maria en barque (1886, Saint-Gall, coll. Fischbacher), Les deux mères (1889, Milan, Gal. d'Art moderne), Le Fruit de l'amour (1889, Leipzig, Museum der Bildenden Kunst) et L'Ange de la vie (1804, Milan, Gal. municipale d'Art moderne), annonçant son intérêt pour l'allégorie et le symbolisme, et empreintes d'un spiritualisme issu du décadentisme. En 1894, un désir de méditation solitaire l'amène à travailler dans les montagnes, sur le Maloja en Engadine, et en hiver à Soglio, dans la Val Bregaglia. C'est de cette période que datent La Récolte du foin (1890, Saint-Moritz, mus. Segantini; sujet repris en 1898)et le Triptyque des Alpes: la nature, la vie, la mort (1896-99, Saint-Moritz, mus. Segantini), des œuvres dans lesquelles la technique divisionniste est utilisée de façon irrégulière dans le but d'accentuer la densité de la surface de la couleur; la composante symboliste s'approfondit, chargeant la vision de significations religieuses.

 

 

Selva, Giovanni Antonio (Venise 1753-1819). Architecte italien. Ami de Canova, il accompagne celui-ci dans ses voyages à Pompéi, Paestum et Rome (1779-80) et, à sa demande, poursuit jusqu'à Paris et Londres (1780-83). Selva est fort actif en Vénétie, mettant à profit sa vaste connaissance du goût néoclassique international et en particulier des architectures d'intérieurs des frères Adams. Parmi ses réalisations les plus importantes, le théâtre de la Fenice à Venise (1790-92) et la villa Manfrin à Sant'Artemio (Trévise), avec des pavillons disséminés dans le parc (1783).

 

 

Serlio, Sebastiano (Bologne 1475-Fontainebleau 1554/55). Architecte italien et auteur de traités. Il réalise tout d'abord des décors, puis exécute des travaux de construction et de charpenterie; s'étant installé à Rome en 1515, il entre en contact avec la culture architecturale du milieu de Bramante et de Raphaël. En 1527, il se rend à Venise, où il restera jusqu'en 1539, y publiant une partie de son traité d'architecture. Nommé par François Ier architecte en chef de Fontainebleau (1541), il passe en France le reste de sa vie, continuant à publier dans un ordre non systématique d'autres parties de son traité (1540-51). Son importance n'est pas tant due à ses rares réalisations architecturales (château d'Ancy-le-Franc, 1543-45) qu'à l'extraordinaire apport d'idées que constitue son traité, diffusé dans toute l'Europe. Il s'agit d'une véritable mine d'indications et d'exemples architecturaux (comme la fenêtre à trois ouvertures qui lui doit son nom, "serliana"), qui seront largement mis à profit par les architectes maniéristes.

 

 

SEURAT, GEORGES

 

 

Signac, Paul (Paris 1863-1935). Peintre français. En 1884 il est, avec Seurat et Redon, l'un des les fondateurs de la Société des Artistes Indépendants: avec Seurat, il conduit les recherches qui déboucheront sur la théorie divisionniste. Entre 1887 et 1895 il peint ses meilleurs œuvres, fidèles à l'esprit scientifique de Seurat; à la mort de celui-ci en 1891, il se trouve à la tête du groupe néo-impressionniste. Dans les dernières années de sa vie, il s'abandonne davantage aux sensations pures, utilisant la couleur dans un sens nettement expressionniste (Marseille, bateaux de pêche, 1907, Saint-Tropez, Musée de l'Annonciade). Ses recherches constituent les prémices du fauvisme.

