Devoir de Philosophie

Le Cid de CORNEILLE (résumé & analyse)

Publié le 06/11/2018

Extrait du document

corneille

... Pellisson a accrédité la légende d'un Richelieu auteur dramatique médiocre, jaloux d'un Corneille illustre. Pellisson avait douze ans lors de la querelle du Cid. En réalité, Richelieu a fait jouer le Cid chez lui deux fois, donné 1500 livres de pension à Corneille, et permis à sa nièce, Mme de Combalet d'accepter la dédicace de la pièce. C'est Boisrobert qui a demandé â Richelieu de déférer le procès . l'Académie ; Richelieu s'est contenté d'y consentir. Quand il s'est fait lire les Sentiments, il en a atténué les critiques.

La querelle n'a guère en elle-même qu'un intérêt anecdotique. Elle illustre les mœurs littéraires d'un temps où l'on échangeait entre gens de lettres plus d'injures, voire de coups de poing, que de politesses. On argumentait, d'ailleurs. Les pamphlets sont raisonneurs et méthodiques. Scudéry prétend prouver, en étudiant le Cid, que le sujet n'en vaut rien du tout, qu'il choque les principales règles du poème dramatique, qu'il manque de jugement en sa conduite, qu'il a beaucoup de méchants vers, que presque toutes ses beautés sont dérobées. Seulement, les arguments sont presque toujours des sottises. Les défenseurs mêmes de Corneille ont rarement compris l'originalité de la pièce. Balzac seul, dans une lettre à Scudéry et Sorel (si c'est lui qui a écrit le Jugement du \"Cid\" composé par usa bourgeois de Paris), a affirmé, judicieusement, que c'est quelque chose de plus d'avoir satisfait tout un royaume que d'avoir fait une pièce régulière. Tous les autres se sont entêtés à démontrer que le Cid était bon ou mauvais, parce qu'il était ou n'était pas conforme aux règles de la morale, du poème dramatique ou du beau langage. Ils se sont demandé, et l'Académie comme les autres, si Chimène n'était pas une impudique coupable d'aimer le meurtrier de son père, si la pièce ne manquait pas et de l'un et de l'autre vraisemblable et du commun et de l'extraordinaire ; si la règle des unités pouvait y être appliquée ; si le choix des mots y était heureux et si la grammaire en était pure. Tout cela n'aurait plus qu'un intérêt rétrospectif et ne serait plus qu'un épisode de l'histoire du dogmatisme classique si Corneille., malgré ses grands airs, n'avait pas pris les reproches très au sérieux. Il corrigea d'abord, comme un docile écolier, toutes sortes d'expressions, et l'édition du Cid  il se fit des règles et de ceux qui les enseignaient une idée si sévère qu'il en fut découragé et resta trois ans sans rien donner au théâtre. «Il ne parle plus que de règles », écrit Chapelain en janvier 1639. Et, quand il fit jouer Horace et Cinna, c'étaient des pièces régulières où rien ne restait de ce romanesque et de ce pittoresque que Corneille du Cid avait gardé, contre les règles, de ses jeunes années et de Guilhem de Castro.

corneille

« n'est sauvée que par la pitié d'Évandre qui la cache dans un château.

Là, elle repous se et tue à cou ps de pistolet un ancien amant qui a dé couvert sa retraite ; e l le y demeure jusqu'au jour où la magicienne révèle le charme qu'on arrache à Her­ mance pour rendre Parthénice à Félismond.

A travers tout ce romane sque ·et ces incohérences circulent des sentiments héroïques et déjà cornéliens.

Les âmes, quand elles ne sont pas toutes conventionnelles, y sont forcenées.

Les sentiments de l'honneur ou de l'amour les emplissent tout entières.

La Sidonie de l'Agésilas de Colchos de Rotrou promet sa fille à qui tuera l'amant qui l'a abandonnée et que d'ailleurs elle aime toujours.

Comme Chimène elle venge sa « gloire » sur son amour : Je demande sa mort et désire sa vie ...

et les amants de son Heureuse constance (1635) sont prêts à mour ir sans regret, puisqu'ils s'aiment : La mort nous guérira des m;�.ux que vous nous faitos.

Ces fantaisies se traduisaient dans le décor, comme dans la con duite de l'a ction.

Il y avait, dans l'Innocente infidélité, un temple, un monolo �ue au haut d'une tour, une bataille, le temple tendu de no1r, un to mbea u .

Il y a, dans une pièc e de Rampale, un palais, un antre de magi cien, un parc, une lune «qui marche » et des chants de rossignol.

Le thMtre de Corneille avant « le Cid».

-Tous ce s !.oîlts se retrouvent, avec plus d'art, chez Corneille avant le Ci .

Les comédies ne sont que des fantaisies divertissantes.

Les tragi­ comédies et sa tragédie de Médée ne sont pas plus « raison­ na bles ».Il y a dans Clüandre l'appel d'un cor, un orage, trois seigneurs déguisés en paysans masqués et une demoiselle en ge ntilhom me.

Une belle, d'un coup d'épingle, crève l'œil d'un gal ant tro p entrep renant.

L'Illusion comique est bâtie tout entière sur l'art d'un magi cien qui évoque par se s incantations, devant le père, la vie d'un fils disparu .

La Médée, de Médée, tragédie, est bien si l'on veut cornélienne : Dans un si grand revers que vous reste·t·il ? - Moi, Moi, dis-je, et c'est asse�:.

..

Mais elle a lu en même temps l' Astrte, l'Ariane ou la Diane de Montemayor.

Elle a, elle aussi, ses charmes qui mènent toute l'action.

C'est par un charme qu'elle délivre Égée empri sonné ; c'est une robe charmée qu'elle offre à sa rivale Créuse.

Un feu. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles