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Commentaire: la salle aux images - Tristan et Yseut de Béroul

Publié le 15/09/2018

Extrait du document

II. Les peines de l'amour
Au début du fragment comme dans les formules de conclusion sont mentionnées avec insistance les peines, les « ahans » que Tristan et Yseut ont soufferts par amour : une telle souffrance est en quelque sorte générique, globale ; qui aime souffe. L'absence n'ajoute qu'une modalisation superficielle à ce principe incontournable. Et, pour Tristan plus particulièrement, du fait de son statut d'amant courtois, l'amour estcrainte de n'être pas aimé, certitude immédiate de l'infidélité d'Yseut, reconstruction complète d'un scénario de la jalousie (qui, comble de dérision, tourne autour du « beau Cariado » dont le texte de Thomas a démontré dans un épisode antérieur l'insuccès radical auprès d'Yseut. ..l qui redouble celui par lequel Tristan a été amené à son

« mariage, et qui ne cède la place à une appréciation plus saine des choses que pour lui procurer une souffrance accrue, celle d'avoir douté à tort.

..

Jalousie ou sentiment de culpabili té :Tri stan loin d'Yseut ne sait plus qu'il aime qu'à condition de souffrir ; en ravivant cette souffra nce par tous les moyens fantasmatiques à sa disposit ion, il prouve au monde peut-être, à lui-même surtout, qu'il est toujours « Tri stan l'A moureux ».

Ill.

La mémoire de l'amour Car le drame de Tristan apparaît en deux vers :il ne sait à qui parler, à qui confier son amour ; or la commémor ation est essentielle à la sur­ vie du sentiment.

Dans de telles conditions, rien n'en assure l'existence.

La Salle aux Images perdra sa fonction lorsque Kaherdin sera au cou­ rant des amours de Tristan -et en sera partie prenante par ailleur s : à ce moment, le texte recevra une nouvelle impulsion, et Tristan retour­ nera voir Yseut.

..

pour lui raconter de vive voix, comme en témoignent les Folies, ce qu'il n'en finit jamais de redire à la statue :peines et joies de l'amo ur.

Tristan est le premier auteur du roman de Tristan ; c'e st lui qui le premier (( recorde )) son histoire et celle de la reine, comme un écri­ vain ou, au Xli• siècle, comme un ((conteur )).

Tout ce qui arrive, y compr is les crai ntes du héros qui constituent l'objet premier du texte, est instantanément transformé en récit, en discours au passé.

Trista n, comme le démont re par ailleur s le Lai de Chievrefoil, est le (( harpeur )) qui ((met en écrit », et en musique, son amour.

EXP OSÉS, ESSAIS, SUJETS D'ENQUÊTE 1.

lnter textualité : compar ez la conception de l'am our telle qu'elle ap paraît chez Béroul et chez Thomas.

2.

Épopée et roman : com parez les textes de Tns tan avec ceux de l' épopée irlandaise ou avec les chansons de geste françaises : qu' y a-t-il de radicalement nouveau dans les premiers ? 3.

Tristan et Yseut, ou le roman de l'individu contre la société.

Qu'en pensez-vous ? 4.

Roman, nouvelle, poème : la tradition manuscrite confuse et frag­ mentaire des textes du Tristan ont permis de se demander quelle forme. »

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