 

 

Signorelli, Luca (Cortone 1445 env.-1523). Peintre italien. Elève de Piero della Francesca, il s'intéresse également à Pollaiolo. Cette phase de jeunesse se conclut avec sa participation à la décoration de la chapelle Sixtine (Testament et Mort de Moïse). De retour dans sa ville natale, il s'affirme avec une série de chefs-d'œuvre comme le Retable Vagnucci (1484, Pérouse, Gal. nat.) et la Sainte Famille (Florence, Offices). Sa recherche de compositions complexes débouchera tout naturellement sur les grandioses cycles de fresques de Mont-Olivet Majeur (Episodes de la vie de saint Benoît, 1497-98) et surtout de la chapelle Brizio dans la cathédrale d'Orvieto (Scènes de la vie de l'Antéchrist, Résurrection de la chair, Damnés, Bienheureux, Avènement du Paradis, Enfer, 1499-1502). Le style de Signorelli est le résultat de sa réflexion sur le dynamisme florentin des lignes et les espaces calmes et lumineux de Piero della Francesca, soulignée par l'exaltation sculpturale du corps humain dans des compositions sévères et dramatiques.

 

 

Signorini, Telemaco (Florence 1835-1901). Peintre italien. Sa culture et son intelligence critique en font un personnage important parmi les macchiaioli, et il est l'auteur de nombreux essais en faveur de ce groupe. Au cours des fréquents séjours qu'il fait à Paris, il rencontre et apprécie les artistes français, en particulier Degas. Il se confronte à des thèmes de contestation sociale (La Salle des aliénées, 1865, Venise, Ca' Pesaro). Mais ses meilleurs œuvres sont, en raison de leur luminosité et de leurs riches accords de couleurs, celles qui reprennent la réalité avec immédiateté (Novembre, 1870, Rome, Gal. d'Art moderne; La Place de Settignano, Crema, coll. Stramezzi; Montmartre, 1881, Florence, Gal. d'Art moderne). Sa production d'eaux-fortes est également importante.

 

 

Sisley, Alfred (Paris 1839-Moret-sur-Loing 1899). Peintre français. Après des débuts dominés par l'influence de Corot et de Daubigny, il s'oriente vers la peinture en plein air, se donnant tout particulièrement pour maître Monet et participant dès 1874 aux expositions des impressionnistes. A la tradition de la peinture anglaise, il emprunte des tons luministes qui constituent dans le panorama multiforme de l'impressionnisme sa marque stylistique personnelle: l'atmosphère française atténue son intellectualisme névrotique, le poussant à un réalisme plus mesuré. Et en effet, chronologiquement, le travail de Sisley progresse depuis des couleurs raréfiées et glaciales, des gris, des bleus, des verts très pâles (Inondation à Pont-Marly, 1876, Paris, Mus. du Jeu de Paume) vers une manière faite de coups de pinceaux lourds et désordonnés, qui tachent plus dramatiquement la toile d'oranges ou de violets intenses (Eglise de Moret, 1893, Rouen, Mus. des Beaux-Arts).

 

 

Sluter, Claus (Haarlem 1340 env.-Dijon 1405-06). Sculpteur flamand. Parmi ses premières œuvres connues, on trouve les statues grandeur nature du portail de la chartreuse de Champmol, qui attestent une conception monumentale et naturaliste innovatrice. D'une énorme croix, il reste toujours à Champmol un pilier hexagonal avec six figures de prophètes exaltant la Passion du Christ (cette œuvre est connue sous le nom de Calvaire, Puits de Moïse ou Puits des prophètes), qui atteste de sa révolutionnaire conception plastique, basée sur la volumétrie pleine et la structure monumentale. Le dernier chef-d'œuvre de Sluter, d'un grand réalisme, est la Procession des pleurants pour le tombeau de Philippe de Bourgogne (Dijon, Mus.)

 

 

Sommaruga, Giuseppe (Milan 1867-1917). Architecte italien. Elève de Boito à l'Académie de Brera, il s'éloigne bien vite de l'enseignement de son maître pour se tourner vers le style Liberty et floral, et plus généralement vers la poétique de l'art nouveau. Son œuvre se distingue de celle des maîtres de l'école viennoise par une matérialité plus lourde des surfaces, où sur une maçonnerie rugueuse vient se greffer une décoration vigoureusement dramatique. Bien qu'appartenant à une culture architecturale encore fortement provinciale et liée aux canons du XIXe siècle, Sommaruga parvient à un résultat d'une grande fermeté expressive avec le palais Castiglioni sur le Corso Venezia à Milan (1903).

