Devoir de Philosophie

Écrit-on comme on parle ?

Publié le 29/08/2014

Extrait du document

Ainsi, l'épistolier assume ou recherche une rhétorique de l'oralité. Il ne refuse pas le «négligé« pour instaurer une parole assimilable à celle de la conversation à bâtons rompus. Dans sa lettre à Joséphine, envoyée de Nice, et datée du 10 germinal de l'an IV, Napoléon Bonaparte insère un post-scriptum. Cet ajout est gage de spontanéité : il montre en effet que l'écriture s'élabore au fil de la plume et que Bonaparte ne fait pas de la composition épistolaire son souci principal. Ainsi, la lettre ne refuse pas des procédés rhétoriques que tout autre forme d'écrit bannit : répétitions, maladresses de composition, ou encore relâ­chement du niveau de langue s'y déploient pour créer un effet de négligé.

« Chapitre 5 !:épistolaire et de La vérité.

Ainsi, L"écriture épistolaire ne relèverait ni de L"artifice, ni du fard et équivaudrait à une simple transcription de La parole orale.

Dans La Lettre donc, nulle volonté de dissimulation, mais La volonté de se dévoiler, de mettre son cœur à nu, en toute sincérité.

Le chevalier de Danceny, dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, affirme ainsi qu'une missive est« le portrait de l'âme».

La Lettre, à valeur émotive, est, dans cette perspective, Le reflet fidèle de L"esprit et des sentiments du scripteur : L"écriture exhibe, sans obstacle, L"âme.

Laclos, dans La préface de son roman épistolaire, fait sienne cette doctrine de La transpa­ rence : «{...]d'ordinaire, le style trop châtié {...]ôte [...}de la grâce aux Lettres».

Pour Lui, il faut préférer, dans Les correspondances, un style« simple» quitte à ce qu'il soit «fautif».

Le négligé épistolaire est donc gage de vérité : il montre un scripteur moins soucieux de son image que de La vérité.

Ainsi, L"épistolier* assume ou recherche une rhétorique de L"oralité.

IL ne refuse pas Le «négligé» pour instaurer une parole assimilable à celle de La conversation à bâtons rompus.

Dans sa Lettre à Joséphine, envoyée de Nice, et datée du 10 germinal de L'an IV, Napoléon Bonaparte insère un post-scriptum.

Cet ajout est gage de spontanéité: il montre en effet que L"écriture s'élabore au fil de La plume et que Bonaparte ne fait pas de La composition épistolaire son souci principal.

Ainsi, La Lettre ne refuse pas des procédés rhétoriques que tout autre forme d'écrit bannit : répétitions, maladresses de composition, ou encore relâ­ chement du niveau de Langue s'y déploient pour créer un effet de négligé.

Pour trouver une Légitimité, La Lettre se doit donc d'être reflet fidèle de L"âme du scripteur: pour cela, elle ne recule pas devant une rhétorique de L'oralité, gage de sincérité.

Cependant, certaines contraintes, propres à L"écrit, ne peuvent être abolies.

Les conditions de production de La parole épistolaire restent fondamen­ talement différentes de celle de La parole orale et imposent des contraintes irré­ ductibles.

Si la lettre peut rêver ou aspirer à être simple transcription de conversation, elle ne peut y parvenir pleinement.

Certaines conventions, certains codes, propres à L" écrit, ne peuvent être abolis.

Écrire une Lettre, c'est inscrire son discours dans une forme codifiée et pré­ établie.

Certaines conventions se doivent alors d'être respectées.

lécriture d'une Lettre officielle n'est pas Libre mais contrainte.

Ainsi, Voltaire, Lorsqu'il adresse une Lettre ouverte au Parlement de Toulouse pour prendre La défense de Sirven, respecte Les codes de rédaction traditionnels de La missive.

IL mentionne ainsi en haut à droite Le Lieu et La date d'écriture de La Lettre [«À Ferney, 79 avril [1765ll et amorce sa Lettre de façon classique, en apostrophant son destinataire* [«Mon­ sieur, »l.

De même, La Lettre se ferme sur une formule de clausule [«Pardonnez donc cette démarche ...

»] académique.

Certains codes épistolaires apparaissent donc comme irréductibles et empêchent L"écriture épistolaire d'être Le reflet exact de La Langue orale.

De plus, Les conditions de production de La Lettre sont différentes de celle de La conversation.

En effet, La conversation implique une co-présence du Locuteur et '~ \: ...

·.,:.~. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles