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Qu'est-ce que travailler ?

Publié le 13/09/2018

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Toutefois, si le travail ne consistait qu’à transformer des matériaux naturels, on pourrait contester la différence soulignée par Marx : après tout, les activités animales peuvent aussi modifier la nature. Mais le travail opère en réalité une transformation qui est double : en plus du milieu, il transforme le travailleur lui-même.

 

Cette double transformation n’est pas soulignée par les philosophes de l’Antiquité, et il faut attendre les réflexions de Rousseau pour qu’elle soit thématisée. Lorsque Rousseau reconstitue l’histoire de la société, il commence par signaler que l’apparition du travail s’accompagne d’une humanisation authentique, c’est-à-dire de l’émergence progressive des qualités qui distinguent l’homme de l’animal : le travail, qui est pour lui la conséquence des premiers regroupements, est contemporain de la formation du langage, des sentiments, de la notion de propriété. Aussi longtemps que l’homme de la nature a pu survivre

« d' entre elles en les reconnaissant comme constituant, au sens strict, des modes du travail.

À quelles conditions une activité est-elle un travail ? Quels critères nous permettent de distinguer le simple fait d'ê tre actif et d' effectuer une dépense d'énergie, du fait de travailler ? [1.

Activité animale, activités humaines] Il est simple de considérer que l'activité, quelle qu'elle soit, s'oppose à la passivité : elle désigne ainsi l'utilisation du corps, le fait qu 'il est en contact plus ou moins direct avec des matières, et que les gestes accom­ plis obtiennent un résultat.

De ce point de vue, rien ne semble plus actif qu'une colonie de fou rmis : elles s'agitent, transportent des brindilles ou des fragments de végétaux, semblent parfois s'entraider pour franchir un obstacle, vont déposer leurs fardeaux en des lieux précis, etc.

Sans montrer une efferves­ cence comparable, de nombreux animaux effectuent un certain nombre de tâches qui favorisent leur survie -qu'il s'agisse de construire un nid ou un barrage, de tisser une toile, ou de maçonner quelques galeries souter­ raines.

On affirme pourtant que les animaux ne travaillent pas, et qu'ils n' agissent qu 'en fonction de leurs déterminations instinctives.

Marx, notamment, a tenté de marquer ce qui sépare l'activité animale du travail humain.

Il souligne que le travail se définit essentiellement par la présence d'un pro jet, toujours absent de la vie animale.

Ce qu'il quali­ fie d'« aspect primordial du trav ail>> (qui concerne le préhumain) corres­ pond à un .

C'e st ensuite que le travail authen­ tique émerge, lorsque l'homme conçoit d'abord un but à atteindre, et qu 'il organise son activité pour atteindre ce but.

Un tel but reste absent de l' activité animale, parce que l'animal est prédéterminé pour obtenir ce qui lui convient sans avoir la possibilité de l'imaginer ou de se le représenter >.

D'où la formule célèbre : >.

Le pro jet, la représentation du but détermine le comportement du travailleur jusqu 'à ce qu'il obtienne satisfaction.

Chez l'animal, l'activité est au contraire déterminée par l'hérédité des instincts de son espèce, et c'e st d' ailleurs pourquoi, si l'on crève ou déforme la toile d'une araignée, elle continuera à la tisser comme si rien ne s'était passé, obtenant alors un résultat totalement inefficace.

L'animal est incapable de corriger un échec partiel, alors que le travail humain inclut une telle capacité : dans la mesure où il s'a git bien de réaliser un projet, la réalisation finale doit être conforme à ce qui était prévu, et les accidents de parcours entraînent des corrections dans le vrai travail.. »

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