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Territoire fractionné et étendu, l'Indonésie est le premier État musulman du monde et pèse d'un grand poids démographique en Asie du Sud-Est.

Publié le 01/11/2013

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Territoire fractionné et étendu, l'Indonésie est le premier État musulman du monde et pèse d'un grand poids démographique en Asie du Sud-Est. Grâce au peuplement précoce de l'archipel, à l'influence successive de l'hindouisme, du bouddhisme, puis de l'isl?m, les traces des civilisations passées demeurent vivaces. Le décollage économique, fondé sur les hydrocarbures et sur la « transmigration « autoritaire des Javanais vers les espaces vides, s'opère dans le cadre d'un pouvoir militaire fort. L'Indonésie est un État insulaire de l'Asie du Sud-Est compris entre la péninsule Malaise, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l'Australie. Constituant le plus grand archipel du monde, l'Indonésie s'étend sur 5 000 km d'ouest en est, sur 2 000 km du nord au sud, et comprend quelque 13 600 îles de toutes tailles ; environ 6 000 d'entre elles sont habitées, mais les cinq plus grandes totalisent plus de 90 % de la superficie et de la population de l'archipel : Kalimantan (Bornéo), 550 200 km2 ; Sumatra, 473 606 km 2 ; Irian Jaya, 412 781 km2 ; Sulawesi (Célèbes), 189 000 km 2 ; Java (et Madura), 132 064 km2. Le président de la République est chef de l'État et du gouvernement, le régime reposant essentiellement sur l'armée de terre. Outre le parti du président (le Golkar), il existe une opposition officielle. Géographie Les conditions naturelles. Les îles indonésiennes sont très montagneuses et volcaniques : parmi plus de 600 volcans, dont une centaine encore en activité, une vingtaine dépassent 3 000 m d'altitude. Cette structure procède de mouvements de compression exercés depuis l'ère tertiaire par la masse continentale asiatique, qui s'achève ici par la plate-forme de la Sonde, d'une part, et par la masse australienne et la plate-forme de Sahoul, d'autre part. Les structures plissées dominent cependant, tandis que les plaines étendues sont rares : plaine orientale de Sumatra, plaines septentrionales de Java, plaines méridionales de Kalimantan. Entièrement situé dans la zone équatoriale, l'archipel connaît un climat aux températures toujours élevées (moyenne de 25 o C à 27 o C) et aux pluies très abondantes (de 1,5 m par an en moyenne à Sumatra à 6,9 m dans les montagnes du centre de Java). Les régimes sont néanmoins variés : selon l'exposition aux alizés s'opposent les régions de la bande équatoriale, toujours humides, et les régions moins équatoriales de l'hémisphère sud, qui comportent une saison sèche. Les formations végétales rendent compte de ce contraste : la grande forêt ombrophile occupe encore largement les premières, tandis que les autres sont couvertes de savanes et de forêts claires. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bornéo Java Sonde (archipel de la) Sumatra Les livres Sumatra - le lac Toba, page 4949, volume 9 Terre - Bali (Indonésie), page 5141, volume 9 Indonésie - inondations à Java, page 2506, volume 5 Les aspects humains. La grande étendue de l'archipel et les nombreuses migrations qu'il a connues valent à l'Indonésie un peuplement extrêmement hétéroclite, relevant des familles protomalaises, deutéromalaises, papoues, etc. Plusieurs peuples jouent un rôle important : à Sumatra, les Atchinais (au nord), les Bataks et les Minangkabaus (au centre) ; à Java, les Javanais, qui dominent le Centre et l'Est, et les Soundanais à l'ouest ; dans le sud des Célèbes et de Bornéo, les Bugis. Facteur d'unification entre les divers groupements humains, le bahasa indonesia est la langue nationale depuis 1939, mais plus de deux cents langues et dialectes ont toujours cours. Malgré la politique de régulation des naissances, le pays connaît une croissance démographique très forte (de l'ordre de 1,5 % par an). La population y est cependant très inégalement répartie entre les différentes