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ARAGON (Louis)

Publié le 14/02/2019

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aragon

ARAGON (Louis), écrivain français (Paris 1897 -id. 1982). Il a intitulé le Mentir-vrai (1980) l'ultime recueil de ses nouvelles, pour marquer définitivement la fonction du romancier, mêlant les rêves et la vie, « cette vie gâchée qui fut la mienne » transformée en littérature dès son plus jeune âge. Objet à sa naissance d'un roman familial (il ne connaîtra son père qu'à l'âge adulte), son existence est, au besoin par le scandale, une quête de reconnaissance, une volonté de fidélité (à sa femme, au Parti communiste) compensant le manque initial et les ruptures de sa jeunesse. La guerre interrompt ses études de médecine. Au Val-de-Grâce, il rencontre Breton, puis Philippe Soupault et avec eux fonde Littérature (1919). Ébloui par Tzara, il place ses poèmes (Feu de joie, 1920) et ses récits parodiques (Anicet ou le Panorama, 1921 ; les Aventures de Télémaque, 1922) sous le signe de Dada, mouvement auquel il contribue sincèrement par son insolence. Partisan d'une aventure collective, il donne au surréalisme son premier texte historique et

 

théorique (Une vague de rêves, 1924) et l'illustre par des romans relevant de l'idéalisme absolu (le Libertinage, 1924 ; le Paysan de Paris, 1926), un Traité du style (1928) polémique et des poèmes (le Mouvement perpétuel, 1926 ; la Grande Gaîté, 1929), dont le titre, par antiphrase, marque bien l'état de désespoir auquel il est parvenu. Mais la rencontre en 1928 avec Eisa Triolet, qui sera sa compagne jusqu'à sa mort en 1970, sa conception militante de la poésie (Persécuté, persécuteur, 1931), un premier voyage en U. R. S. S. le séparent des surréalistes en 1932. Il célèbre alors lyriquement l'édification du socialisme (Hourra l'Oural, 1934), collabore à T Humanité, dirige la revue Commune et fonde la Maison de la culture, activités par lesquelles il rassemble les écrivains antifascistes. Il peint en marxiste la société française du début du siècle dans un cycle romanesque qu'il nomme « le Monde réel » (les Cloches de Bâle, 1933 ; les Beaux Quartiers, prix Renaudot 1936; les Voyageurs de l'impériale, 1942 ; Aurélien, 1944) et qui se prolonge en un témoignage sur la période 1939-40 avec les Communistes (1941-1951), entièrement réécrits en 1967. Animateur de la Résistance, il en sera, avec Eluard, le poète le plus populaire, unissant le lyrisme traditionnel et l'exaltation des luttes nationales, de la passion et de l'espérance (le Crève-Cœur, 1941 ; le Musée Grévin, 1943 ; la Diane française, 1945). Parallèlement, il dresse un hymne ininterrompu à la femme aimée : du Cantique à Eisa (1942) au Fou d'Eisa (1963) et II ne m'est Paris que d’Eisa (1964), en passant par l'autobiographie déchirée qu'est le Roman inachevé (1956), ses poèmes affirment que « l'amour est l'absolu » (les Adieux et autres poèmes, 1982). Codirecteur de Ce soir avant la guerre, directeur des Lettres françaises de 1953 à leur disparition (1972), membre du comité central du Parti communiste français, prix Lénine à deux reprises, il célèbre l’action politique (Élégie à Pablo Neruda, 1966) et ne laisse guère percer ses doutes, tôt venus, sur le régime stalinien, qu'en protestant,

aragon

« slovaquie.

Lecteur informé, il présente Les Littératures soviétiques ( 1956) et l'histoire parallèle de I'U.

R.

S.

S.

et des États-Unis avec André Maurois (Les Deux Géants, 1 962).

Élu à l'Académie Gon­ court en 1967, il en démissionne avec éclat l'année suivante.

Dès 1958.

un roman historique, la Semaine sainte, avait marqué son renouveUement roma­ nesque, soutenu par la.

réflexion sur la création artistique (Collages, 1965 ; Je n'aijamais appris à écrire ou les Incipit, 1969; Henri Matisse, roman, 1971) et culminant dans la Mise à mort (1965), Blanche ou l'Oubli 11 967) et Théâtre/Ro­ man (1974), où le roman devient moyen d'élucider la complexité de l'humain et la multiplicité du moi.

Conscient que l'écriture est une pratique matérielle encore peu analysée, il a légué la totalité de ses manuscrits au C.

N.

R.

S.

en annonçant que la recherche sera l'art à venir.

L'ensemble de ses tcrits sur l'art moderne, rassemblés en 198 1 , témoigne de sa permanente interrogation sur le phénomène créateur qu'il cherchait à démystifier, cependant que l'émission­ bilan, qu'il avait accordée à la télévision en 1979 (Dies et Non-Dits, de J.

Ristat et R.

Sangla) et dans laquelle.

littérale­ ment, il s'avançait masqué, livre la clé d'une vie qu'il a moins changée qu'il ne l'a passée à donner le change.. »

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