Devoir de Philosophie

Denis Diderot article «Autorité »

Publié le 15/09/2018

Extrait du document

diderot
La dernière partie du paragraphe est l’illustration de l’exemple d’idolâtrie que condamne Diderot, attitude physique (prosternation) qu’on a devant le roi qui est une double condamnation car l’attitude devrait être réservée à Dieu et pas à l’homme. De plus, même pour lui Dieu ne souhaite pas ces signes de soumission sans importance («cérémonie extérieure»). C’est l’étiquette et le cérémonial de la cour qui sont ici critiqués par Diderot, qui fait par la suite une allusion à l’Angleterre en soulignant que le fait de fléchir le genou là bas est acceptable car ce n’est qu’un «cérémonial», qui s’oppose au crime de lèse-majesté en France. Diderot utilise en réalité deux visages de Dieu, un dieu biblique qui possède un pouvoir absolu sur la créature, jaloux de toute autorité, vengeur de ceux qui se livrent à l’idolâtrie avec la condamnation de la théorie de droit divin, et un Dieu fort utile, celui d’un philosophe plein de générosité prêt à faire des concessions, qui est plutôt un être raisonnable. Le régime monarchique parlementaire qui protège les individus est pris en exemple. Diderot ne dénonce pas ouvertement le système dans lequel il vit, il parle de tyrannie au sens général en faisant l’éloge d’un système et la critique de tous les autres. Personne ne peut critiquer sa thèse car il a pour seul maître Dieu et utilise un argument des catholiques contre eux, «immédiat». Les termes «jaloux» et «ne perd point» indiquent que Dieu ne donne pas ses pouvoirs et donc que le roi est inutile. Diderot utilise l’antithèse et un rythme binaire pour opposer l’aveuglement à la raison.
 
Bien qu’athée, Diderot n’omet pas dans sa définition de l’autorité la présence de Dieu, il semble préconiser une soumission totale de l’Homme à Dieu. Une telle prise de position peut être assimilée à une précaution après ses deux mois passés quelques années plus tôt dans les prison du château de Vincennes tout comme elle peut être aussi une remise en cause de la religion liée à la politique ou alors une manière d’insinuer que la soumission totale à ce dernier n’existe pas.
 
(Conclusion)
 
Diderot commence à la base, la nature puis glisse vers l’autorité de la puissance, et enfin vers l’autorité de consentement, il progresse du négatif vers le positif, du provisoire vers le durable. L’article «Autorité» définit l’autorité mais critique également la monarchie absolue de droits divins. C’est un appel à la démocratie. L’auteur utilise la conviction puisqu’il fait appel au raisonnement pour convaincre le destinataire, tout en se maintenant dans le cadre de l’article encyclopédique, il met en place un discours audacieux par son attaque au fondement de l’autorité politique du moment. La tonalité objective de l’article lui permet de développer une argumentation en retournant les arguments religieux de ses adversaires et de détruire ainsi la légitimité du monarque de droit divin tout en lui substituant l’idée de liberté et de démocratie. La nature même de Dieu rendant impossible la tyrannie, l’homme se retrouve logiquement condamné à la liberté. Diderot introduit la notion fondamentale et révolutionnaire de souveraineté du peuple, l’autorité lui appartient et cette possession est inaliénable. Il désacralise la monarchie en préfigurant sa disparition puisque d’après lui elle n’est qu’une manifestation historique.

diderot

« se gouverner lui-même et de ce fait l’autorité paternelle cesse dès qu’elle n’est plus exercée dans le cadre familial. (Sous partie : autorité non naturelle) D’après Diderot il existe deux sortes d’autorité non naturelle : la violence et la force (illégitime) et le consentement du peuple (légitime).

Le ton est toujours péremptoire avec le subjonctif à valeur d’ordre «qu’on examine bien […] toujours».

Diderot conclut rapidement ce paragraphe en ne laissant que deux alternatives aux origines de l’autorité, l’autorité de fait (fondée sur la loi du plus fort, de la force d’un seul) et l’autorité de droit (fondée sur le consentement de tous, un contrat entre gouvernants et gouvernés) qui seront développés dans les paragraphes suivants. (Autorité politique imposée par la force) Ce deuxième paragraphe commence par une anaphore de «La puissance» et un champ lexical de la violence («la violence », «la force», «les plus forts») sur le thème de l’usurpation.

Diderot met en évidence le rapport de force qui oppose l’individu qui domine tous les autres et ceux qui sont dominés grâce aux termes «celui-ci»/«ceux qui», «ces divers […] qui commandent»/«obéissent […] ils».

D’après lui cette autorité est contestable («usurpation », «joug», «n’est qu’une», «ne dure autant que»), le pouvoir est arbitraire et illégitime («tyran») et a des limites qui découlent de la nature même de l’autorité, c'est-à -dire de la force (ligne 15).

Cette autorité repose sur un rapport d’instabilité avec insistance sur la durée (« ne dure autant que», «deviennent à leur tour», «secouent»).

Le rapport de force peut s’inverser, Diderot évoque une situation de renversement politique, allusion à la révolution.

Il réalise une antiphrase en exprimant le contraire de ce qu’il pense (ligne 15) car d’après lui la loi du plus fort (référence intertextuelle au «Loup et l’Agneau» de La Fontaine) n’est pas une vraie loi.

Les termes antithétiques «fait» et «défait» s’opposent.

Le retournement de situation se fait dans un monde de non droit car «aucun homme n’a le droit de commander aux autres». (Paragraphe de transition entre l’autorité par la force et celle par le consentement) Ce troisième paragraphe sert de transition et permet de passer de l’autorité par la force à celle par le consentement.

Le pronom personnel «je» n’indique pas une prise de parti du narrateur mais qu’il prend part à l’analyse et qu’il a un rôle intermédiaire.

Les termes utilisés renvoient à l’autorité par la violence, («ceux qu’on a soumis», «tyran») puis à l’autorité par consentement («change de nature», «consentement exprès »).

On passe d’un pouvoir arbitraire à un pouvoir accepté par le peuple, c'est-à -dire d’un pouvoir illégitime à un pouvoir légitime, le tyran devient un prince. (Quatrième paragraphe : autorité par le consentement des peuples, Référence à la religion) Ce dernier paragraphe commence par une anaphore «La puissance» qui rappelle le second paragraphe et est consacré à l’autorité avec le consentement des peuples.

C’est celle à laquelle Diderot donne le plus d’importance, car c’est une autorité par le droit.

Il a l’espoir d’une situation plus juste, il dresse le tableau d’une société plus idéale et synonyme de liberté grâce au consentement des peuples avec le contrat (référence intertextuelle au «Contrat social» de Rousseau), à une réglementation des lois et des règles pour en fixer les limites et les rendre plus justes et à une limitation de l’autorité qui ne doit pas dépasser. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles