Colombie de 1995 à 1999 : Histoire

La Colombie a longtemps connu l’instabilité politique et la violence. Jusqu’en 1997-1998, le pays enregistre ses plus faibles taux de croissance, un recul des investissements, une forte hausse du chômage, la chute des recettes d’exportation (café et pétrole), la dérive du peso face au dollar, le ralentissement du processus de privatisation, la présence de forces de guérilla et paramilitaires importantes, un exode massif des populations (plus d’un million de personnes) fuyant les zones de combat. Dans ce climat, la recherche de la paix devient le thème central de la campagne présidentielle de juin 1998. Des représentants de la société civile, de l’Église, de l’Université, du patronat et des syndicats, vont, pour la première fois et de façon unitaire, multiplier les initiatives de paix. Le 21 juin 1998 Andrés Pastrana (43 ans), candidat du Parti conservateur, remporte l’élection présidentielle avec près de 51 % des voix devant Horacio Scrpa, l’ancien ministre de l’intérieur du président Ernesto Samper. Cette victoire va mettre fin à douze ans de règne du Parti libéral, qui conserve cependant la majorité au Congrès à l’issue des élections législatives de mars. La victoire de l’ex-maire de Bogota et fils de l’ancien président de la République Pastrana Borrero (1970-1974) ne s’explique que par la forte mobilisation de l’électorat.

La population veut le changement et sanctionne le régime d’Ernesto Samper compromis avec le cartel de la drogue durant la campagne électorale de 1994. Le report des voix (27 % des suffrages) de la candidate indépendante, Noemi Sanin, au deuxième tour assure également la victoire du candidat conservateur. Pour la première fois, les élections ne mettent pas face à face libéraux et conservateurs. Le scrutin est