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Publié le 23/03/2018

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Ces distinctions sont changeantes parce qu'elles reposent sur plusieurs critères, dimension des œuvres, point de vue du narrateur, situation des événe­ments dans le temps. Mais qu'il soit roman, conte, nouvelle ou histoire, un récit peut élever l'âme par des aventures héroïques, amuser par des aventures comiques, exciter la curiosité en faisant agir de grands personnages du passé, intéresser par l'analyse des âmes, émouvoir par la peinture des cœurs, instruire par la des­cription de la société, défendre des idées, donner un enseignement, attaquer des préjugés, scandaliser, et même effrayer; la distinction repose ici sur le contenu offert et l'effet visé, et le genre romanesque se divise entre le roman héroïque, le roman comique, réaliste ou picaresque, le roman historique, le roman d'analyse, le roman sentimental, le roman de mœurs, le roman philosophique, le roman didactique, le roman libertin, le roman pornographique, le roman de terreur. Ces catégories ne sont pas éternelles, chacune a eu son moment et a répondu à un goût, la liste peut en être modifée par regroupements, dédoublements, suppressions, additions 9, la nomenclature est descriptive et pragmatique, elle est trop longue pour représenter les « modes . fondamentaux, s'il en est, d'une « substance . qui serait la narration, mais elle peut être utile pour qui veut discerner des ensembles dans la production romanesque de cinq ou six siècles.

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Le genre romanesque est divisé ordinairement en espèces, roman proprement dit, conte, nouvelle, histoire. En fait, ces distinctions n'ont rien d'absolu, leur nature a varié avec les époques. Pour nous, le roman étant la grande œuvre, sus­ceptible de toutes sortes d'interprétations, les autres espèces sont des récits en

·               général plus courts; le conte, plus nettement oral, présente un sens que le conteur souligne, et est souvent symbolique ou édifiant 1; la nouvelle est le récit d'un événe­ment présenté comme vrai et récent, et limité à lui-même; l'histoire est un récit parfois assez long où apparaît l'enchaînement secret, surprenant, inéluctable des faits

 

dans une existence, par la volonté des hommes ou par la force des choses 8 Mais Voltaire appelait romans ou histoires ce que nos contemporains appelleraient plutôt des contes, comme Zadig et Candide; et par le mot conte le XVIIIe siècle n'entendait pas la même chose que l'auteur médiéval de La Queste del saint Graal; une histoire a pu être un récit historique, long ou court, mais aussi une « histoire galante» ou une« histoire tragique>> (nous dirions : une nouvelle), ou une fiction romanèsque (Histoire africaine de Cléomède et de Sophonisbe, Histoire asiatique ... par Gerzan), ou un récit intercalé dans un roman et mis dans la bouche d'un des personnages qui racontait un épisode de sa propre vie ou de la vie d'un autre personnage absent; seul le mot nouvelle a gardé sans grands changements le sens qu'il avait reçu au xve siècle, de court récit d'une aventure récente, colportée par les contemporains, et qu'on veut être le premier à raconter à ceux qui l'ignorent; néanmoins les Nouvelles de la reine de Navarre, autrement dit L'Heptaméron, ont parfois été nommées Contes au xvie siècle où l'on ne faisait pas bien la dis­tinction des deux mots. Il vaut beaucoup mieux voir sous tous ces noms, précisés

« parfois par un adjectif ( « roman historique », «histoire véritable », « conte phi­ losophique », « histoire comique »,.

« histoire secrète », « nouvelles françaises •, « nouvelles nouvelles •, etc.) diverses formes qu'a prises le genre romanesque, sans essayer de dogmatiser sur leur signification esthétique transcendentale.

Mais il est bon de remarquer que ces termes, à l'origine, ne désignaient que diverses expressions de la vérité, réelle et authentique, et non des fruits de l'imagination : estoire , ou histoire , était et est toujours le récit d'événements mémorables et vrais (Roman d'Alexandre ), la réalité historique (Chrétien de Troyes); le sens de récit mensonger n'apparaît, semble-t-il, pour la première fois, et au pluriel, qu'au xvue siècle; conte est une relation de faits vrais, et à partir du xvxe siècle seulement un récit fait pour amuser, ou un récit merveilleux; nouvelle, avant de désigner dans le langage littéraire un roman court, était l'annonce toute fraîche d'un événement, comme maintenant encore 1• Quand les romanciers mentent, ils s'arrogent un droit qu'ils n'avaient pas dans le principe.

Ces distinctions sont changeantes parce qu'elles reposent sur plusieurs critères, dimension des œuvres, point de vue du narrateur, situation des événe­ ments dans le temps.

Mais qu'il soit roman, conte, nouvelle ou histoire, un récit peut élever l'âme par des aventures héroïques, amuser par des aventures comiques, exciter la curiosité en faisant agir de grands personnages du passé, intéresser par l'analyse des âmes, émouvoir par la peinture des cœurs, instruire par la des­ cription de la société, défendre des idées, donner un enseignement, attaquer des préjugés, scandaliser, et même effrayer; la distinction repose ici sur le contenu offert et l'effet visé, et le genre romanesque se divise entre le roman héroïque, le roman comique, réaliste ou picaresque, le roman historique, le roman d'analyse, le roman sentimental, le roman de mœurs, le roman philosophique, le roman didactique, le roman libertin, le roman pornographique, le roman de terreur.

Ces catégories ne sont pas éternelles, chaqme a eu son moment et a répondu à un goû t, la liste peut en être modifée par regroupements, dédoublements, suppressions, additions 9, la nomenclature est descriptive et pragmatique, elle est trop longue pour représenter les « modes » fondamentaux, s'il en est, d'une « substance » qui serait la narration, mais elle peut être utile pour qui veut discerner des ensembles dans la production romanesque de cinq ou six siècles.

Plus fondée est la répartition selon la technique : quand le romancier parle seul, sans intervenir, ou à peine, dans son récit, le roman est un roman objectif à la troisième personne; quand le récit est fait par le personnage central qui raconte sa vie, ce sont des mémoires fictifs à la première personne; les personnages écrivent tour à tour, et l'action avance par cet échange de lettres, dans le roman épistolaire.

Chacune de ces techniques présente diverses solutions aux I.

Définitions empruntées au Franzosisches Btymologisches Wlirterbuch de Von Wartburg.

Dès le début du xme siècle ou même la fin du XI8, le mot novas au pluriel désigne en langue d'oc un récit merveilleux, mais donné pour vrai (Jaufré, v.

16-22).

2.

Autres catégories possibles : voyages romancés, voyages imaginaires, utopies, songes et visions, romans à clefs, romans satiriques ...

Notre époque ajouterait romans policiers et romans d'anticipation; on a parlé quelquefois d'un roman de la finan ce.

15. »

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