îles. L'isl?m est la religion majoritaire : elle rassemble près des neuf dixièmes des habitants, ce qui fait de l'Indonésie le premier pays musulman du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bornéo Célèbes malais Sumatra Les livres Sumatra - habitat traditionnel des Bataks, page 4949, volume 9 Indonésie - procession de porteuses d'offrandes, à Bali, page 2506, volume 5 Indonésie - prière du vendredi, page 2507, volume 5 La vie économique. L'Indonésie est un des pays de l'espace Asie-Pacifique où la croissance est la plus forte et où les investissements étrangers, occidentaux mais aussi asiatiques, sont les plus nombreux (plus de 60 millions de dollars entre 1993 et 1995). Elle demeure cependant en grande partie rurale. Le secteur agricole se partage entre les cultures vivrières pratiquées sur des terres irriguées (riz essentiellement), sur des terres sèches ou sur des brûlis avec intervalles de jachère (ladang), et les cultures commerciales, qui le sont dans le cadre soit de grandes exploitations, privées ou nationalisées, soit de petites exploitations individuelles. L'Indonésie est ainsi un des premiers producteurs mondiaux de caoutchouc naturel, de coprah et de café. Son potentiel forestier est également considérable, et le bois est largement exporté. Mais sa principale richesse lui vient de ses ressources en hydrocarbures (charbon, pétrole, exploité surtout dans le centre de Sumatra, gaz naturel de Bangka), qui alimentent de lucratives exportations, et du secteur minier (étain, bauxite, cuivre, nickel). Le pays peut ainsi financer son effort d'industrialisation, qui repose essentiellement sur le textile, la pétrochimie, les constructions navales et automobiles, l'aéronautique et l'électronique. Il commence à opérer des délocalisations dans d'autres pays d'Asie. L'Indonésie est en outre une des destinations touristiques majeures du continent. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bangka ladang nouveaux pays industriels - Des économies vulnérables Sumatra Les livres Indonésie - rizière à Bali, page 2509, volume 5 Indonésie - les salines de Madura, dans l'est de Java, page 2509, volume 5 Indonésie - exploitation pétrolière à Kalimantan, page 2509, volume 5 Indonésie - plantation d'hévéas dans le nord, page 2509, volume 5 pétrole - une plate-forme pétrolière près de Bornéo, en Indonésie, page 3837, volume 7 L'organisation de l'espace. Elle est marquée par de grandes disparités dues aux dimensions considérables de l'archipel et à son émiettement. En outre, le relief accidenté des îles indonésiennes, la superficie couverte par la forêt (qui occupe encore près des deux tiers du territoire, malgré les défrichements) de même que l'hétérogénéité du peuplement créent les conditions d'un cloisonnement régional auquel il est difficile de remédier. La population est concentrée, pour plus de la moitié, sur la seule île de Java (plus de 900 habitants au km 2, l'une des plus fortes densités du monde), tandis que Sumatra, Kalimantan ou Irian Jaya ont moins de 50 habitants au km2 ; aussi l'émigration javanaise - « transmigration « - reste-t-elle le leitmotiv gouvernemental de l'organisation de l'espace indonésien. Les villes sont surtout situées en bordure du littoral, pour faciliter les communications, et Java en porte le réseau le plus dense avec, en particulier, la capitale Djakarta (ou Jakarta). Quatre autres grandes agglomérations font aussi figure de métropole : Surabaya, Bandung, Semarang, toutes trois situées à Java, et Medan à Sumatra. L'île de Batam, proche de Singapour, est l'objet d'un plan d'industrialisation fondé notamment sur les technologies de pointe mais aussi sur le tourisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bandung Bornéo Djakarta Irian Jaya Java Semarang Sumatra Surabaya Les livres Java, page 2674, volume 5 tiers-monde - Surabaya, en Indonésie, page 5193, volume 10 Indonésie - vue aérienne d'un village de Kalimantan (Bornéo), page 2507, volume 5 Indonésie - modes de transport à Djakarta, page 2508, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bali