Le sage est-il à l'abri de l'offense ?

« On ne peut pas parler de «cerveau planétaire» •:M~• Le réseau planétaire ressemble plus à un ordinateur qu'à un cerveau.

Il est dépourvu de but - il ne sert qu'à transporter de l'information -et de conscience - il ne ressent ni plaisir ni peine.

Le cerveau est doté d'intentionnalité C ornme le rappellent Jean-Pierre Chan­ geux et Alain Connes , «On peut donc construire une machine qui utilise une fonction d'évaluation déter­ minée par cette intention· nalité bien définie.

Dans le cas du cerveau, au contraire, l'intentionnaité change selon les problèmes qui se pré· sentent.• Alain Connes, Matière à pensée le cerveau humain se caractérise par l'inten­ tionnalité: tout ce que nous faisons a un but .

Un ordinateur qui joue aux échecs a lui aussi un but , dira -t-on, mais c 'est un but qui lui a été fixé par le créateur du programme.

Le cerveau humain, quant à lui, se choisit ses propres buts .

C'est nous qui donnons un but au réseau planétaire L e rés eau planétaire n 'a pas de but.

Sa seule fonction est l'échange d'information.

A la limite, ce n'est rien d'autre qu'un réseau postal amélioré .

Il n'a pas d'intention, sinon celle que lui fixe la com­ munauté humaine.

On ne peut donc pas parler d'une intelligence glo­ bale.

Le «Cerveau planétaire» n'est qu'une métaphore L e cerveau humain vit en interaction avec son milieu : il a un but parce que de cette inter­ action lui viennent plai­ sir et douleur.

Le réseau planétaire n'a pas d'ex ­ périence de ce type.

Il n ' est pas conscient .

Il faut donc comprendre la corn paraison pro­ posée par Joël de Ros­ nay de façon imagée.

La révolution des télécommunications accroît les échanges d'information.

Mais ce changement quantitatif n'entraîne aucun changement qualitatif: il n'y a pas de conscience planétaire.. »