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Arts et Culture: EUGÈNE IONESCO

Publié le 26/01/2019

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culture

Il s'inspire aussi d'Alfred Jarry, dont le personnage d'Ubu brise les idoles d'un monde en décomposition. Comique et tragique y sont tout proches, puisque l'homme mortel prend le parti de rire de sa condition. Ionesco déclare lui-même: «Rien n'est atroce, tout est atroce. Rien n'est comique. Tout est tragique. Rien n'est tragique, tout est comique, tout est réel, irréel, impossible, concevable, inconcevable. Tout est lourd, tout est léger.» Il met en scène l'ambiguïté de l'expérience existentielle, l'alternance de la difficulté d'être et de la joie.

 

Un théâtre plus humaniste

 

Les années 1960 marquent un tournant dans sa production dramatique. Rhinocéros, qui suscite de nouvelles polémiques, est créé en 1958 dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault, qui résume ainsi la pièce: \"C'est du Marx Brothers chez Kafka\". La pièce s'inspire d'une situation historique, la contamination de la Roumanie par l'idéologie nazie après 1933. Ionesco prend pour personnage central Bérenger, apparu dans Tueur sans gages, que l'on retrouve dans Le roi se meurt (1962), et dans Le piëton de l’air (1963). Bérenger devient le porte-parole de Ionesco, qui s'assagit et tend de plus en plus à la confession et à l'allégorie. Assumant toute l'humanité, Bérenger est une

 

de massacre (1970), tous les personnages meurent. Voyages chez les morts (1980), sa trente-troisième et dernière pièce, est publiée dans la Nouvelle revue française. De son vivant, son théâtre complet est publié dans la bibliothèque de la Pléiade en 1991. Il meurt à Paris le 28 mars 1994. Ionesco est avant tout un auteur dramatique, mais il a écrit aussi des textes critiques (Notes et contre-notes, 1962), autobiographiques (Journal en miettes, 1967; Présent passé, passé présent, 1968), un roman (Le solitaire, 1973), des contes pour enfants (Contes pour enfants de moins de trois ans, 1976), et il s'est essayé au cinéma, à la peinture et au dessin (Le blanc et le noir, 1981).

culture

« Eugène Ionesco «V oilà ce que nous avons voulu faire il y a trente ans.

» Une conversa tion absurde se déroule entre des petits-bourgeois anglais, M.

et Mme Smith, bien tôt rejoints par M.

et Mme Martin puis par un capitaine de pompier s.

Lieux communs, niaise­ ries, trivialités, absurdités des discussions quoti­ diennes : les personnages parlent parce qu'il faut parler.

L'essentiel du théâtre réside dans ces dia­ logues truffés de coq-à -l'âne, de non-sens.

Un des procédés de Ionesco consiste à entremêler plu­ sieurs conversations, dans une dislocation des structures linguistique� qui traduit l'absurdité même de l'existence.

A la fin de la pièce, les mots explosent dans une logorrhée et il ne reste plus que des syllabes, des voyelles, des consonnes que les personnages se jettent à la figure.

Dans ln leçon, intitulée «drame comique», le lan gage devient meurtrier.

Une petite fille vient prendre une leçon chez un professeur qui assassine ses jeunes élèves.

Tout le rythme de la pièce est fondé sur la parole, et le rire se transfor me peu à peu en malaise.

Le drame de ln leçon figure la séduction de l'emprise intellectuelle et l'agres­ sion du langage.

Situé aux frontières de l'absurde, le comique devient tragique; et le réel, dont la pa role était garante, se détruit.

Un nouveau théâtre Ione sco introduit un ton nouveau sur la scène théâtrale, en rupture avec les normes et les auto­ matismes du quotidien.

Ses premières pièces détruisent par la pa rodie des formes d'expression qui pouvaient sembler inhérentes au genre dra­ matique: l'intrigue, les caractères, un certain style de dialogue.

L'éclatement de la personnalité s'accompagne de la dislocation du langage.

Ce nouveau théâtre dérange et choque, il déstab ilise le public de l'époque davantage même que les pi èces de Samuel Beckett.

La création des Ch aises en 1952 provoq ue une polémique.

Dans Le figaro littéraire, le critique Jean-Jacques Gau­ tier parle de «mysti fica teur> > et de «fum iste démo­ dé »; la revue Arts publie une «d éfense » de la pièce signée par Beckett, Queneau, Adamov, Supervielle.

L'œuvre est d'un symbolisme plus élaboré ; cette cc farce tragi que» présente un couple de vieux dont le bavardage insipide et la pantomime burlesque tentent de combler le vide et dévoilent le néant.

La vie est mangée par l'aut omatisme : tout n'est que mécanique som­ brant dans la solitude, la médiocrité et l'échec.