Banda Bandung Bangka Bornéo Célèbes Djakarta Djokjakarta Flores Halmahera Irian Jaya Java Java (mer de) Kalimantan Krakatau Lingga (îles) L ombok Macassar Madura Moluques (îles) Nouvelle-Guinée Padang Palembang Pontianak Semarang Solor Sonde (archipel de la) Sumatra Surabaya Surakarta Timor Ujung Pandang Les livres Djakarta, page 1489, volume 3 Histoire Le territoire de l'Indonésie fut peuplé dès le paléolithique, comme l'attestent de nombreux restes exhumés, tels ceux de l'homme de Majapahit ou de l'homme de Wajak à Java. Arrivées dans les îles vers le VIe siècle avant notre ère, des peuplades deutéro-malaises constituèrent une multitude de principautés féodales sans cesse en lutte les unes contre les autres, et entrèrent en contact avec la Chine et surtout avec l'Inde dès le début de notre ère. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Java Les premiers royaumes. La légende veut que ce soit un prince indien, Aji Saka, qui, vers le IIe siècle, ait apporté les bases de la science et l'écriture à Sumatra, Bornéo et Java. Le premier véritable royaume indonésien semble avoir été celui du Malayu, qui, à partir du Ve siècle, s'étendait au sud de Sumatra et peut-être à l'ouest de Java, à partir de Jambi, près de la ville de Palembang. Cette dernière fut visitée au Ve siècle par le pèlerin bouddhiste chinois Fa Xian. Deux siècles plus tard, on note l'existence du royaume de Shr?vijaya, d'obédience bouddhique, dont la capitale était Palembang. Ce royaume maritime et commerçant semble avoir considérablement étendu les possessions du Malayu et même conquis la péninsule Malaise, l'actuel Cambodge et la partie méridionale de ce qui allait être plus tard le Siam. Son autorité s'étendait également à l'île de Java et aux côtes de Bornéo. Mais l'influence du royaume de Shr?vijaya, à mesure qu'elle se faisait plus forte à Sumatra et en Malaisie, diminuait progressivement à Java, où s'implanta la dynastie bouddhiste des Shailendra, à laquelle on doit, entre autres monuments, l'immense st?pa de Borobudur (ou B?r?budur), élevé aux environs de l'an 900. Le brahmanisme, qui semble avoir fleuri dans certaines principautés (comme à Dieng), se répandit également dans le centre de Java, où se constitua, à partir du VIIIe siècle, un royaume important, M?taram. Il semble qu'au début du XI e siècle, alors que le bouddhisme des Shailendra déclinait, les Hindous de M ?taram se séparèrent des Shailendra et partirent vers l'est où ils fondèrent, à Surabaya, une nouvelle dynastie, le roi Airlanga réussissant à mettre tout l'est de Java et l'île de Bali sous son autorité. À sa mort, en 1149, son empire se scinda en deux parties, le Tumapel et le Kadiri. Mais ces royaumes furent éphémères : un brigand du nom d'Angrok (1222-1227), ayant réussi à vaincre le Tumapel et à se faire proclamer roi de Kadiri, fonda une nouvelle dynastie à Singasari et Majapahit, dans l'est de Java. Un de ses descendants, Kertanagara, mena plusieurs expéditions maritimes contre la péninsule Malaise et Sumatra, abattit la puissance des Shr?vijaya et instaura une religion syncrétique vénérant Shiva-Bouddha. Son successeur, Raden Vijaya, repoussa une attaque des Mongols de l'empereur Q?b?l?i Kh?n, rétablit l'unité entre le Shr?vijaya et le M ?taram, et fit de Majapahit sa capitale, y construisant de nombreux sanctuaires. La puissance de Majapahit fut à son apogée sous Hayam Wuruk (13501389), qui imposa sa loi à tout l'archipel indonésien. Mais cet empire fut bientôt la proie de dissensions internes, attisées d'une part par les Chinois qui voulaient y installer des bases commerciales et, d'autre part, par les progrès de l'isl?m. Cette religion, importée des Indes et de Malaisie, conquit pacifiquement les îles, et l'hindouisme fut progressivement repoussé jusqu'à Bali, où il s'est maintenu jusqu'à nos jours. Des princes musulmans remplacèrent les rois hindous à Malacca, Sumatra et Java. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bali Bornéo Borobudur Java Majapahit Malacca Mongols Palembang Qubilai Khan Shiva Shrivijaya (royaume de) Sumatra Surabaya La colonisation européenne. C'est en 1511 que les premiers Portugais débarquèrent à Malacca, suivis par les Espagnols aux Moluques en 1521. Ils allaient devoir combattre trois royaumes indonésiens, ceux d'Aceh dans le nord de Sumatra, de Demak dans l'est de Java et de Ternate dans les Moluques, avant de réussir à s'implanter à Java et à Timor en 1546. Les Espagnols ayant abandonné la partie, les Portugais se mirent seuls en devoir de conquérir les îles afin d'y faire le commerce des épices. Les Hollandais leur succédèrent à partir de 1596, chassant définitivement les Portugais de Java en 1601 et créant, un an plus tard, pour exploiter le pays, la Compagnie générale d'octroi des Indes orientales. La ville de Batavia (qui devait devenir Djakarta) fut fondée en 1619 par le premier gouverneur hollandais, Jan Pieterszoon Coen. Tantôt s'alliant aux sultans locaux, tantôt usant de la force ou de l'intimidation, les Hollandais finirent par mettre la main sur toute l'Indonésie en abattant en 1659 la puissance des derniers sultanats indépendants d'Aceh et de Palembang à Sumatra. La culture du café fut introduite à Java, et les commerçants chinois affluèrent, ce qui provoqua de violentes ripostes des Indonésiens. Les gouverneurs de la Compagnie abusant trop souvent de leur pouvoir, le gouvernement hollandais reprit en main la colonie dès 1797. Sous Napoléon, qui avait annexé les Pays-Bas, le gouverneur Daendels (1808-1810) apporta quelques améliorations au régime colonial hollandais, mais, en 1811, les Britanniques s'emparèrent de Batavia, où ils nommèrent comme gouverneur Stamford Raffles, le véritable fondateur de Singapour. Les Hollandais récupérèrent cependant leur colonie en 1824 (traité de Londres), à l'exception du sultanat d'Aceh, qui avait repris son indépendance. Les Javanais, sous la direction du prince Diponegoro, se révoltèrent sans succès en 1825, et les Hollandais, dont l'économie était alors chancelante, pressurèrent l'Indonésie afin d'en tirer le maximum de profit. Les révoltes incessantes obligèrent toutefois le gouvernement à abolir l'esclavage en 1860, mais, dans le même temps, les Hollandais cherchèrent à vaincre le sultanat d'Aceh. Sumatra, en effet, recelait d'énormes richesses en pétrole, qui furent exploitées dès 1883. En 1912 fut créé le Sarekat Isl?m, véritable organisation nationaliste, dont l'aile gauche se sépara en 1920 pour fonder le parti communiste indonésien (PKI), qui fut le premier parti communiste créé en Asie. Puis, le sentiment nationaliste augmentant, Ahmed Sukarno fonda en 1927 le parti national indonésien (PNI), qui, bientôt interdit par les autorités néerlandaises, continua clandestinement d'alimenter les espoirs des Indonésiens. L'occupation des îles par les Japonais en 1942 allait encourager leur désir d'indépendance. Après la capitulation du Japon, l'Indonésie proclama son indépendance. Les Pays-Bas tentèrent, au prix de combats meurtriers, de reconquérir leur colonie. Mais, sous la pression internationale, ils durent finalement renoncer à leur souveraineté sur le pays en 1949, sauf sur l'Irian Jaya (la partie occidentale de la Nouvelle-Guinée). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Djakarta Indes orientales néerlandaises Irian Jaya Java Malacca Moluques (îles) Nouvelle-Guinée Palembang Pays-Bas - Histoire - Les Pays-Bas de 1945 à nos jours Pays-Bas - Histoire - Les Provinces-Unies de 1579 à 1795 Singapour Sukarno Ahmed Sumatra Timor L'Indonésie indépendante. Sukarno, président de la République, orienta l'Indonésie vers le neutralisme et convoqua en 1955, à Bandung, une conférence des peuples afro-asiatiques, prélude au mouvement des non-alignés. Après des manifestations de résistance aux nationalisations qu'il avait décidées et des rébellions dans les îles périphériques, il confisqua à son profit la totalité du pouvoir et pratiqua une politique de revendications territoriales. Il réussit ainsi à récupérer l'Irian Jaya en 1963, mais il échoua en Malaisie. Soutenu à l'intérieur