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Commentaire composé : Le Balcon (Les Fleurs du Mal) - Baudelaire

Publié le 04/01/2014

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« Le Balcon » est tiré des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire publié en 1857 dans la section Spleen et Idéal. Précurseur du mouvement symboliste, l’auteur se remémore « les minutes heureuses » passées en compagnie d’une femme - que son identité soit révélée comme celle de Jeanne Duval ou non, ceci importe peu pour la problématique du poème que nous allons aborder - ambivalente. Il est le poème de la Mémoire, matérialisée par une soirée heureuse et une femme aimée, qui cache un espoir de renaissance de ces temps passés. Dans un premier temps, l’objet de notre étude portera sur l’aspect de poème circulaire. Ensuite, nous aborderons la notion de Mémoire qui est la base du poème, pour enfin arriver à l’analyse d’une réalité tout autrement inquiétante.     La notion de circularité intervient d’abord visuellement : le poème est constitué de six quintiles en alexandrins. Les rimes sont alternées sous le schéma ababa (forme peu répandue avant le XIXème siècle). En choisissant ce type de structure, Baudelaire répète le premiers vers à la fin de la strophe, c’est ce que l’on appelle une antépiphore, ou « bouclage de répétition » comme la nomme Benoît de Cornulier dans son Petit dictionnaire de métrique. L’utilisation de cette figure de style entraine un effet de circularité. Cette figure de style entraine également l’idée de refrain, de musicalité, et donc de lyrisme puisqu’il est caractéristique des romances, des chansons. Tout en conservant l’idée de fermeture : on revient au point de départ avec le dernier vers de chaque quintile. Le lyrisme est autrement abordé de différentes manières. D’abord avec le destinataire du poème, une femme, la « maîtresse des maîtresses », femme à semblance idéale puisqu’elle regroupe à elle seule, « tous [les] plaisirs ! […] Tous [les] devoirs ! ». Ensuite, par une grande importance des sensations et des sentiments, marqués par un champ lexical de l’amour et de l’érotisme comme « douceur », « charme », « cœur », par les différents sens tels que le toucher (« caresses »), l’odorat (« parfum »), ou encore la vue (« yeux ») ; par l’hyperbole de la première strophe : « Mère des souvenirs, maîtresse des...
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« (« parfum »), ou encore la vue (« yeux ») ; par l'hyperbole de la première strophe : « Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses », ou encore par la forte ponctuation très expressive : nombreux points d'exclamations et d'interrogations.

Le lyrisme est donc organisé de façon circulaire grâce à l'antépiphore, et se confronte à la notion de fermeture. Ces éléments sont en corrélation avec le titre du poème : le  balcon.

En effet, il est un lieu par lequel nous rentrons et sortons par le même endroit, qui nous permet de regarder le monde extérieur, tout en restant à l'intérieur.

Il est une structure protégée et réconfortante, à l'image de la structure circulaire du poème.     Cette idée est tout à fait en accord avec le thème principal du poème qui est la remémoration, la Mémoire, définie dans le Grand dictionnaire universel du XIXème siècle par la « faculté par laquelle l'esprit conserve d'une manière durable le sentiment des impressions antérieures ».  Nous sommes bien dans la notion de retour vers le passé à partir du moment présent, et toujours de circularité : nous partons du moment présent, allons dans notre passé nous souvenirs de moments ultérieurs, puis retournons au présent.

 A l'image du balcon, la mémoire est donc pour nous une structure protégée, le moyen de regarder notre passé, tout en restant en sécurité dans notre présent.

D'une autre manière, elle est un refuge à celui qui voudrait échapper à la dure réalité du présent en se remémorant des souvenirs heureux. L'objet de remémoration du poète est la femme aimée.

Le question ici du poète est de savoir si elle se rappellera de ces « minutes heureuses », si il restera quelque chose de leur amour, ou si tout peut se perdre.

Le moment choisi par le souvenir est chronologique et bien particulier : il s'agit du soir, répété plusieurs fois (« le charme des soirs », « les soirs illuminés », « les soirs au balcon »), propice à l'amour, mais aussi associé à la fin de la journée et donc à la fin de la vie, la mort.

Nous avons donc une ambivalence dans le contenu du souvenir, mais également dans l'objet : la femme est à la fois maîtresse et mère.

Cette double facette est exprimée d'entrée au premier vers, et se poursuit tout au long du poème.

A l'image de la mère sont associées les expressions : « La douceur du foyer » dans la première strophe, « Que ton sein m'était doux ! » dans la. »

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