En 1952, Ionesco devient membre du Collège de � Macbett, créée en 197 2, est à rapprocher de Jeux de massacre (19 70) par l'omniprésence de la mort que les deux pièces mettent en scène, reflétant l'obsession grandissante de Ionesco.

Ionesco meurt le 28 mars 1994 ......

� La gloire et les � honneurs l'avalent � depuis longtemps .'!1 rattrapé.

Il était � membre de l'Académie a: !!; française depuis 1970.

pataphy sique.

Les années 1950 voient se succé­ der des pièces telles que Victimes du devoir, pseu­ do-drame (1953), Jacques ou la soumi ssion, comédie naturaliste (1955), L'avenir est dans les œufs, satire spirituelle (1957), Tueur sans gages, satire politique (1959).

Cet ccan tithéât re» porte l'empreinte des conceptions surréalistes, et des théories d'Antonin Artaud, dont le «théâtre de la cruauté » veut changer la vie.

Il s'in spire aussi d'Alf red Jarry, dont le personnage d'Ubu brise les idoles d'un monde en décompo sition.

Comique et trag ique y sont tout proches, puisque l'homme mortel prend le parti de rire de sa condition.

Ionesco déclare lui-même: cc Rien n'est atroce, tout est atroce.

Rien n'est comique.

Tout est tra­ gique.

Rien n'est tragique, tout est comique, tout est réel, irréel, impossible, concevable, inconc e­ vable.

Tout est lourd, tout est léger.

» Il met en scène l'ambiguïté de l'expérience existentielle, l'a lternance de la difficulté d'être et de la joie.

Un théâtre plus human iste Les années 1960 marquent un tournant dans sa production dramatique.

Rhinocéros, qui suscite de nouvelles polémiques, est créé en 1958 dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault, qui résume ainsi la pièce : ccC'e st du Marx Brothers chez Kafka ».

La pièce s'inspire d'une situation histor ique, la contamination de la Roumanie par l'id éologie nazie après 1933.

Ionesco prend pour personnage central Bérenger, apparu dans Tueur sans gages, que l'on retrouve dans Le roi se meurt (1 962), et dans Le p1ëton de l'air (1963).

Bérenger devient le porte-p arole de Ionesco, qui s'assagit et tend de plus en plus à la confession et à l'allégo­ rie.

Assumant toute l'humanité, Bérenger est une sorte d'huma niste naïf face à la cc rhi nocérite », métamorpho se qui s'em pare des fanatique s, victi mes des idéologies et des hystéries col­ lecti ves.

En 1962, la création du Roi se meurt fait l'una­ nimité.

Dans un langage théâtral qui mêle symbo­ lisme, bouffonnerie et lyrisme, la pièce est un essai d'appren tissage de la mort.

Le roi Béren­ ger )•' symboli se l'hu manité et la solitude face à la mo rt: l'homme apparaît comme un roi déchu car il meurt, et meurt seul.

Puis les pièces de Ionesco deviennent moins provocantes, plus métaphy siques et mieux construites, et connaiss ent un succès grandissant.

En 1964 a lieu à Düssel­ dorf la création de ln soif et la faim , qui lui ouvre les portes de la Coméd ie-Française.

Ses der­ niè res pièces sont plus sombres : dans Jeux PRI NCIPALES ŒUVR ES 1950 ln cant atrice chauve 1951 ln leçon 1952 Les chaises 1954 Amédée ou comment s'en débarr asser 1955 Jacques ou la soumi ssion 1956 L'Impromptu de l'Al ma 1957 L'avenir est dans les œufs 1959 Tueur sans gages 1958 Rhinocéros 1962 Le roi se meurt 1964 ln soif et la faim 1967 Journal en miettes 1968 Présent passé, passé présent 1970 Jeux de massacr e 1972 Macbett 1975 L'homme aux valises 1977 Antidotes 1980 l,byages chez les morts de massacre (1970), tous les pers onnages meu­ rent.

Voyages chez les morts (1980) , sa trente-troi­ sième et dernière pièce, est publiée dans la No u­ velle revue française.

De son vivant, son théâtre complet est publié dans la bibli othèque de la Pléiade en 1991.

Il meurt à Paris le 28 mars 1994.

Ionesco est avant tout un auteur dramatique, mais il a écrit aussi des textes critique s (Notes et con tre-notes, 1962), autobiogra phiques (Journal en miettes, 1967 ; Pré sent passé, passé présent, 19 68), un roman (Le solitaire , 19 73), des contes pour enfants (Contes pour enfants de moins de trois ans, 1976), et il s'est essayé au cinéma, à la peinture et au dessin (Le blanc et le noir, 1981).. »

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