Parmi ses nombreux palais et villas (souvent détruits), mentionnons la villa Romeo, l'actuelle clinique Colombus à Milan (1912-14), et l'ensemble hôtelier de l'hôtel Tre Croci à Campo dei Fiori, près de Varèse (1908-12).

 

 

Soufflot, Jacques-Germain (Irancy, Auxerre, 1713-Paris 1780). Architecte français. Sa formation se déroule principalement en Italie et à Rome (1731-38). A Lyon, où il s'installe ensuite, il réalise de nombreux édifices, dont le grand hôpital sur les rives du Rhône (Hôtel-Dieu, 1740-52), la nouvelle Loge du Change (1747-50), le théâtre, des demeures et des palais. En 1750, au cours d'un nouveau séjour en Italie, il mesure et dessine les reliefs des temples de Paestum, mettant à la mode le style dorique de ces monuments. En 1755, il est nommé contrôleur des bâtiments du roi pour le département de Paris et directeur des travaux du palais du Louvre. En 1757, il entreprend la construction de l'église Sainte-Geneviève, qui deviendra l'un des symboles du néoclassicisme.

 

 

Spanzotti, Gian Martino (? 1450 env.-Turin 1528). Peintre italien actif dans le Piémont). Sa présence est attestée à Casale en 1480, puis de 1481 à 1498 à Vercelli où il dirige un atelier florissant. Ses œuvres de jeunesse témoignent d'une formation liée au style bolonais de Cossa, avec des échos de la luminosité et des partitions géométriques de Piero della Francesca (Madone Tucker, Turin, Mus. municipal; Madone au chat, Philadelphie, J.G. Johnson Art Coll.; Saints et saintes, Turin, Gal. Sabauda). Dans les fresques représentant les Episodes de la vie du Christ à Ivrea (ancienne église San Bernardino), son langage s'adoucit et s'humanise et ses couleurs s'enrichissent. En 1486, il travaille comme sculpteur sur bois au Sacro Monte de Varallo. A partir de 1511, à Turin, il est en rapport avec le duc de Savoie, et en 1513, il acquiert la citoyenneté turinoise: sa dernière œuvre est la fresque représentant l'Aumône de saint Antonin Pierozzi (Turin, San Domenico), postérieure à 1523. Spanzotti a eu un rôle fondamental pour l'affirmation dans le Piémont du style Renaissance.

 

 

Spezza, Andrea (mort à Prague en 1628). Architecte d'origine italienne. Descendant d'une famille de sculpteurs et d'architectes d'origine italienne. On lui doit l'agrandissement et la décoration du château d'Oldenburg. A Prague, il projette le palais Wallenstein (1623-30), ensuite construit par l'Italien G.B. Marini et qui atteste l'arrivée du baroque d'inspiration italienne dans cette ville de Bohême. Enfin il est à Walditz, où il construit la chartreuse (1627).

 

 

Spilliaert, Léon (Ostende 1881-Bruzelles 1946). Peintre belge. Après des études à l'Académie de Bruges, il travaille comme illustrateur chez l'éditeur Deman (1902), qui lui fait connaître les écrivains Van Rysselberghe, Verhaeren et Maeterlinck, qui auront une grande influence sur l'élaboration de son style symboliste (Clair de lune et lumières, 1909, Paris, Musée d'Orsay), soutenu par une faculté d'imagination innée et un sentiment d'inquiétude constant. La peinture de Spilliaert, qui a une préférence pour les techniques de l'aquarelle, de la gouache, du pastel et des crayons de couleur, engendre des formes monumentales intégrées dans des compositions rigoureusement géométriques, qui rapprochent cet artiste des tendances symbolistes et de Munch.