par le parti communiste, Sukarno se rapprocha de la Chine pour fonder une « Organisation des nouvelles forces montantes «, ce qui entraîna, en 1965, une intervention de l'armée. Sous la pression des musulmans et des nationalistes, Sukarno dut interdire le parti communiste indonésien et laisser massacrer un demimillion de personnes. Il fut cependant déchu et remplacé, en 1967, par le général Ahmed Suharto, qui, en revenant à une économie capitaliste et libérale, obtint des États-Unis et du Japon des aides qui permirent au pays de s'équiper et de s'industrialiser entre 1970 et 1980. En 1976, le Timor-Oriental, territoire presque indépendant sous l'autorité nominale du Portugal, fut intégré à l'Indonésie, malgré une vive résistance locale, qui n'a plus cessé. Réélu en 1988, puis en 1993 pour un sixième mandat présidentiel, le général Suharto continue de s'appuyer sur le parti unique, le Golkar. Mais en 1998, touché de plein fouet par la crise financière asiatique, le pays a connu une vague de contestation sans précédent. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Histoire - L'Asie contemporaine Bandung Irian Jaya Nouvelle-Guinée Suharto Sukarno Ahmed Timor Les livres Indonésie - la conférence de Bandung, en avril 1955, page 2510, volume 5 Indonésie - le président Suharto, page 2510, volume 5 islam - prière du vendredi, page 2598, volume 5 Arts Beaux-arts. Soumise successivement à l'influence de l'hindouisme, du bouddhisme et de l'isl?m, qui ont laissé des traces profondes dans l'architecture et la sculpture, la culture indonésienne subit depuis le début du XXe siècle l'influence grandissante de l'Occident. L'architecture se développa à partir du VIIIe siècle avec les temples hindous de Dieng, à Java, puis atteignit son apogée à partir de 900 avec l'extraordinaire monument bouddhique de Borobudur. Dans le centre de l'île, Prambanan, avec ses temples hindous, est un autre site célèbre de l'art indo-javanais (Xe -XIIe siècle). À l'époque de Java oriental, de nouvelles formes architecturales apparurent. Caractérisées entre autres par des « portes coupées «, elles connurent, à partir du XIIIe siècle, un grand succès à Bali, où l'art se distingua par une ornementation foisonnante. Une école de peinture et de sculpture populaires originale, inspirée des modèles européens, s'y développa également au début du XXe siècle. Les arts autochtones ont gardé leur importance : arts de la forge, avec les célèbres kris, poignards rituels à la lame ondulée ; arts du tissage et de la teinture (batik), de la sculpture sur bois et sur os, les togog, aux formes élancées qui perpétuent l'art religieux ancien, des marionnettes en cuir découpé ou en bois utilisées dans les wayang, sortes de théâtre populaire d'inspiration profane ou religieuse. L'influence indienne persiste dans tous les arts, qui gardent cependant une coloration typiquement indonésienne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bali batik Borobudur Java Les livres Indonésie - détail d'un bas-relief du temple de Borobudur, page 2511, volume 5 Littérature. Bien que la langue nationale indonésienne soit le malais, la littérature fut souvent, dans les années vingt, d'expression néerlandaise. Seuls les sujets restaient d'inspiration locale : romans sentimentaux (Sihi nurbaya, de Maha Rusli, 1922), ou poèmes évoquant le passé glorieux de l'archipel (Patrie, de Yamin, 1920). Puis, l'occidentalisation étant mise en cause, la langue indonésienne gagna du terrain, avec en particulier le grand poète Amir Hamza (Chants de solitude, 1937). L'occupation japonaise (19421945) et la lutte pour l'indépendance (1945-1949) firent naître la génération de 1945, purement indonésienne : le poète Chairil Anwar (1922-1947) et le romancier Idrus (1921-1979) connurent la célébrité. Après l'indépendance et jusqu'en 1965 se manifestèrent une tendance à nouveau pro-occidentale, mais aussi un mouvement culturel (le Lekra) plus collectiviste et populaire. Ce dernier ne survécut pas aux massacres de 1965. Depuis la libéralisation du régime en 1978, la littérature indonésienne renaît peu à peu avec des écrivains comme Pramudya Ananta Tur (Terre des hommes, Fils de tous les peuples). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chairil Anwar malais Musique. Si la culture indonésienne est fortement marquée par l'hindouisme, l'influence indienne est faible sur la musique, puisque l'Indonésie n'adopta ni les échelles musicales de l'Inde, ni le concept de r?ga. En outre, la tradition musicale est très inégalement développée entre, d'une part, Java et Bali, où les cultures musicales sont fort importantes, et Sumatra et les îles moins riches, d'autre part. Le gamelan, musique spécifique de Java, y est encore exécuté, et sa tradition reste très forte. Ce mot désigne aussi l'ensemble instrumental qui produit cette musique et qui varie selon les régions et les genres traités. Il comporte quatre classes d'instruments : des instruments donnant la mélodie (métallophones, gongs, flûtes, vièles, voix, etc.), d'autres marquant la ponctuation (coups de gong équivalant à des virgules ou à des points), des instruments se livrant à des arabesques destinées à paraphraser la mélodie (xylophones et cithares), enfin le tambour, qui marque le rythme. Les échelles sont le plus souvent pentatoniques (slendro) et la rythmique s'articule autour de trois tempos (faible, moyen, rapide). Java a conservé de nombreux et remarquables ensembles qui continuent à jouer la musique traditionnelle : sa préservation doit beaucoup à l'estime dans laquelle la tiennent les Occidentaux depuis plusieurs décennies. Art aux formes et règles très strictes, la musique balinaise ne possède cependant pas de théorie écrite. La musique rituelle, soutenue par la pérennité de la religion, se compose de mélodies ( pituron, « descendue du ciel «) et de gamelans ; il s'agit à la fois d'une forme musicale et de l'orchestre type balinais, composé essentiellement d'instruments de percussion, assemblés en paires présentant chacune un désaccord intentionnel. Le rythme fait volontiers appel au contraste entre mouvements lent et rapide. La musique « classique «, issue de l'émigration des Hindous javanais à Bali, diffère profondément de celle des autres îles indonésiennes. Sa forme la plus fameuse est l'opéra balinais (gambuh), remarquable mise en scène des aventures de Pandji (sorte de don Juan javanais) ou de diverses histoires d'animaux. Au côté du gambuh, les échelles musicales sont généralement pentatoniques, sauf dans le sud de Sumatra où l'influence arabe, plus importante, a introduit des échelles heptatoniques. Dans l'île de Flores existe une danse spécifique ( hama-roja), exécutée pendant quatre semaines du lever au coucher du soleil toutes les fois qu'un village construit un nouveau temple. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bali bende Flores gamelan gong Java pentatonique Sumatra Les livres Indonésie - danseuses balinaises, page 2511, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les médias Indonésie - tableau en bref Indonésie - carte physique Indonésie - tableau en chiffres Asie - carte politique Océanie - carte physique Les indications bibliographiques J. Bruhat, Histoire de l'Indonésie, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1976 (1958). F. Cayrac-Blanchard, Indonésie, l'armée et le pouvoir. De la révolution au développement, L'Harmattan, Paris, 1991. B. Dorléans, l'Indonésie, les incertitudes du décollage, la Documentation française, Paris, 1992. A. Feillard, Isl ?m et armée dans l'Indonésie contemporaine, L'Harmattan, Paris, 1995. O. Sevin, l'Indonésie, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1993.
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« Sumatra - le lac Toba, page 4949, volume 9 Terre - Bali (Indonésie), page 5141, volume 9 Indonésie - inondations à Java, page 2506, volume 5 Les aspects humains. La grande étendue de l'archipel et les nombreuses migrations qu'il a connues valent à l'Indonésie un peuplement extrêmement hétéroclite, relevant des familles proto- malaises, deutéromalaises, papoues, etc.

Plusieurs peuples jouent un rôle important : à Sumatra, les Atchinais (au nord), les Bataks et les Minangkabaus (au centre) ; à Java, les Javanais, qui dominent le Centre et l'Est, et les Soundanais à l'ouest ; dans le sud des Célèbes et de Bornéo, les Bugis.

Facteur d'unification entre les divers groupements humains, le bahasa indonesia est la langue nationale depuis 1939, mais plus de deux cents langues et dialectes ont toujours cours. Malgré la politique de régulation des naissances, le pays connaît une croissance démographique très forte (de l'ordre de 1,5 % par an).

La population y est cependant très inégalement répartie entre les différentes îles.

L'isl ām est la religion majoritaire : elle rassemble près des neuf dixièmes des habitants, ce qui fait de l'Indonésie le premier pays musulman du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bornéo Célèbes malais Sumatra Les livres Sumatra - habitat traditionnel des Bataks, page 4949, volume 9 Indonésie - procession de porteuses d'offrandes, à Bali, page 2506, volume 5 Indonésie - prière du vendredi, page 2507, volume 5 La vie économique. L'Indonésie est un des pays de l'espace Asie-Pacifique où la croissance est la plus forte et où les investissements étrangers, occidentaux mais aussi asiatiques, sont les plus nombreux (plus de 60 millions de dollars entre 1993 et 1995).

Elle demeure cependant en grande partie rurale.

Le secteur agricole se partage entre les cultures vivrières pratiquées sur des terres irriguées (riz essentiellement), sur des terres sèches ou sur des brûlis avec intervalles de jachère ( ladang ), et les cultures commerciales, qui le sont dans le cadre soit de grandes exploitations, privées ou nationalisées, soit de petites exploitations individuelles.

L'Indonésie est ainsi un des premiers producteurs mondiaux de caoutchouc naturel, de coprah et de café.

Son potentiel forestier est également considérable, et le bois est largement exporté.

Mais sa principale richesse lui vient de ses ressources en hydrocarbures (charbon, pétrole, exploité surtout dans le centre de Sumatra, gaz naturel de Bangka), qui alimentent de lucratives exportations, et du secteur minier (étain, bauxite, cuivre, nickel).

Le pays peut ainsi financer son effort d'industrialisation, qui repose essentiellement sur le textile, la pétrochimie, les constructions navales et automobiles, l'aéronautique et l'électronique.

Il commence à opérer des délocalisations dans d'autres pays d'Asie.

L'Indonésie est en outre une des destinations touristiques majeures du continent. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bangka ladang nouveaux pays industriels - Des économies vulnérables Sumatra Les livres. »

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