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Sainte-Beuve (Charles Augustin)

Publié le 10/05/2019

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beuve

Sainte-Beuve (Charles Augustin), écrivain et critique français (Boulogne-sur-Mer 1804 - Paris 1869). Il ne connut pas son père, mort avant sa naissance, et fut élevé par sa mère et sa tante. Ce qu'il y a de casanier, d'insaisissable, de mobile ou de louvoyant dans son caractère tient peut-être à l’éducation molle et pieuse donnée par les deux veuves. Il quitte Boulogne en septembre 1818 et se rend à Paris, où il étudie le grec et le latin, apprend à aimer le xvie s., rêve de Werther, Oberman, René, vit de jeunes

 

amours, s'agite de doutes religieux et souffre d'un excès de sensibilité qu'il veut dompter. Après avoir brièvement goûté aux études médicales (1823), il se tourne vers la littérature. À la faveur de quelques articles admiratifs dans le Globe (2-9 janvier 1827), il devient l'ami de Hugo et milite à ses côtés dans le Cénacle. S'il soutient Hugo et l'influence par sa culture, Sainte-Beuve subit l'attraction de la force du maître et surtout se prend d'une passion secrète pour Adèle Hugo. En 1828, il publie un Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVr siècle dans lequel il justifie les audaces romantiques par celles des poètes de la Pléiade qu'il cherche à tirer de l'oubli. Son ambition serait de se distinguer comme poète; mais en 1829, Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme est froidement accueilli. Toujours hésitant, il collabore à la Revue de Paris, renonce à une chaire de littérature française à Besançon, voyage un peu (Allemagne, Belgique) tout en entretenant une correspondance artistique (lettres et préfaces) avec les Hugo, qui inspirent les Consolations (1830) : ambivalente amitié pour Victor, rêve d'amour pour Adèle, goût pour la vie domestique, soif de pureté, nostalgie du passé révolu ; la préface du recueil témoigne surtout des désillusions de Sainte-Beuve (dégoût du Cénacle), de son amertume (il envie Hugo), de son sentiment de culpabilité, de ses angoisses religieuses Ce sensuel, rongé de désirs qu'il n'assume pas, n'ose se déclarer (il fuit Adèle en Normandie) et flotte entre Saint-Simon et le catholicisme de Lamennais. Pourtant, fin 1831-début 1832, Adèle succombe : « planter le clou d'or » sera sa métaphore favorite pour évoquer cette façon de sceller des liens anciens. Une hostilité jalouse l'oppose désormais à Hugo, sur lequel il publie des articles sévères (notamment à propos des Feuilles d'automne, en décembre 1831). En avril 1832, il donne un premier volume de Critiques et Portraits littéraires; les tomes 2 et 3 paraîtront en 1836, 4 et 5 en 1839 ; en 1844, ils seront scindés en Portraits littéraires, consacrés aux

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