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L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE ENTRE LES DEUX GUERRES

Publié le 02/08/2014

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PLANS-DEVOIRS

1. LES FACTEURS GÉNÉRAUX DE L'ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE

Introduction : L'évolution économique est toujours conditionnée par le mouvement de la population et par celui de la technique. Elle est soumise aussi à l'influence, plus ou moins intense selon les époques, de facteurs secondaires, politiques, sociaux, intellectuels, etc.

I. Facteur démographique.

L'accroissement de la population exerce un double effet sur l'écono­mie : main-d'oeuvre plus abondante, marché de consommation plus large.

De 1920 à 1940, la population mondiale augmente de 23 % (1,15 % par an).

Augmentation inégalement répartie

1.  Les pays d'Europe occidentale, dont la population avait augmenté rapidement au XIXe siècle, ont, depuis 1880-90, un taux de natalité fortement déclinant (la reprise de 1920-21, phénomène compensa­toire de la dénatalité des années de guerre, n'a été que passagère) sous l'effet de l'urbanisation croissante, d'un malthusianisme cons­cient motivé par un désir de mieux-vivre, des progrès de l'indiffé­rence religieuse. Malgré un taux de mortalité régulièrement décrois­sant, leur population n'augmente que faiblement.

— La politique nataliste pratiquée d'abord dans les pays totalitaires (propagande, exonérations fiscales et allocations pour les familles) a seulement limité la baisse du taux de croissance. En France, le Code de la Famille ne date que de 1939; l'immigration seule a empê­ché la population de diminuer.

2.  Cas particulier des États-Unis qui ont bénéficié d'une immigration importante jusqu'en 1924; taux de natalité encore relativement élevé grâce aux Noirs, aux Irlandais, aux Italiens, aux Slaves.

 

3.  Pays de l'Europe du Sud, du Sud-Est, de l'Est : la vague démogra­phique apparue à la fin du XIXe siècle s'accentue, malgré la persis­tance d'une forte mortalité, grâce à un taux de natalité toujours élevé.

 

POINTS ESSENTIELS

L'expérience soviétique, qui se déroule en milieu fermé, mise à part, l'économie mondiale de l'entre-deux-guerres se caractérise

1.  par de brutales fluctuations de la conjoncture accompagnées de fortes variations du taux de croissance, tantôt positif, tantôt négatif, qui ramènent le bilan de l'expansion à une très faible valeur;

2.  par une instabilité monétaire qui ruine la sécurité des transactions et décourage l'épargne;

3.  par une profonde altération du régime capitaliste libéral atteint dans sa crédibilité et progressivement investi par le dirigisme éta­tique.

Autant de ruptures avec le passé qui ébranlent la société dans ses structures, en modifiant les rapports de revenus entre les groupes sociaux, et dans ses mentalités, en substituant une exigence de soli­darité à l'esprit individualiste des générations antérieures.

Trois phases, dont les dates-charnières varient légèrement selon les pays et les phénomènes :

n de 1919 à 1924-28, tous les pays cherchent à liquider les séquelles de la guerre et à retrouver des conditions économiques normales, c'est-à-dire analogues à celles de 1914;

n de 1924-28 à 1931-33, le monde connait d'abord une prospérité fébrile qui porte en elle les facteurs de la crise sans précédent dans laquelle il se trouve plongé à partir de l'automne 1929;

 

n de 1931-33 à 1939, chaque gouvernement s'efforce de résorber la crise, dans le cadre d'une politique nationale, par des moyens interventionnistes jamais pratiqués jusqu'alors

C.  Malthusianisme, protectionnisme, déflation.

Contre le chômage : plans de grands travaux (Tardieu, 1931; Marquet, 1934).

Malthusianisme agricole : distillation obligatoire des excédents de vin, achat de l'alcool par la Régie nationale des alcools, blocage temporaire de la récolte, interdiction des nouvelles plantations, prime à l'arrachage, prime à l'exportation du blé, interdiction d'étendre les emblavures et d'employer des semences à fort rende­ment.

Malthusianisme industriel : interdiction d'investir dans la meunerie, d'ouvrir de nouvelles fabriques de chaussures, de nouvelles lignes d'autocars; échec d'un projet de loi Flandin sur la cartellisation obligatoire des entreprises, mais multiplication des accords privés de cartellisation, avec clauses de contingentement de la production, facilités par la Confédération nationale du Patronat français (C.N.P.F.) et encouragés par l'État.

Protectionnisme : importations soumises au régime des licences, puis contingentées; surtaxe frappant les produits importés des pays à monnaie dévaluée.

Déflation : compression des dépenses budgétaires par réduction du nombre des fonctionnaires; décrets-lois Laval (1935) : réduction des traitements et salaires de 3 à 10 %, baisse autoritaire des loyers et des prix de 10 %, mesure efficace mais impopulaire qui favorisa la victoire du Front populaire.

D.  La politique du gouvernement Blum.

Deux perspectives : lutter contre la crise par la "reflation" inspirée du New Deal; progresser vers plus de justice sociale.

Plan de grands travaux Bedouce (autoroutes, stades, barrages). Accords Matignon entre ouvriers et patrons sanctionnés et complétés par les lois du 20-24 juin 1936 : relèvement des salaires de 7 à 15 %; durée hebdomadaire du travail ramenée de 48 à 40 heures; congé payé annuel de 12 jours ouvrables pour tous les salariés; fixation des modalités de négociation des conventions collectives.

Relèvement des revenus agricoles par fixation d'un prix de vente du blé garanti par les achats de l'Office national interprofessionnel du blé (0.N.I.B.).

Pas de vraies réformes de structures : modifications du statut de la Banque de France renforçant le contrôle de l'État au détriment de celui des banques; création de la S.N.C.F., société d'économie mixte réunissant les compagnies ferroviaires ruinées par la chute du trafic; nationalisation de quelques usines d'aéronautique pour des raisons de sécurité militaire.

 

L'échec est dû 1) aux longues grèves, peut-être d'inspiration révolu­tionnaire qui ont paralysé la reprise; 2) à l'hostilité ouverte des milieux financiers et patronaux (fuite des capitaux que les radicaux, hostiles au contrôle des changes, ne permettent pas d'endiguer;

« f9 3 QUESTIONS D'ORIENTATION 1.

La monnaie d'un pays se dépréc ie lorsque la balance des paiements de ce pays est négative.

oui non 2.

La manipulation du taux d'escompte permet à un gouvernement de défendre la monnaie nationale et de régler le rythme de la croissance écono- mique .

oui non 3.

L'Allemagne a favorisé la chute de sa monnaie pour se soustraire aux Réparations .

· oui non Réponses 1.

Oui, si la monnaie est inconvertible, c'est -à-dire si l'un ité moné ­ taire n'est pas définie par un poids déterminé d 'or (inconver­ tibilité de droit) , ou si le!l billets ne peuvent être librement échangés contre un poids d'or fixé par la loi (inconvertibilité de fait).

Dans ce cas, la monnaie obéit à la loi de l'offre et de la demande sur le marché des changes .

Si un pays A achète à un pays B plus de biens et de services qu' il ne lui en vend , c'est­ à-dire si sa balance des paiements est déficitaire, ce pays a besoin , pour régler ses achats de plus de monnaie de B que B n 'a besoin de monnaie de A pour régler ses propres achats en A.

La monnaie d'un pays s'achetant en échange de la monnaie d'un autre pays, la demande de monnaie de B contre monnaie de A est plus forte que la demande de monnaie de A contre monnaie de B.

La monnaie de A est plus offerte que demandée .

Elle tend à baisser par rapport à la monnaie de B, elle se dépré­ cie (le nombre d'unités monétaires de B nécessaire pour acquérir une unité monéta ire de A augmente) .

Le mouvement se poursuit tant que la balance des paiements de A par rapport à B reste déficitaire .

46 Les mouvements internationaux de capitaux ont des effets semblables : lorsque les détenteurs de capitaux d'un pays C placent leur argent dans un pays D, ils achètent, pour effectuer ce placement (dépôts bancaires, acquisition d'actions , etc .) , de la monnaie de D, et provoquent, nonobstant la situation de la balance des paiements, une hausse de la monnaie de D par rapport à celle de C.

Au total, les fluctuations d'une monnaie inconvertible dépendent de la situation de la balance globale des paiements (balance commerciale + balance des services + balance des mouve­ ments de capitaux) du pays concerné.

Au contraire, dans le cas de deux monnaies convertibles, leur rapport de valeur , ou taux de change, est constant : il est déter ­ miné par le rapport des poids d'or définissant les deux unités monétaires .

Les achats de monnaie étrangère effectués par le pays , dont la balance globale des paiements est déficitaire se. »

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