 

 

Steen, Jan Havickszoon (Leyde 1626-1679). Peintre hollandais. Il trahit l'influence de Van Goyen, dont il épouse la fille, et, à travers les estampes, connaît en outre la peinture vénitienne du XVIe siècle. En 1649, il s'installe à La Haye et plus tard à Delft où il ouvre une brasserie; de 1661 à 1670, il est à Haarlem, où il peint ses meilleures œuvres. Sa production est immense: on lui attribue près de sept cents tableaux, exécutés sans l'aide d'un atelier. Célèbre dès sa jeunesse, il traite de façon géniale tous les genres de l'époque, y compris les sujets religieux, mythologiques et allégoriques, révélant des qualités de narrateur brillant, en particulier dans les scènes de genre, parfois inspirées par des représentations de théâtre: l'Arracheur de dents (1651, La Haye, Mus.), La Malade et La Fête de Saint Nicolas (Amsterdam, Rijksmus.), La Fête à l'auberge (1674, Paris, Louvre), Le Monde à l'envers (Vienne, Kunsthistorisches Mus.), La Courtisane endormie et La Prière avant le repas (Londres, National Gall.). La peinture de Steen est caractérisée par une observation minutieuse de la vie du peuple hollandais, tour à tour ironique, moraliste, amusée et émue.

 

 

Stoss, Veit (Horb, Suède, 1437/47-Nuremberg 1533). Sculpteur, peintre et graveur allemand. Représentant du gothique tardif dans la période de transition avec la Renaissance, il abandonne après son retour à Nuremberg, en 1496, le linéarisme tourmenté et l'expressionnisme exaspéré qui avaient caractérisé son activité artistique à Cracovie: il transforme les élans lyriques et dramatiques, recherchant des compositions plus calmes et ordonnées, comme dans le grand autel (1520-23) exécuté pour l'église des Carmélites à Nuremberg, à présent dans la cathédrale de Bamberg.

 

 

Strozzi, Bernardo (Gênes 1581-Venise 1644). Peintre italien. Entré dans l'ordre des Capucins à Gênes, il se consacre à la peinture religieuse (Saint François, Gênes, Palazzo Bianco). Sorti de l'ordre en 1608 pour subvenir financièrement aux besoins de sa famille, il occupe la charge d'ingénieur du port (1614-21) tout en exécutant un grand nombre de peintures sur toile et de fresques (palais Carpeneto, 1623-25, Sampierdarena). A Venise à partir de 1630, il reçoit d'importantes commandes officielles (Portrait du doge Francesco Erizzo, 1631, Vienne, Kunsthistorisches Mus.). La formation génoise de Strozzi sera influencée de façon déterminante tant par la connaissance des artistes caravagesques, auxquels il emprunte la pureté du récit et le relief vigoureux, que par l'exubérance des couleurs de Rubens (présent à Gênes en 1606-08 et en 1620). Dans sa période vénitienne, son style s'enrichira de tons argentés et d'un rendu précieux de la matière (Christ à la monnaie, Florence, Offices; Aumône de saint Laurent, Venise, San Niccolò dei Tolentini), pleinement réalisés dans ses portraits sobres et humains (Chevalier de Malte, Milan, Brera; A. Grimani, Washington, Nat. Gall.). La critique a depuis peu redécouvert sa production de natures mortes.

 

 

Stück, Franz von (Tettenweiss 1863-Munich 1928). Peintre et sculpteur allemand. Il collabore comme illustrateur aux revues Fliegende Blätter et Jugend. En 1899, il expose avec succès au Glaspalast trois toiles, dont La Femme-serpent (Londres, Piccadilly Gal.), qui témoignent de son penchant pour des sujets allégoriques et visionnaires. Un érotisme symbolique et une veine plus ironique caractérisent des œuvres ultérieures comme la Salomé (1906, Munich, Stadt. Gal.). Dès 1892, il participe à la fondation de la Gegenverein zur Künstlergenossenschaft (Contre-union pour une association d'artistes). A partir de 1895, il enseigne à l'Académie: parmi ses élèves, rappelons Klee et Kandinsky.

 

 

Suger de Saint-Denis (Saint-Denis 1081-1151), Abbé, historien et homme de lettres français. Conseiller du roi Louis VI le Gros, il assure la régence lorsque Louis VII partira en croisade (1147-49), et à partir de 1136, fait reconstruire la célèbre abbaye clunisienne de Saint-Denis, dont il est recteur. Ses idées sur la valeur de la lumière en architecture (y compris à travers la fonction des vitraux) et ses innovations dans les domaines de la structure et de l'iconographie, dont témoigne son écrit Liber de rebus in administratione sua gestis, seront fondamentales pour le développement de l'architecture gothique en France.

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