AIMERI DE NARBONNE du Cycle carolingien

AIMERI DE NARBONNE. C'est l'un des héros les plus attachants du Cycle carolin-gien que la légende fait revivre, avec une particulière unité de ton, de l'adolescence à la vieillesse. Jeune, il est présent dans Girart de Vienne, attribué à Bertrand de Bar-surAube (XIIIe s.), où, garant de l'honneur de Girart accusé par l'impératrice, il combat vaillamment Charlemagne et refuse de se soumettre s'il n'obtient pas licence de se conduire envers le roi comme ce dernier s'est conduit envers lui. Ainsi il semble enfreindre la loi de vasselage mais en fait il la hausse sur un plan idéal et généreux de respect mutuel. Il est jeune encore dans Aimeri de Narbonnel, la chanson de geste qui lui fut consacrée par Bertrand de Bar-sur-Aube. Les douze pairs sont morts à Roncevaux, les guerriers de Charlemagne sont las de lutter, aucun ne se risque à l'assaut de Narbonne, ville sarrasine que le roi promet à qui s'en rendra maître. Aimeri enlève la place. Devenu vieux, on le retrouve dans les Nar-bonnais, chanson de geste composée vers 1210. Sa fière magnanimité l'a privé de grands fiefs, six de ses sept fils devront quitter le petit comté de Narbonne pour aller chercher fortune ailleurs; mais à l'instant des adieux il les investit solennellement des charges et des fiefs qu'ils devront mériter; l'empereur avait agi de même envers lui au temps de son adolescence.